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BOURGOGNE-FRANCHE-COMTE

Orges d’hiver 2022 : bonne qualité brassicole, rendements dans la moyenne mais très variables

La production d’orges d’hiver en région Bourgogne-Franche-Comté (BFC) serait en retrait sous l’effet d’une sole 2022 en recul et de rendements dans la moyenne. La qualité brassicole est là.

Orge d’hiver 6 rangs

En 2021-2022, la sole implantée en orges d’hiver dans la région s'établit à 152 000 ha. Un chiffre en baisse d'environ 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années (figure 1). Avec près de 100 000 ha cumulés, l’Yonne et la Côte d’Or, spécialisés en orges 6 rangs hiver brassicoles, accusent le plus fortement cet effritement avec respectivement - 11 et - 14 %. Cette espèce rencontre fréquemment des déboires aussi bien sur le plan climatique qu’agronomique, voire économique jusqu’à la fin 2021.

Le rendement moyen 2022, prévu à ce jour par Agreste, s’inscrit en retrait d’environ 7 % par rapport à celui de 2021 (figure 1). Néanmoins, bien que très variable selon les effets de la sécheresse enregistrée au cours du mois de mai, il pourrait se positionner au niveau de la moyenne quinquennale calculée à un peu plus de 60 q/ha. Sur un plan qualitatif, les PS semblent assez modestes, les calibrages juste corrects en moyenne mais très variables et les teneurs en protéines bien contenues dans la fourchette brassicole.

Figure 1 : Evolution au cours du temps des surfaces (en milliers d’hectares) et rendements (en quintaux par hectare) d’orge d’hiver en région BFC

Evolution au cours du temps des surfaces et rendements d’orge d’hiver en région BFC

Du côté des orges de printemps semées à l’automne dont les surfaces, modestes mais en progression, sont recensées au sein des surfaces en orges d’hiver par Agreste, c’est encore un bon cru dans les zones de plaines et vallées. Sur les plateaux, elles ont plutôt mieux résisté au froid que d’habitude mais pas à la sécheresse printanière. La réussite de cette technique reste aléatoire dans ces milieux.

Climat : sec et chaud après l’épiaison

Une fois n’est pas coutume, les températures sont plus froides que la normale tout au long de l’automne (figure 2). À partir de mi-décembre, il fait progressivement de plus en plus chaud jusqu’au pic record enregistré sur le mois de mai. Depuis quelques années, des gelées tardives, début avril, intriguent mais semblent sans conséquence pour les orges d’hiver en début de montaison.

Du côté de la pluviométrie, les périodes pluvieuses alternent avec des périodes plus sèches (figure 3). Tout le mois de mai est sec. Quelques averses enregistrées fin avril limitent la casse pendant la montaison mais pas dans l’Yonne et la Nièvre .

Figure 2 : Evolution au cours de la campagne 2021-2022 des températures moyennes en comparaison avec les normales 2001-2021 et les déciles 1 à 9 sur cette période, pour la station de Dijon

Evolution au cours de la campagne 2021-2022 des températures moyennes en comparaison avec les normales

Figure 3 : Evolution au cours de la campagne 2021-2022 de la pluviométrie en comparaison avec les normales 2001-2021 et les déciles 1 à 9 sur cette période, pour la station de Dijon

Evolution au cours de la campagne 2021-2022 de la pluviométrie en comparaison avec les normales 2001-2021

De très bonnes valeurs de rayonnement sont enregistrées de la mi-février à fin avril, soit pendant la période de mise en place du nombre d’épillets par épi et des grains par épi.

Croissance : une année précoce

Les semis se réalisent rapidement du 10 au 20 octobre entre deux séquences un peu pluvieuses. En sortie d’hiver, le début de la montaison intervient 2 à 3 jours avant la date médiane, autour du 20-22 mars par exemple à Dijon pour un semis du 10 octobre (figure 4).

Figure 4 : Comparaison interannuelle de la proportion des parcelles atteignant les stades semis, levée et début tallage selon la date

Comparaison interannuelle de la proportion des parcelles atteignant les stades semis

Puis, les températures s’élèvent. En conséquence, l’épiaison des semis précoces arrive au cours de la dernière semaine d’avril avec environ une semaine d’avance. À la suite, le remplissage des grains se réalise à une vitesse record sous l’effet de températures maximales sous abri souvent supérieures à 30°C. Le début de la moisson s’effectue dès le 10 juin, soit à une date ultra précoce.

Conditions de culture : rien de très particulier à signaler

Les sols sont frais au moment des implantations. En conséquence, l’efficacité des herbicides racinaires est plutôt bonne mais aussi accompagnée d’un fréquent manque de sélectivité. Au-delà de la levée, les conditions fraîches et venteuses sont peu propices aux pullulations de ravageurs d’automne.

En sortie hiver, sous l’effet d’alternance de périodes humides et plus sèches, les engrais azotés sont généralement bien valorisés. Dans les situations de pilotage d’un 3è apport, le conseil fréquent de rapporter 40 unités d’azote est rarement réalisée par crainte d’une sécheresse à venir en avril et/ou de dépasser le seuil de teneur en protéines de 11,5 %.

Du côté des maladies, la rhynchosporiose et l’helminthosporiose sont discrètes. Plus rare, la rouille naine fait une apparition fugace sur les variétés sensibles dès le début de la montaison.

Sur la fin de campagne, des orages et des pluies provoquent un peu plus de verse que d’habitude. Mais les épis restent plutôt sains et, a priori, sans germination sur pied… alors que quelques averses interrompent la moisson pendant une petite semaine.

À la récolte : beaucoup de grains mais ils sont petits

En comparaison avec un jeu de données historiques d’ARVALIS – Institut du végétal sur la grande zone Centre, les résultats obtenus à l’issue de la campagne 2021 - 2022 se caractérisent par :
- Un nombre d’épis/m² variable mais en moyenne inférieur aux objectifs dans les situations n’ayant pas d’averses fin avril (figure 6).
- Des nombres d’épillets par épi et de grains par épi élevés, compensant ce défaut d’épis/m² (figure 5). En conséquence, le nombre de grains/m² reste à un niveau satisfaisant (figure 6).
- Un PMG, comme un calibrage, un peu faibles, contraints par des conditions de début de remplissage défavorables, sous-entendu dans un contexte de nombre de grains/m² élevé (figure 7).

Figure 5 : Nombre de grains/épi en fonction du nombre d’épis/m²

Nombre de grains/épi en fonction du nombre d’épis/m²

Figure 6 : Nombre de grains/m² en fonction du nombre d’épis/m²

Nombre de grains/m² en fonction du nombre d’épis/m²

Figure 7 : Calibrage > 2,5 mm en fonction du PMG (g)

Calibrage > 2,5 mm en fonction du PMG (g)

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