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Les rendez-vous du lin en vidéos : le système racinaire à la loupe

La racine pivotante grêle du lin rend cette culture particulièrement sensible au tassement. Mieux prévenir ce risque passe par la compréhension des facteurs jouant sur l’équilibre entre résistance du sol et contrainte appliquée, mais également par la connaissance du système racinaire. Gros plan sur les dernières avancées dans ce domaine, notamment grâce au « mini-rhizotron », un outil développé par ARVALIS.

Le lin est une culture très sensible aux défauts de structure engendrés par des tassements ou des lissages lors de la préparation du lit de semences ou d’opérations antérieures. Les conséquences sur la culture sont nombreuses : hétérogénéité du peuplement, sensibilité aux stress biotiques et abiotiques et diminution du rendement roui non battu. En cause, l’interaction entre fertilité physique, chimique et biologique, ainsi que la limitation d’accès aux ressources inhérente à une mauvaise fertilité physique. La racine pivotante grêle de cette plante butte sur les agrégats manquant de porosité.

Les actions correctrices étant impossible en cours de cycle, la prévention est primordiale.

Nicolas Rogier, Ingénieur prévention des tassements de sol chez ARVALIS, rappelle que le tassement résulte d’un déséquilibre entre la résistance (ou portance) du sol, et la contrainte qu’on y applique au travers des machines.

La résistance du sol dépend de la texture, de la teneur en matière organique et de l’humidité du sol.

Des règles simples

Les bonnes pratiques impliquent donc évidemment de passer dans des conditions de ressuyages correctes, en évitant les passages en conditions humides. Il convient également d’éviter de passer sur des sols déjà travaillés, car la forte proportion de terre fine augmente la sensibilité à la compaction. En ce qui concerne les engins, mieux vaut passer deux fois avec des engins légers qu’une fois avec une machine lourde et/ou chargée.

Mieux connaître le fonctionnement racinaire

Ces conditions respectées, les racines de lin peuvent descendre à plus d’un mètre de profondeur. On considère qu’une racine récupère l’eau et les éléments minéraux dans un rayon de 2 cm autour d’elle. L’observation du système racinaire peut passer par un profil cultural (aussi appelé ou fosse pédologique).

La fosse pédologique est riche en enseignements mais lourde à mettre en œuvre. De plus, comme toute méthode destructive, elle ne permet pas de suivre l’évolution au cours du temps du paramètre étudiée – en l’occurrence, le système racinaire.

Mieux connaître le fonctionnement racinaire de la plante cultivée en interaction avec son environnement est incontournable dans le contexte d’adaptation au changement climatique. Le « mini-rhizotron », un outil développé par ARVALIS, permet de comparer différentes modalités (variétés, système de culture, précédent, travail du sol, etc.) en plusieurs étapes du cycle, comme l’explique Katia Beauchêne, Responsable des activités de phénotypage chez ARVALIS.

Le mini-rhizotron, outil innovant de caractérisation du système racinaire

Le mini-rhizotron a d’abord été déployé sur blé et maïs. C’est la première année qu’il est utilisé pour caractériser le fonctionnement du système racinaire du lin.

Concrètement, il se compose :

  • d’un tube transparent de deux mètres de longueur, enfoncé à 45° dans le sol,
  • d’un scanner rotatif (branché à un ordinateur), qui prend des images sur tout le tour du tube et toute la hauteur de sol.

Le tube du mini-rhizotron est d’abord enfoncé le plus profondément possible de sorte qu’il soit bien en contact avec la terre (pour bien voir, les racines). Ensuite, le scanner est inséré dans le tube aux différentes profondeurs manuellement.

Le logiciel réassemble les images afin d’en obtenir une seule (par tube et date). Grâce à la technologie « deep learning », le logiciel a appris à reconnaître les racines. Une fois identifiées, il est capable de les mesurer. Outre les images reconstituées qui sont elles-mêmes parlantes dans le cas d’un sol tassé ou non tassé , le résultat est un ratio « densité » de la longueur racinaire par surface de sol. Ce ratio peut se calculer sur l’ensemble de la profondeur, ou par horizon.

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