Blé dur : le comportement des variétés selon les contraintes hydriques en région Sud

Afin de connaître un peu mieux ces spécificités variétales, nous avons scindé en deux groupes les essais du Grand Sud de 2014 à 2024 :

• un premier groupe de 64 essais ayant peu souffert du manque d’eau pendant le cycle (l’alimentation en eau et en azote n’est pas limitante ou très peu) ;
• un deuxième groupe de 50 essais ayant beaucoup plus souffert des stress hydriques pendant la montaison et en fin de cycle.

Dans le groupe des variétés se comportant mieux en sols à fortes contraintes hydriques, on retrouve Anvergur, variété « variété tout-terrain » et très régulière mais qui commence à avoir de la concurrence dans les sols bien pourvu en eau. Elle continue d’être la plus régulière et la plus productive dans les sols difficiles. La variété RGT Kapsur semble également mieux se comporter en sol difficile avec 3 à 4% de potentiel supplémentaire sur une moyenne pluriannuelle. La variété récente Rocaillou semble également mieux se comporter en sol difficile en étant aussi productive qu’Anvergur dans ce type de sol. RGT Voilur, comme Anvergur, se positionne mieux en sol difficile même si leurs performances sur tout type de sol est très bonnes.

Dans le groupe des variétés qui se comportent mieux en sols profonds, on retrouve la nouveauté RGT Insiemur qui n’apprécie pas du tout les sols difficiles mais réalise les meilleurs scores en sol profond et bien pourvu en eau. Cabayou, également nouveauté de l’année, performe mieux en sol profond.

Certaines variétés sont aussi performantes en sol profond qu’en sol superficiel et sont dites souples quelles que soient les conditions : c’est notamment le cas de RGT Belalur, Canaillou, Relief et la nouveauté RGT Rapsolur.

Figure 1 : Performances des variétés de blé dur dans le Grand Sud (2014 à 2024)

() : Variétés présentes 2 ans et nécessitant un recul plus important pour connaître leurs comportements
(()) : Variétés présentes seulement 1 an et nécessitant un recul plus important pour connaître leurs comportements

Afin de comparer les résultats des variétés expérimentées sur différentes campagnes, les rendements sont corrigés des effets annuels à l’aide des variétés communes entre années. Ils sont exprimés en pourcentage de la moyenne des variétés représentées dans chaque milieu. Les milieux à fortes contraintes ont généralement des déficits hydriques importants souvent associés à des stress azotés, notamment sur la fin de cycle. A l’inverse, les milieux à faibles contraintes peuvent avoir un peu de déficit hydrique (généralement inférieur à 60 mm) et ont peu de stress azoté tout au long du cycle.