Résultats d’essais

Variétés de blé dur : les performances 2022/2023 dans le Sud-Ouest

Retrouvez les résultats des variétés de blé dur, obtenus dans le réseau d’essais du Sud-Ouest, en termes de rendements et de qualité.

trois hommes dans une parcelle de blé dur

Contextualisation des résultats de l’année

La campagne blé dur 2022-2023 s’est montrée une nouvelle fois très singulière. Elle s’illustre par une fin de cycle particulièrement impactante qui a nivelé par le bas les performances des cultures.

Figure 1 : Points clés de la campagne blé dur 2022/2023
Figure 1 : Points clés de la campagne de blé dur 2022/2023

Le début de la campagne s'est plutôt bien déroulé, avec des pluies en novembre. Seuls les semis d’octobre sont en difficulté : ils sont conduits dans le sec et lèvent de façon hétérogène ; malgré les pluies de novembre, les irrégularités persistent. Cela concerne 80 % des semis, qui s’effectuent entre mi et fin octobre, sauf dans le département de l’Aude, habitué à semer plus tard.

Par la suite, la douceur caractérise l’automne et les pucerons et cicadelles sont très actifs jusqu’en janvier. Malgré la douceur générale, le nombre de jours de gel est important (50 % des jours de janvier et février présentent des gelées matinales, ce qui n’était pas arrivé depuis presque dix ans). En conséquence, les blés durs stagnent et la reprise de végétation est tardive. Il faut attendre fin mars pour que la végétation explose. Les symptômes de nématodes et de mosaïques s’en retrouvent plus visibles. Au global, la végétation n’est pas très développée jusqu’au stade 2 nœuds mais est très belle à l’approche de l’épiaison, avec de bonnes valorisations des apports d’azote et très peu de maladies du feuillage.

Le climat vient ternir le très beau potentiel mis en place :

  • Quelques épisodes de gel autour de la méïose ont fait perdre un peu de fertilité des épis dans certains secteurs
  • La sécheresse qui s’installe en avril dégrade les potentiels en sols superficiels, surtout dans les zones à déficit de pluie comme dans l’Aude (perte estimé entre -10 et -30 % de nombre de grains/m²) – les déficits hydriques pouvant monter jusqu’à 80 mm, ce qui n’est pas exceptionnel mais impactant. Malgré cela, le nombre d’pi/m² reste dans la moyenne et la fertilité des épis est bonne (de moyenne sur les sites avec sécheresse et/ou gel à excellente dans les sites sans soucis particulier).
  • Par contre, en mai et juin, on observe une chute des potentiels et de la qualité. Les pluies importantes sur cette période, de +30 % à +120 % par rapport à la médiane avec un gradient Est-Ouest (plus humide à l’Est) ont permis aux fusarioses de se développer, avec en tête, Microdochium spp. qui a détruit le potentiel de poids de mille grains (PMG), qui baisse partout de 20 % (donc un potentiel de rendement qui diminue aussi de 20 %). Elles ont également entraîné la dégradation de la qualité de fin de cycle, avec des PS très bas (en moyenne autour de 72 – et allant de 60 à 78) et des taux de mitadin et de moucheture très importants. Dans de nombreux secteurs, sans que cela soit spectaculaires, les maladies des pieds ont également impactés les remplissages (notamment le piétin échaudage). Les teneurs en DON reste basse et le Temps de Chute de Hagberg (TCH) ne bouge pas malgré les craintes de germination.

Au final, les rendements sont en retrait de globalement 20 % et toutes les variétés ont été impactées avec des PMG très bas. Les situations qui s’en sortent sont celles qui ont été bien implantées (semis de novembre), qui n’ont pas eu de problème de sécheresse et de gel, permettant de mettre en place un nombre d’épis correct et une très bonne fertilité des épis.

Dans ce contexte, il est difficile de faire des différences variétales car les impacts sont tellement importants qu’ils nivèlent par le bas les résultats et qu’il n’est pas possible de faire de différence statistique.

Description du réseau d’essais

Le réseau régional se compose de cinq essais.

Tableau 1 : Réseau d’essais blé dur dans le Sud-Ouest
Tableau 1 : Réseau d’essais blé dur dans le Sud-Ouest

Nous remercions tous les agriculteurs qui ont accueilli ces essais, ainsi que nos partenaires, ARTERRIS, pour la mise en place d’un essai dans ce réseau Sud-Ouest.

L’ensemble des sites réalise un score en retrait, notamment lié à un impact des fusarioses et notamment de Microdochium spp. sur les PMG. Les PMG sont en retrait de -20 à -25 % selon les sites. Les sites qui conservent un rendement correct sont les sites qui ont pu maintenir un nombre de grain/m² important : avec un nombre d’épi correct, quand les levées ont été homogènes et rapides (semis de novembre) et quand la fertilité des épis s’est bien exprimé (réserve utile importante ou pluviométrie régulière en deuxième partie de montaison, comme à Montesquieu et Muret). Dans les autres situations, sans que le nombre de grains/m² soit bas, les quelques manques de grains (déficit hydriques, gel tardif) se retrouvent dans le manque de potentiel.

Retrouvez le détail sur les sites du réseau d’essais variétés de blé dur dans le Sud-Ouest pour la campagne 2022/2023
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Résultats des essais variétés en rendement traité

Cette année, aucune différence statistique n’est possible entre les variétés, à l’exception de Casteldoux qui est régulièrement en bas de tableau. L’impact des fusarioses, en particulier de Microdochium spp., a lissé les performances et a amené énormément de variabilité entre essais. Certains bons comportements s’expliquent probablement par des tolérances légèrement supérieures aux maladies des épis mais également par une bonne adaptation aux conditions climatiques de l’année : capacité à garder un nombre d’épis important pour les semis de fin octobre avec des levées hétérogènes, bonne fertilité des épis dans les zones où le froid montaison a fait perdre quelques grains par épi, capacité de compenser par le PMG malgré le remplissage perturbé par les maladies. Aucune variété ne permet de s’adapter totalement à ces situations, les performances en rendement sont donc aléatoires selon les impacts en parcelle.

Il est donc important de faire ses choix en regardant les résultats pluriannuels, surtout cette année.

Figure 2 : Résultats de rendement traité du regroupement Sud-Ouest 2023 – cinq essais
Figure 2 : Résultats de rendement traité du regroupement Sud-Ouest 2023 – cinq essais

Consultez les résultats de rendement détaillés par site 
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Le comportement des variétés est très marqué par l’année climatique : il est préférable de l’apprécier sur plusieurs années. Afin de comparer les résultats de variétés expérimentées sur différentes campagnes, les rendements sont corrigés des effets annuels à l’aide des variétés communes entre année. Ils sont exprimés en pourcentage de la moyenne des variétés représentées. Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime et la moyenne ajustée pluriannuelle (ex. : 23 = 2023). Les résultats des nouvelles variétés et des témoins en 1re et 2e année d’inscription au CTPS sont respectivement représentés par c1 et c2.

Figure 3 : Rendements pluriannuels de quelques variétés de blé dur dans le Sud-Ouest
Figure 3 : Rendements pluriannuels de quelques variétés de blé dur dans le Sud-Ouest

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