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Episode 2 - Relay-cropping : comment semer la culture d’été ?

Après le premier épisode consacré aux recommandations à suivre au moment du semis de la céréale d’hiver, nous proposons ici de faire le point sur les ajustements agronomiques et matériels à prévoir au moment du semis de la culture d’été.

Relay-cropping épisode 2 : le semis de la culture d’été

Pour rappel, le relay-cropping permet de faire deux cultures en un an récoltées séparément, comme orge-soja ou blé-sorgho. La culture d’été, ou culture relai, est implantée dans la culture d’hiver à une date de semis normale sur des bandes de terre nues où les rangs de semis de la céréale ont été préalablement fermés. La largeur des bandes doit correspondre à la voie du tracteur et à la possibilité du semoir de la culture d’été.

Dans ce système, la gestion des adventices passe par un désherbage d’automne et non de printemps pour éviter les problèmes de rémanence des herbicides sur la culture relai. En cas de nécessité de rattrapage, un passage de bineuse est possible pour nettoyer les bandes de terre. Attention toutefois à ne pas trop dessécher le sol avec des passages mécaniques, qui peuvent également tasser le futur rang et donc compromettre la levée de la culture. Un passage de bineuse peut aussi mettre en germination des adventices et faire remonter des cailloux (point délicat en vue de la récolte si semis de soja par exemple).

Selon l’espèce d’été à semer, il convient d’attendre un réchauffement suffisant du sol pour une levée rapide. Les date, profondeur et densité de semis doivent suivre les recommandations classiques.

Tracteur : adapter l’alignement et la largeur des roues

En relay-cropping, on fait l’inverse de la pratique habituelle : les éléments semeurs sont dans l’axe des roues du tracteur. Il faut par conséquent déplacer les éléments ou l’attelage si besoin, et mettre une pression un peu plus importante sur les éléments se situant derrière les roues ou prévoir des effaces traces.

Concernant les pneumatiques, le montage des roues étroites permet de réaliser facilement le semis de la culture d'été en lien avec les bandes libres.


Source : ARVALIS T. Deschamps

Si l’espace laissé par les rangs de céréales non semées est trop étroit ou si les pneus sont moyennement adaptés, il est possible de bricoler des « diviseurs » devant les roues pour écarter la végétation et limiter les pertes par écrasement.

Semoir : des réglages spécifiques en cas de distribution à entraînement mécanique

L’utilisation d’un semoir monograine est recommandée pour plusieurs raisons : facilité de déplacement des éléments, maîtrise de la densité de semis, qualité de semis mais on peut également envisager une barre de semis spécifique.

Si la distribution se fait par entraînement mécanique, il faut déplacer les roues qui se trouvent classiquement en inter-rangs (ici, dans la céréale). Selon possibilité et budget, plusieurs solutions existent : utilisation de bloc roues avant, élargissement de la poutre principale pour un passage de roues dans l’inter-rang suivant ou décalage du bloc roue sur un semoir téléscopique.

A l’inverse, si la distribution se fait par entraînement électrique, il n’y a pas de contrainte spécifique.

Dans la majorité des situations, le dégagement au sol n’est pas suffisant pour empêcher que la végétation ne soit « bousculée » lors du passage du semoir. Même si c’est très impressionnant à voir, nous n’avons pas relevé de phénomènes de pertes sur nos deux années d’essai sur la station du Magneraud (17).

Les points de vigilance pour la conduite de la culture relai

Jusqu’à la récolte de la céréale, la période de cohabitation entre les deux cultures est une phase délicate où les phénomènes de concurrence sont nombreux.

  • Stress hydrique : si nécessaire, une ou 2 irrigations pourront être apportées avant l’entrée en sénescence de la culture d’hiver.
  • Adventices : il peut être risqué techniquement et réglementairement d’appliquer un herbicide sur la culture d’été en raison de la proximité de la culture d’hiver. En cas de salissement modéré, privilégiez un rattrapage en postlevée postrécolte.
  • Fertilisation : on pourra profiter de l’opération de semis pour apporter une partie des besoins en azote dans le cas des espèces non légumineuses. Le solde pourra être réalisé après la récolte de la culture d’hiver.

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