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Sélection - La recherche de variétés de blé tendre riches en protéines se poursuit

La sélection de nouvelles variétés de blé tendre est un levier important pour améliorer la concentration en protéines des grains selon Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l’INRA de Clermont-Ferrand.

Les variations de teneurs en protéines du blé tendre s’expliquent par deux principaux facteurs que sont le potentiel génétique des variétés et les conditions agroclimatiques de culture.

Un certain nombre d’études, recoupant des essais réalisés sur plusieurs sites, ont montré que l’effet génétique explique 20 à 30 % de la teneur en protéines.

Jouer sur le profil génétique des variétés apparaît donc comme un levier très intéressant pour améliorer la richesse en protéines des grains et viser des débouchés exigeants sur ce critère (export notamment).

Un critère intégré très tôt dans le schéma de sélection

A l’instar du rendement, la concentration en protéines du grain a fait l’objet d’un travail important en sélection. Pour preuve, deux études récentes montrent que les rendements ont régulièrement progresé depuis 15 ans sans que la concentration en protéines se dégrade.

Les sélectionneurs sont très sensibilisés à ce critère qu’ils intègrent très tôt dans leur processus de sélection. Schématiquement, il faut une dizaine d’années pour créer une nouvelle variété de blé, entre le croisement initial et l’inscription au catalogue français. C’est généralement à partir de la troisième ou quatrième année que les sélectionneurs intègrent des mesures de teneur en protéines pour retenir les meilleures lignées qui iront jusqu’au bout du processus.

Des bonus à l’inscription

Dans les règles d’inscription d’une variété de blé en France, plusieurs critères sont liés à la concentration en protéines : la classe technologique et l’écart à la droite de régression rendement protéines (appelé GPD pour grain protein deviation). Dans le premier cas, la teneur en protéines de la variété va intervenir dans son positionnement comme Blé Panifiable supérieur, Blé panifiable, Blé Biscuitier ou Blé pour Autres Usages. Dans le second cas, la variété reçoit un bonus si elle est « GPD+ », c’est-à-dire qu’elle s’écarte de manière positive de la relation négative rendement/protéines ; ce caractère traduit la capacité de la variété à concentrer davantage de protéines par rapport à d’autres variétés ayant un niveau de rendement identique.

La recherche toujours mobilisée

De nombreux projets de recherche ont pour objectif d’améliorer la teneur en protéines du blé. Certains d’entre eux cherchent à exploiter la variabilité génétique naturelle des variétés. Ils s’appuient sur des technologies moléculaires permettant de mieux connaître les mécanismes génétique en jeu dans l’élaboration de la protéines.

D’autres projets, à plus long terme, s’inspirent de l’exemple de la symbiose qu’il existe entre certaines bactéries et les légumineuses comme le pois et la féverole. Cette symbiose permet à ces plantes de fixer l’azote de l’air et ainsi d’obtenir des graines riches en protéines. L’idée serait de créer des variétés de blé capables de fixer l’azote atmosphérique. Mais, cet objectif nécessite de passer par des technologies GM (génétiquement modifiées) et les premiers résultats ne sont pas attendus avant 20 à 25 ans.

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