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Mycotoxines T-2 et HT-2 - L'avoine et l'orge de printemps plus sensibles

Les mycotoxines T-2 et HT-2 sont essentiellement produites par deux espèces de Fusarium : F. langsethiae et F. sporotrichoïdes. L’avoine est de loin l’espèce la plus sensible, suivie de l’orge de printemps, du maïs, et du blé dur. Le choix du précédent cultural et la date de semis semblent avoir une influence sur les contaminations… Mais il reste encore beaucoup de choses à confirmer.

Toxines T-2 et HT-2 : l'avoine et l'orge de printemps plus sensibles

Les toxines T-2 et HT-2 sont encore mal connues à l’heure actuelle. Elles font l’objet de nombreuses recherches au sein de l’Union Européenne. La recommandation de la Commission Européenne 2013/165/EU sur la présence des toxines T-2 et HT-2 dans les céréales et les produits céréaliers a été publiée au Journal Officiel de l'Union Européenne le 04 avril 2013.

Cette recommandation se traduit par l’établissement des valeurs indicatives ci-dessous :

Cultures Valeurs indicatives sommes des toxines T-2 + HT-2 (µg/kg)
Céréales brutes*
Orge, maïs 200
Avoine (avec enveloppes) 1000
Blé, seigle, autres céréales 100
Céréales pour consommation humaine directe*
Avoine 200
Maïs 100
Autres céréales 50
Produits céréaliers destinés à la consommation humaine
Avoine : sons, flocons 200
Sons de céréales (excepté ceux d'avoine), produits de mouture d'avoine (excepté les sons et les flocons), produits de mouture du maïs 100
Autres produits de mouture 50
Céréales pour petit déjeuner, y compris les flocons 75
Pain, pâtisseries, biscuits, snacks, pâtes 25
Produits céréaliers pour nourrissons et jeunes enfants 15
Produits céréaliers et aliments composés destinés à la consommation animale**
Produits de mouture d'avoine 1000
Autres produits céréaliers 500
Aliments composés, excepté pour les chats***

250

* excepté le riz
** à teneur en eau de 12%
*** les chats sont très sensibles aux toxines T-2 et HT-2. Les données collectées à ce jour ne permettent pas de définir de valeur indicative, mais celle-ci sera inférieure à 250 µg/kg.

Ce texte précise aussi que tout dépassement à caractère répétitif de ces valeurs cibles devra déclencher la mise en place d’une enquête permettant d’en analyser la cause, et de mettre en place des mesures de prévention.

Des toxines produites par deux espèces de Fusarium

Deux espèces de Fusarium sont responsables de la production de ces mycotoxines : F. langsethiae essentiellement présent en Europe du Nord, et F. sporotrichoïdes, rencontré dans les pays du Sud de l’Europe tels que l’Italie. En France, la situation est plus contrastée. Si F. langsethiae s’est avéré être le principal contributeur en 2010, c’est en revanche F. sporotrichoïdes qui est à l’origine de la majorité des contaminations en 2007, 2008, 2009, et 2011.

Le blé tendre et l’orge d’hiver pas concernés

Toutes les céréales ne présentent pas la même sensibilité aux contaminations de F. langsethiae, et F. sporotrichoïdes. L’avoine est de loin la culture la plus exposée, suivie dans l’ordre décroissant de l’orge de printemps, du maïs, et du blé dur. Le blé tendre, l’orge d’hiver, et le triticale ne sont quasiment pas affectés.

Les précédents céréales à paille augmentent les risques

Les niveaux de contamination les plus importants sont observés derrière une céréale à paille. Les autres cultures telles que le maïs ne constituent pas un facteur de risque. La date de semis joue également un rôle : plus elle est tardive, plus les risques de contamination sont élevées. Des différences ont été observées également entre variétés. Toutefois, l’évaluation de la sensibilité des variétés aux toxines T-2 et HT-2 n’est pas d’actualité. Cela nécessiterait de maîtriser la mise en place de dispositifs spécifiques en conditions favorisantes à la maladie. Ces conditions ne sont à ce jour pas maîtrisées, et ne sont plus d’actualité au regard des valeurs indicatives instaurées par la réglementation européenne.

Une compétition entre DON et T-2 HT-2

En revanche, contrairement au DON, les toxines T-2 et HT-2 ne sont pas favorisées par la présence de résidus à la surface du sol. Toutes les tentatives de contamination par apport au sol de résidus infectées se sont avérées infructueuses. Au contraire, lorsque les pailles sont exportées, les contaminations en T-2 et HT-2 sont plus élevées. Ce constat s’explique probablement par la compétition et l’opposition des flores productrices de DON et de toxines T-2 et HT-2 en présence de résidus. Mais de nombreuses interrogations demeurent sur la biologie des fusarioses responsables de la production des mycotoxines T-2 et HT-2 et la dynamique des contaminations.

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