Triticale : quelles variétés choisir pour les prochains semis ?
Retrouvez le comportement d'une vingtaine de variétés de triticale récemment inscrites afin d'affiner votre choix pour la prochaine campagne.

Dans leur parcours d’évaluation, les variétés de triticale sont d’abord étudiées deux années par le CTPS en vue de leur inscription, avant d’intégrer le réseau de post-inscription. Elles sont soumises à deux conduites de culture : une conduite non traitée fongicide pour évaluer leur niveau de résistance globale aux maladies, et une modalité protégée des maladies pour étudier leur adaptation aux différents contextes pédoclimatiques rencontrés en France.
Quelques généralités sur le choix variétal
Outre sa productivité en paille supérieure au blé (+50 %), le triticale possède des caractéristiques spécifiques à considérer lors du choix des variétés.
Même si elles ne sont pas totales, les résistances génétiques des variétés constituent des protections efficaces contre la plupart des maladies cryptogamiques présentes en France.
Concernant l’oïdium, qui peut provoquer de fortes pertes de rendement en triticale surtout lorsqu’il atteint l’épi, on évitera les variétés sensibles (Bikini, Brehat, Ramdam et RGT Flashbac) dans les situations propices à la maladie.
La rouille jaune doit être maîtrisée sur les variétés les plus sensibles
Par ailleurs, l’espèce étant assez sensible à la verse, il est impératif d’adopter des pratiques permettant de limiter ce risque en évitant les fortes densités de semis et en fractionnant les apports d’azote, tout particulièrement sur les variétés les plus sensibles, Kitesurf, Rendezvous, RGT Rustilac et RGT Flashbac.
A noter qu’en 2022 et 2023, la pression de la rhynchosporiose (qui produit les mêmes symptômes que sur l’orge) a été significative. Cette maladie doit donc désormais être surveillée dans toutes les régions de production de triticale, et plus seulement dans les zones continentales.
Le catalogue 2025 complet des variétés de triticale évaluées dans les réseaux CTPS/GEVES et ARVALIS présente les notes de précocité, de sensibilité à la germination du pied, de résistance au froid, à la verse et aux maladies, ainsi qui les notes de qualité technologique de chaque variété.
Six valeurs sûres couvrant une large gamme de précocité
Le comportement des variétés testées au moins trois ans après leur inscription au Catalogue français est suffisamment connu pour limiter les risques d'accident. Elles peuvent être qualifiées de valeurs sûres.
Lumaco (inscrite en 2020) est une variété demi-précoce de productivité dans la moyenne, avec un bon PS et de bonnes teneurs en protéines. Sa résistance aux rouilles et à l’oïdium est très bonne, et elle a une bonne résistance à l’accumulation de mycotoxines (DON). En revanche, la rhynchosporiose et la verse sont à surveiller.
Également demi-précoce, Ramdam (2018) affiche une bonne productivité mais son PS et sa teneur en protéines sont faibles. La variété est sensible à l’oïdium. Rouille jaune et rhynchosporiose sont également à surveiller. Sa tenue de tige est très bonne.
RGT Gwendalac (2021), demi-précoce elle aussi, affiche une bonne productivité avec toutefois un PS assez faible. Elle a une très bonne résistance à l’oïdium mais est sensible à la rouille jaune, qui doit être particulièrement surveillée. Elle est aussi sensible à l’accumulation de DON. Bonne tenue de tige.
Précoce, RGT Omeac (2017) obtient en moyenne un très bon PS et de bonnes teneurs en protéines, mais sa productivité est moyenne et irrégulière d’une année à l’autre. La variété résiste bien à la rouille jaune et à l’oïdium, mais il faudra surveiller la rhynchosporiose. Elle est sensible à la verse.
Demi-tardive, RGT Rutenac (2020) se caractérise par un bon niveau de résistance aux maladies fongiques. Son PS est bon et sa productivité, moyenne.
Parmi les variétés précoces, Rivolt (2018), affiche une très bonne productivité mais un faible PS. Elle offre une bonne résistance à l’accumulation de mycotoxines (DON) mais elle est très sensible à la rouille jaune. L’oïdium et la rhynchosporiose sont également à surveiller. Elle a une bonne résistance à la verse.
Onze variétés récentes à essayer
Pour la plupart testées deux ans dans les essais d’inscription, les variétés inscrites en 2023 et 2024 cumulent une ou deux années d’expérimentation en post-inscription. Ces années supplémentaires d’évaluation ont permis de consolider leur potentiel et leurs caractéristiques (tableau


Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime (ex.
c1 et c2 rappellent le résultats CTPS en première et deuxième année d’épreuves d’inscription.
Note de précocité à épiaison : de 5 (tardif) à 7,5 (très précoce).
Nuisibilité des maladies
Note de verse, PS
Sources des données : essais de post-inscription (ARVALIS et partenaires) et d'inscription (CTPS/GEVES)

Note de résistance aux principales maladies foliaires
Sources des données : essais de post-inscription (ARVALIS et partenaires) et d'inscription (CTPS/GEVES)
Six nouveautés à découvrir
Après les sept variétés de triticale venues enrichir le Catalogue français en 2024, huit nouveautés ont été inscrites en 2025. Six seront développées en France. Leur comportement n’ayant été évalué que sur deux ans en préinscription (figures
Précoce à épiaison, Rapace se place en tête de sa série sur le plan de la productivité (+
Demi-précoce, Reptil s’est démarqué dans les parcelles non traitées fongicide par ses très bons niveaux de résistance aux maladies foliaires, en particulier vis-à-vis de l’oïdium et de la rouille jaune. Sa productivité moyenne sur 2
Très précoce à épiaison, Requin s’est révélé productif en moyenne sur 2
Demi-précoce à épiaison, Rugiro associe une assez bonne productivité (Ramdam +
Précoce à épiaison, Triflor se positionne dans la moyenne de sa série sur le plan de la productivité. Un peu plus court que la plupart de ses concurrents, sa tenue de tige est assez bonne. Dans les parcelles non protégées, il s’est montré assez sensible à l’oïdium, mais très résistant aux rouilles jaune et brune. Enfin, ses PS sont très élevés, mais ses teneurs en protéines sont un peu faibles.
Demi-tardif à demi-précoce, Curling a une productivité légèrement inférieure à la moyenne de sa série en 2023 et 2024. Malgré quelques symptômes de rhynchosporiose, son bon profil de résistances aux maladies se traduit par des pertes de rendement modérées en parcelles non traitées aux fongicides. Il s’est toutefois montré sensible à la verse dans les essais d’inscription. Enfin, ses PS sont un peu faibles.

Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime (ex.
(t) : Variété témoin.
Note de précocité à épiaison
Nuisibilité des maladies
Note de verse, PS

Note de résistance aux principales maladies foliaires
Sources des données
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