Syppre Béarn : quelles cultures pour diversifier les rotations ?
Pour adapter les systèmes spécialisés maïs aux contraintes techniques et réglementaires, plusieurs cultures de diversification ont été testées sur la plateforme Syppre Béarn… avec plus ou moins de succès. Le point en vidéo avec Clémence Aliaga (ARVALIS), Julien Plantefève (Euralis) et Arnaud Micheneau (Terres Inovia).
Des sols de limons profonds et riches en matière organique, un climat humide, y compris en été… Le Béarn a tout pour plaire au maïs. Il y est donc largement cultivé, et sans irrigation. Mais la monoculture a ses limites : elle exerce une pression adventices et ravageurs importante et vient à contre-courant des orientations prises par la PAC ces dernières années qui prône la diversification.
Diversifier, d’accord. Mais avec quelles cultures ? C’est justement la question explorée depuis 2015 sur la plateforme Syppre Béarn. Quatre cultures y ont été mises à l’épreuve : le blé tendre d’hiver, l’orge d’hiver, le colza et le soja.
Les céréales d’hiver à la peine
Diversifier les systèmes avec des céréales d’hiver est un mauvais calcul : les précipitations importantes à l’automne pénalisent l’implantation et l’enracinement des cultures d’hiver, et les pluies printanières favorisent les maladies comme la septoriose et la fusariose.
Des résultats variables avec le colza
Malgré une sensibilité du colza aux excès d’eau, les conclusions sont moins catégoriques que pour les céréales d’hiver. La pression parasitaire n’est pas inexistante, mais elle y est plutôt facilement maîtrisée. Le principal point de vigilance concerne la densité de plantation : maximum 15 à 20 plants par m2 pour éviter les phénomènes d’élongation.
Feu vert pour le soja
Le soja en revanche est bien adapté aux conditions pédoclimatiques du Béarn, avec des potentiels de rendement atteignant 45 q/ha sans irrigation. La culture se montre par ailleurs plutôt rentable grâce à son autonomie sur l’alimentation azotée via la fixation symbiotique, qui a en plus l’avantage d’améliorer le bilan carbone du système. Seuls inconvénients : la gestion des adventices et des ravageurs. En effet, la maîtrise du désherbage, surtout pendant les stades précoces, peut s’avérer délicate, et la pression parasitaire nécessite une certaine vigilance, à l’image de 2023 où la culture a subi des attaques préjudiciables de… punaises vertes !
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