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Maïs : comment adapter l'irrigation en cas de restriction en cours de campagne ?

Contrairement à une situation de ressource en eau limitée dès le départ, dans laquelle il s’agit de positionner les apports au meilleur moment, maintenir le potentiel dès le début et tant que l’on peut est la meilleure option face au risque de restriction d’irrigation en cours de campagne.

Irrigation sur maïs

Dans la période précédant les restrictions de prélèvement, compte-tenu de l’incertitude sur la date et l’intensité de la contrainte, l’objectif reste de viser un rendement non pas maximal, mais techniquement optimal. En effet, cet optimum de rendement est atteignable si la contrainte est modérée, par exemple si l’interdiction d’irriguer intervient après la fin du stade limite d’avortement des grains (SLAG).  

L’idée est donc de répondre aux besoins des plantes entre 15 feuilles et a minima la fin du SLAG, c’est-à-dire trois semaines après la floraison femelle (figure 1).

Figure 1 : Sensibilité du maïs au stress hydrique en fonction des phases
Figure 1 : Sensibilité du maïs au stress hydrique en fonction des phases

La stratégie visant un arrêt précoce de l’irrigation pourra être privilégiée pour les bassins versants où les interdictions chroniques (ou seuil de crise) interviennent fin floraison-SLAG, donc tôt dans l’été. En effet, ces stades surviennent généralement avant fin juillet pour du maïs grain.

Les bassins versants moins sévèrement touchés pourront tabler sur une stratégie d’irrigation s’étalant jusqu’au stade humidité 50 %.

En temps de restriction, piloter à vue

Le système de restrictions impliquant une gradation temporelle, il convient également de réadapter son calendrier d’irrigation pour qu’il soit compatible avec ses capacités d’irrigation en instantané, les besoins en eau des plantes et donc la durée et la récurrence de ses tours d’eau. En effet, à mesure que les jours de restrictions se multiplient, les créneaux pour irriguer se réduisent d’autant ; ainsi la capacité pour l’irrigant de revenir en temps et heure sur chaque parcelle se limite. Le parc matériel (nombre et type de matériel à disposition, débit instantané d’irrigation) est alors l’élément prépondérant qui structure cette nécessaire réadaptation du calendrier.

Enfin, le pilotage avec des sondes de mesures de l’état hydrique des sols et des OAD (Irré-LIS) ou Irrinov évite des irrigations trop précoces et/ou excessives par rapport à la capacité de stockage d’eau du sol et la demande en eau de la culture.

L’ensemble de ces points clés peut s’avérer difficile à appliquer si la contrainte réglementaire est forte en matière de précocité, niveau de restriction ou durée.  

Le piège étant de confondre interdiction, précipitation et sur-irrigation, ce qui ne manquera pas de fragiliser un peu plus une ressource en eau mal en point et d’occasionner des coûts pour l’irrigant.

Et l’efficacité de l’application, dans tout cela ?

Eviter d’irriguer par période de grand vent, aux horaires où celui-ci souffle le plus, c’est-à-dire généralement entre 11 h et 20 h, est bien plus important que d’irriguer la nuit. En effet, les pertes par évaporation ne dépassent pas 5 à 10 % de l’apport* , alors que les pertes par dérive sont potentiellement plus importantes. Enfin, traquer les fuites est un préalable évident.

* source : article Ingénieries n°38, juin 2004, Cemagref, INRA

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