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Pays de la Loire

Céréales : pucerons à surveiller

Cette année, les semis de céréales ont été précoces, en majorité positionnés la semaine du 13 au 17 octobre. Les levées sont rapides, à la faveur des conditions douces et globalement peu pluvieuses. Une météo également propice à l'activité des pucerons, avec  multiplication des aptères et propagation des ailés. La vigilance est de mise.

Pucerons sur une feuille de blé début novembre 2025, en Pays de la Loire

Des conditions automnales douces favorables aux pucerons et cicadelles

Cette année, la précocité des semis expose davantage les céréales à ces ravageurs d'automne, avec des conditions météo douces et un temps d’exposition plus élevé.

Rappelons qu’au-dessus de 10°C, les pucerons peuvent se multiplier sur les plantes ; les individus ailés peuvent voler de plante à plante et se disséminer dans les parcelles dès que la température moyenne dépasse 12°C avec des températures maximales supérieures à 15°C, conditions que nous connaissons actuellement.

Figure 1 : Données météo ARVALIS – Météo France – station de la Jaillière (44) – fin des prévisions au 10/11/25

Figure 1 : Données météo ARVALIS – Météo France – station de la Jaillière (44) – fin des prévisions au 10/11/25

Les conditions climatiques de l’automne 2025 sont jusque-là favorables à l’activité des pucerons.

Les pucerons sont régulièrement présents et facilement observables

La surveillance des céréales doit démarrer dès la levée : pour observer, privilégier des conditions ensoleillées et les zones les plus à risque (proximité des haies et bordures de champ). Rechercher la présence de pucerons sur des séries de dix plantes consécutives, à renouveler sur plusieurs lignes de semis.

Figure 2 : Suivi de la présence des pucerons dans les témoins non protégés insecticides - Essai JNO à la Jaillère (44) avec un semis très précoce du 2 octobre 2025

Figure 2 : Suivi de la présence des pucerons dans les témoins non protégés insecticides - Essai JNO à la Jaillère (44) avec un semis très précoce du 2 octobre 2025

Nos essais d’évaluation de la sensibilité des variétés de blé au virus de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO) sont volontairement semés très tôt, avant la période recommandée.
Cette année, l’essai de la Jaillière a été semé le 2 octobre. On constante une présence constante de pucerons depuis la levée. Le délai de 10 jours de présence continue est donc dépassé et le seuil de 10 % de plantes habitées a été quasiment atteint fin octobre.

 

Dans les parcelles de l’exploitation semées autour du 15 octobre, les pucerons sont déjà observables dès l’émergence des premières feuilles. La fréquence de plantes habitées et le temps de séjour permettront de décider ou non d’une application insecticide. 

Quand faut-il intervenir ?

Il est recommandé d’intervenir dès lors que les observations présentent 10 % des plantes porteuses de pucerons ou quand le séjour des pucerons dépasse 10 jours.

Les pièges jaunes sont un bon indicateur des vols de pucerons, mais ils ne donnent aucune indication sur leur développement dans la parcelle : c’est la présence sur les plantes qu’il faut prendre en compte (fréquence de plantes habitées et temps de séjour des pucerons).

Il n’est pas toujours judicieux d’appliquer l’insecticide avec le désherbage : en effet, l’efficacité du traitement est meilleure si l’on attend bien le seuil d’intervention, l’anticiper n’est pas la meilleure stratégie pour limiter les dégâts de virose.

La cicadelle Psammotettix alienus, vectrice de la maladie des pieds chétifs, est très mobile. Sa présence peut être appréciée par piégeage sur plaque engluée jaune. L’intervention est recommandée quand l’effectif de captures hebdomadaires atteint trente individus, ou bien, dans le cas d’un suivi bi-hebdomadaire, lorsqu’il est observé une différence d’une vingtaine de captures entre deux relevés. Une observation directe des cicadelles sur la parcelle peut également être pratiquée en période ensoleillée, la plus chaude de la journée. Si, une forte activité est observée (observations sur cinq endroits de la parcelle faisant sauter devant soi au moins cinq cicadelles pour chaque endroit), le traitement doit être immédiat.

Aphibox, un modèle pour évaluer le risque pucerons

Basé sur près de quinze ans de données d’essais, ce modèle estime la dynamique automnale des populations de pucerons et le niveau de risque associé. Il s’appuie pour cela sur les données météo acquises et prévisionnelles à sept jours, pour différentes dates de semis. Les résultats pour les semis précoces de notre secteur indiquent un risque modéré mais bien présent, dans les standards des années précédentes. Il est important de souligner que, dans la région, le mois de novembre demeure généralement favorable aux vols et au développement des colonies, ce qui justifie le maintien d’une surveillance attentive des parcelles.

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