Maïs : les chrysomèles souvent en cause dans la verse observée après irrigation
Alors que des parcelles de maïs ont reçu des apports d’eau en début de semaine, des cas de verse se sont déclarés juste après. Il s’agit souvent d’un signe lié des dégâts de chrysomèles sur les racines. Quelles sont les conséquences possibles et que faire

Des maïs fragilisés par la chrysomèle
Un orage ou une irrigation peuvent agir comme un révélateur, en entraînant une verse impressionnante des maïs. Toutefois, celle-ci est en réalité causée par des dégâts aux racines des plants qui limitent leur ancrage. La chrysomèle est souvent la responsable sur les parcelles cultivées en maïs depuis plusieurs années.

Lorsque l’on prélève des maïs à la bêche et que l’on observe le système racinaire, il est possible de remarquer que les racines coronaires sont détruites, mangées par les larves de chrysomèle. A cette période, celles-ci peuvent encore être bien visibles. Comparer le système racinaire avec celui de plantes saines non versées peut permettre de mieux repérer les dégâts.



Quelle évolution de ces parcelles versées ?
Même si la verse est impressionnante, les maïs se redressent, plus ou moins rapidement, parfois de façon spectaculaire. Ils conservent cependant un bas de tige courbé et caractéristique en «

Lorsque l’irrigation a déclenché la verse, il peut être tentant de d’interrompre le tour d’eau, par peur d’amplifier les dégâts. Au contraire, il est très important dans les situations qui le nécessitent, d’apporter l’eau nécessaire à la plante. Une bonne alimentation hydrique est le principal facteur permettant au maïs de produire rapidement de nouvelles racines pour s’ancrer et s’alimenter.
En dehors de secteurs localisés touchés par des orages et ayant parfois reçu des cumuls importants, la pluviométrie a été assez limitée depuis le 10
Evolution des attaques et incidence sur le rendement
Le stade larvaire de la chrysomèle s’achèvera bientôt avec l’émergence des adultes. Si les adultes peuvent être très visibles et facilement reconnaissables dans les parcelles, ils ne causent pas de dégâts sur maïs hybrides. Ils se nourrissent sur les feuilles puis les soies fraîches sans causer de problèmes de fécondation.
Les dégâts racinaires peuvent encore s’amplifier pendant environ une à deux semaines en lien avec l’alimentation des larves, avant que celles-ci ne forment leur nymphe (ou chrysalide) et que les adultes émergent. Pendant cette période, il y a une compétition entre la consommation de racines par les larves et la capacité du maïs à en produire de nouvelles. Par la suite, les nouvelles racines émises ne seront pas consommées.

L’impact sur le rendement est très difficile à prédire et dépendra des conditions de l’été, surtout en termes d’alimentation hydrique. En cas d’été très chaud et sec et d’irrigation limitante, l’impact sera beaucoup plus important que si l’été est arrosé et/ou l’irrigation non limitante. Dans des essais menés en Alsace en 2023 et 2024, l’impact sur le rendement de la chrysomèle était de 10 à 15
> En cas de verse
> Poursuivre l’irrigation des maïs tout au long du cycle, même si cela provoque de la verse. Une bonne alimentation hydrique constitue le meilleur soutien possible à la croissance racinaire des maïs et à leur compensation.
> Il n’y a pas d’autre lutte ou méthode curative à mettre en place, car les dégâts sur racines ont déjà été causés.
> La chrysomèle ne se développe que dans les parcelles où du maïs est cultivé pendant plusieurs années de suite. Si de la verse est observée sur une parcelle avec un précédent autre que le maïs, la cause est à rechercher ailleurs (rhizoctone par exemple).
> Les adultes, même si très visibles, ne causent pas de dégâts importants. Leur suivi via le réseau de piégeage mis en place dans la région a pour but d’estimer un niveau de risque pour les maïs de l’année prochaine.
Si l’on se tourne vers la campagne prochaine
- Ne surtout pas réimplanter de maïs en 2026 dans une parcelle ayant versé en 2025.
- Limiter le plus possible à trois années les successions de maïs, en coupant ensuite par un soja ou un blé par exemple, qui permettent de ramener la population de larves à 0 pour le maïs suivant.
- Appliquer un produit larvicide au semis des maïs avec un précédent maïs, même si l’efficacité n’est jamais totale. Force
Pour en savoir plus sur la chrysomèle et les résultats d’essais, consultez le guide régional «
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