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Viroses des céréales à paille : les automnes doux favorisent les contaminations par les mosaïques du blé

Les mosaïques sont des virus transmis par Polymyxa graminis, un micro-organisme du sol. Sur blé, il en existe deux principalement : le virus de la mosaïque des céréales (VMC) et celui de la mosaïque des stries en fuseau du blé (VSFB), auquel le blé dur est particulièrement sensible.

Mosaïques du blé : plusieurs virus sont à l'oeuvre

Des virus qui agissent sur le système racinaire

Les automnes doux favorisent le nombre de cyles de Polymyxa graminis, vecteur des virus des mosaïques. Ce parasite infecte le système racinaire des blés dès leur mise en place et y introduit en même temps le ou les virus. La quantité de zoospores contaminatrices est plus importante lorsque la température du sol est supérieure à 5°C, et le virus a eu le temps de se multiplier dans les racines. Suite à cette contamination, une période de froid à la sortie de l’hiver permet au virus de passer dans les parties aériennes des plantes.

Les mosaïques provoquent une réduction du système racinaire des blés infectés, ce qui les affaiblit considérablement. Toutes les composantes du rendement sont affectées. Une interaction des mosaïques avec le froid ou la phytotoxicité d’un herbicide peut augmenter notablement les dégâts.

Les mosaïques sur blé provoquent de nombreux symptômes qui n’apparaissent pas de façon systématique. L’apparition de tirets chlorotiques répartis de façon irrégulière à partir de début montaison est un symptôme typique. Cependant, des jaunissements et rougissements de la pointe des feuilles, révélateurs d’un mauvais fonctionnement de l’appareil racinaire, peuvent s’observer dès février en particulier pour le virus VSFB. Sur les variétés de blé dur très sensibles à ce virus, de fortes attaques peuvent entraîner des pertes totales de pieds avant que les symptômes typiques n'apparaissent, ce qui complique le diagnostic.  Dans le cas du virus VMC, les plantes infectées présentent à l’épiaison un nanisme important.

Au regard des connaissances actuels, le virus doit être obligatoirement transmis par le vecteur, à savoir la terre ou les racines préalablement contaminées par Polymyxa graminis. Ainsi, la contamination d’une parcelle à l’autre se fait via le transport de la terre. Les outils non nettoyés après le travail d’une parcelle contaminée peuvent donc favoriser la propagation du virus. Mais les modes de transmission les plus importants semblent être le vent et l’eau.

Une analyse virologique pour confirmer le diagnostic
Les symptômes visuels ne permettent pas de distinguer les virus entre eux.
En blé dur, la mortalité des plantes atteintes rend parfois difficile l’observation de symptômes typiques et d’autres virus transmis par cicadelles ou acariens peuvent dans certaines conditions provoquer des symptômes similaires. Il est donc conseillé de réaliser des analyses de plantes, au travers de tests PCR ou Elisa.

Aucun traitement n’est efficace contre le virus ou le vecteur

Il n’existe aucun moyen de lutte contre le champignon vecteur, et aucun traitement n’est efficace contre les virus. Les seules techniques possibles pour limiter les risques d’apparition des mosaïques sont le recours à des variétés résistantes et le décalage des dates de semis.

Les variétés de blé tendre sont généralement très peu sensibles au VSFB (Virus de la Mosaïque des stries en fuseau du blé), et 20 % d’entre elles sont résistantes au VMC (Virus de la Mosaïque des céréales). En blé dur, seulement quelques variétés sont résistantes au VMC et seule la variété Soldur, inscrite en 1996, l’était vis-à-vis du VSFB. Des travaux s'intéressent également à un des ancêtres du blé dur surnommé DIC2 ou Tri2215 qui présente une résistance au VSFB.

L’infection des racines par le parasite Polymyxa graminis puis la transmission du virus se déroulent au cours de l’automne et en début d’hiver. Cette transmission est favorisée par des températures douces et un sol humide. Le retard des semis du blé limite les risques d’exposition des mosaïques car les températures sont en moyenne plus froides et donc moins propices à la transmission des mosaïques aux racines de blé. Les semis de printemps ne sont pas affectés par le virus.

Une synthèse nationale, qui privilégie le nombre de données, permet de proposer un classement des variétés. Celui-ci approche le niveau intrinsèque de résistance des variétés. Les variétés sensibles au froid seront plus sensibles en région Centre. Le classement proposé liste les variétés résistantes aux deux virus de la mosaïque (VMC et VSFB).

Figure 1 : Liste des variétés de blé tendre résistantes aux deux types de mosaïques

Liste des variétés de blé tendre résistantes aux deux types de mosaïques

Figure 2 : Ecart à la moyenne (en %) des symptômes de mosaïque sur variétés de blé dur (synthèse 2000-2021)
Ecart à la moyenne (en %) des symptômes de mosaïque sur variétés de blé dur

La note élevée de Relief a été obtenue en année à très faible pression. Sa moindre sensibilité n’est pas une résistance et elle peut présenter des dégâts dans les situations à fortes pressions.

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