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Bientôt le stade épi 1 cm : c’est le moment d’évaluer le risque piétin-verse

En raison des conditions pluvieuses de cet automne, les semis de céréales ont été décalés (en blé, 80 % positionnés après le 20 octobre). Pour les tardifs, peu favorables au développement du champignon, les prévisions indiquent un niveau de risque entre faible et modéré. A surveiller.

Tache ocellée sur gaines foliaires indiquant la présence de piétin verse, sur blé, en région Auvergne

Le piétin-verse : une maladie du pied inféodée à la parcelle

Le risque piétin-verse est largement déterminé par l’histoire agronomique de la parcelle. L’observation de la maladie par le passé, un retour fréquent du blé (ou des pailles en général) et en particulier une succession blé sur blé, une date de semis précoce associée à une variété sensible sont autant de facteurs favorables.

Cette maladie, dont les symptômes se localisent uniquement en bas des tiges, engendre généralement peu de dégâts surtout si les conditions de remplissage sont favorables. Les attaques précoces peuvent cependant fragiliser la tige et entraîner une verse parasitaire précoce, ce qui complique la récolte et provoque des pertes de rendement parfois importantes, associées souvent à une dégradation de la qualité.

Variétés résistantes : pas d’intervention à prévoir

La résistance variétale (présence du gène de résistance PCH1) est de loin le levier le plus efficace et le plus économique pour gérer un risque piétin verse. Les variétés avec des notes de sensibilité ≥ 5, ne justifient pas de traitement car les sections nécrosées en fin de cycle sont généralement inférieures au seuil de 35 %. Aucune surveillance vis-à-vis de ce champignon n’est nécessaire.

Tableau 1 : Liste des variétés résistantes au piétin verse, notes ≥ 5 (liste non exhaustive) – 2024
Tableau 1 : Liste des variétés résistantes au piétin verse, notes ≥ 5 (liste non exhaustive) – 2024

Pour les autres variétés : évaluer le risque parcellaire

Etape 1 : évaluer le risque en se basant sur la grille piétin-verse

L’estimation du risque piétin-verse est largement déterminée par les conditions agronomiques de la parcelle (potentiel infectieux, milieu physique, variété et date de semis) et la prise en compte du climat de la levée jusqu’au début montaison. La grille ARVALIS permet d’évaluer le risque agronomique piétin-verse de la parcelle.

Figure 1 : Grille d'évaluation du risque piétin-verse
Figure 1 : Grille d'évaluation du risque piétin-verse
Source ARVALIS

Etape 2 : que dit le modèle TOP dans la région ?

Dans la région, la grande majorité des semis se sont étalés du 20 octobre jusqu’à fin novembre (début décembre) 2024. Pour le modèle TOP, nous avons donc choisi des dates représentatives des semis de l’automne 2024 : 10 octobre, 25 octobre et 10 novembre.

Le modèle TOP calcule un indice de risque climatique prenant en compte la pluie et les températures journalière à partir de la date de semis. La valeur de cet indice à épi 1 cm est prise en compte dans la grille d’évaluation. Des valeurs seuils permettent de définir l’effet climatique annuel lié au risque piétin-verse :

Tableau 2 : Valeurs de l’indice TOP (risque climatique) au 10 mars 2025 en fonction de la date de semis
Tableau 2 : Valeurs de l’indice TOP (risque climatique) au 10 mars 2025 en fonction de la date de semis

Globalement cette année, le risque climatique est faible à moyen pour les premiers semis et faible pour les semis tardifs.

Pour plus d’informations, consulter :
> les Bulletins de Santé du Végétal hebdomadaires des régions Centre, Ile-de-France et Auvergne.
> le baromètre des maladies du blé tendre pour anticiper l’arrivée du piétin-verse dans les parcelles.

Etape 3 : Observer avant toute intervention

Dans tous les cas, c’est l’apparition de symptômes sur les tiges entre épi 1 cm et 1 nœud qui va dicter le besoin de protéger la parcelle ou non. Sur des variétés sensibles, l’observation des parcelles reste indispensable pour déterminer l’intérêt ou non d’une protection fongicide. A partir du stade épi 1 cm, observer les tiges principales sur 40 pieds prélevés au hasard dans la parcelle. Une tache de piétin-verse est comptée lorsqu’elle a traversé au moins une gaine.

Figure 2 : Les seuils d’intervention
Figure 2 : les seuils d’intervention

Quelques astuces pour mieux identifier le piétin-verse

Les symptômes de piétin-verse se caractérisent par la présence de tache ocellée (elliptique) sur les gaines. Cette dernière est bordée par un liseré brun diffus (photos 1 et 2). Après avoir soulevé successivement les gaines, on peut observer un ou plusieurs points noirs sur la tige correspondant à des amas mycéliens (stromas).

photos 1& 2

Astuce : pour s’assurer que les symptômes correspondent à du piétin-verse, il faut passer un doigt humide sur les taches (photos 3 et 4) : si le stroma ne s’efface pas, il s’agit bien de piétin-verse.

photos 3 & 4

Le piétin-verse peut s’extérioriser jusqu’à la fin de la montaison. Cependant, un traitement spécifique ne se montre efficace que lorsqu’il est réalisé entre épi 1 cm et 1 nœud. C’est la raison pour laquelle il est conseillé d’observer cette maladie à cette période.

Si une protection fongicide s’avère nécessaire, retrouvez toutes nos préconisations dans le guide régional de préconisation Choisir & Décider – Interventions de printemps 2025.

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