Variétés de blé dur : les performances 2022/2023 dans l’Ouest-Océan

Contextualisation des résultats de l’année

La campagne blé dur 2022-2023 est une nouvelle fois très singulière. Elle s’illustre par des conditions de montaison particulièrement favorables et une fin de cycle impactante qui a nivelé par le bas les performances des blés durs.

Figure 1 : Points clés de la campagne blé dur 2022/2023

Le début de la campagne 2023 se déroule plutôt bien avec le retour des pluies dès septembre qui permet de préparer les sols et de semer dans d’excellentes conditions (levées et installations rapides). Par la suite, la douceur favorise les pucerons et cicadelles très actifs jusqu’en décembre. Les conditions de novembre permettent de réaliser beaucoup de désherbages précoces mais les à-coups de températures et les pluies provoquent fréquemment des phytotoxicités parfois très sévères. Malgré la douceur générale, le nombre de jours de gel est important, les blés durs stagnent et la reprise de végétation est tardive.

Il faut attendre fin février / début mars pour que la végétation explose. Les symptômes de nématodes et de mosaïques s’en retrouvent plus visibles. Les conditions de montaison sont exceptionnelles. Les pluies favorisant les apports d’azote et l’absence de coups de chaud permettent la mise en place de potentiels à l’épiaison le plus souvent exceptionnels.

Le retour de la sécheresse et de températures élevées fin mai / début juin vient ternir le très beau potentiel mis en place, notamment dans les sols superficiels. Les quelques pluies survenues au début de la floraison font craindre des attaques de fusarioses mais le retour d’un temps plus sec permet de préserver l’état sanitaire des épis. La qualité de fin de cycle est dégradée par le retour des pluies fin juin, avec des poids spécifiques plus bas que les campagnes précédentes et des taux de mitadin qui progressent. Dans de nombreux secteurs, sans que cela soit spectaculaire, les maladies des pieds ont également impacté les remplissages (notamment le piétin échaudage). Les teneurs en DON reste basse et le temps de chute de Hagberg (TCH) ne bouge pas malgré les craintes de germination.

Finalement, les rendements sont corrects à très bons, notamment dans les sols profonds . Dans les sols plus séchants, ils restent très corrects malgré la sécheresse de fin de cycle, laissant entrevoir les excellents potentiels mis en place à l’épiaison.

Description du réseau d’essais

Le réseau d’essais se compose de sept essais.

Tableau 1 : Réseau d’essais blé dur dans l’Ouest-Océan

Nous remercions tous les agriculteurs qui ont accueilli ces essais, ainsi que nos partenaires, les Chambres d’Agriculture 17 et 85, CAVAC, Océalia et Soufflet Agriculture pour la mise en place d’un essai dans ce réseau Sud-Ouest.

Dans l’ensemble, les rendements sont très satisfaisants en groies, bons en marais et en champagne, à l’exception du site de Grezac.

Résultats des essais variétés en rendement traité

Les écarts de rendement entre sites sont plutôt atténués, à l’exception de Grizac. Les classements variétaux sont assez stables entre sites et peu dépendants du niveau de rendement. L’élaboration du rendement s’établit en général sur un nombre de grains par m² assez élevé, en lien avec un nombre d’épis/m² souvent supérieur à la moyenne et de bonnes fertilités d’épis.

Les poids de mille grains (PMG), pénalisés par la sécheresse de fin de cycle, sont souvent peu élevés. Anvergur sort encore son épingle du jeu, avec des rendements élevés et un positionnement régulier en tête de classement, ponctuellement pénalisé par la verse.

RGT Belalur, très légèrement inférieur en rendement moyen, se distingue par une grande régularité entre sites. RGT Voilur et Formidou terminent sensiblement au-dessus de la moyenne. Canaillou, RGT Kapsur et, bien que légèrement en retrait, RGT Soissur, font un tir groupé autour de la moyenne. La nouveauté Rocaillou se glisse au sein de ce groupe. A noter son très bon niveau qualitatif puisqu’elle est la seule variété inscrite en « Elite ». Relief et Miradoux terminent en retrait.

Figure 2 : Résultats rendement traité du regroupement Ouest-Océan 2023 – sept essais

Les rendements pluriannuels

Le comportement des variétés est très marqué par l’année climatique : il est préférable de l’apprécier sur plusieurs années. Afin de comparer les résultats de variétés expérimentées sur différentes campagnes, les rendements sont corrigés des effets annuels à l’aide des variétés communes entre années. Ils sont exprimés en pourcentage de la moyenne des variétés représentées. Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime et la moyenne ajustée pluriannuelle (ex : 23 = 2023). Les résultats des nouvelles variétés et des témoins en 1^ère et 2^ème année d’inscription au CTPS sont respectivement représentés par c1 et c2.

Figure 3 : Rendements pluriannuels de quelques variétés de blé dur dans l’Ouest-Océan

Sources des données : ARVALIS et partenaires (post-inscription), CTPS/ GEVES (inscription).