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Récolte du maïs ensilage : la hauteur de coupe influence la qualité du fourrage

Relever la barre de coupe de 30 à 40 cm par rapport à la hauteur standard de 15 cm augmenterait la concentration énergétique du fourrage récolté. L’objectif est d’ajuster plus facilement les rations pour les animaux à haut niveau de production.

Maïs ensilage : la hauteur de coupe influence la qualité du fourrage

C’est ce qu’ont démontré deux essais menés au sein des stations expérimentales de La Jaillière (44) et de Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) d’ARVALIS - Institut du végétal. Les résultats révèlent aussi que la teneur en amidon augmente de 10 % dans cette configuration élevée (figure 1).

La diminution de la proportion de la partie « canne » du maïs, qui contient plus de 65 % de fibres NDF, baisse en effet la teneur en fibres globale du fourrage récolté. La coupe haute à 55 cm augmente sa teneur en MS de 2,6 points.

En cas de difficulté pour atteindre le stade optimal de récolte en fin de saison, le relèvement de la barre de coupe peut permettre de récolter un fourrage plus sec, ce qui limitera les risques d’écoulement de jus.

Cette matière sèche est plus ou moins dégradée dans le rumen selon les portions de canne de maïs fourrage. Ce sont les fractions contenant l’épi (+ 75 cm) qui sont le plus dégradées (bien plus que les fractions basses 15-35 cm et 35-55 cm), concentrant ainsi l’essentiel de l’énergie contenue dans la plante (tableau 1).

Les valeurs nutritives s’améliorent de 5 %

Les valeurs azotées estimées pour les cinq variétés étudiées varient peu. Entre un maïs fourrage coupé à 15 cm et à 55 cm, le supplément est de quelques grammes de PDIN et PDIE par kilogramme de matière sèche. La valeur énergétique par contre est augmentée d’environ 0,05 UFL pour un fourrage récolté haut dont la valeur sera souvent comprise entre 0,95 et 1 UFL/kgMS.

Des études américaines sur des vaches laitières montrent que la substitution directe d’un maïs fourrage coupé à 15 cm par un maïs coupé à 55 cm augmente nettement le risque d’acidose. La production laitière augmente de 1,4 kg/jour mais le TB diminue de 3 g/kg. Même si le TP n’est pas modifié, le gain net est donc limité dans ce cas.

Améliorer légèrement l’autonomie alimentaire d’un troupeau est aussi un avantage potentiel de la technique. L’idée est d’ajuster des rations à base de maïs fourrage coupé haut par la diminution de la proportion de concentré afin de conserver la quantité de fibres NDF dans la ration. Sans affecter ni la quantité de lait produite ni sa qualité, il est possible de supprimer de l’ordre de 200 à 800 g/j la quantité de concentrés énergétiques (type céréales), suivant la part de maïs fourrage dans la ration.

Les simulations réalisées sur des fermes types aux États-Unis ont montré que la quantité de lait produite par hectare de maïs fourrage diminuait légèrement en relevant la hauteur de coupe à 50 cm : - 3 % en moyenne. Cependant, dans l’hypothèse où la céréale (concentré énergétique) est aussi produite sur l’exploitation, la surface totale mobilisée pour le troupeau est alors identique voire réduite avec un maïs coupé haut.

Standardiser la qualité du fourrage

Les choix de réglages de la hauteur de coupe du maïs fourrage permettent de modifier de manière limitée, mais tout de même sensiblement, la composition chimique du fourrage et sa digestibilité. L’obtention d’un fourrage aux caractéristiques peu variables d’une année à l’autre ou d’un silo à l’autre permet d’ajuster plus facilement des rations connues et de limiter l’impact des transitions alimentaires pour les animaux.

L’ensilage sur une exploitation étant très souvent réalisé à une date fixe et unique, des parcelles où le stade de maturité est encore peu avancé pourront être coupées plus haut pour garder le même ordre de grandeur de teneur en amidon, en MS et fibres que les autres parcelles.

Le jour de la récolte, le relèvement de la hauteur de coupe permet de remonter la teneur en MS du fourrage de 0,7 point de MS par tranche de 10 cm de hauteur de relèvement. Cette technique a pour but de limiter les écoulements de jus ou de se rapprocher au mieux des 32-34 % de MS par plante entière recommandés.

Dans le cas où les conditions de végétation et de récolte s’annoncent délicates, celle-ci peut être anticipée de quelques jours sans pour autant prendre de risques importants d’obtenir un fourrage trop humide qui produirait des jus au silo.

Couper haut un maïs fourrage permet d’anticiper une récolte de 5 jours en cas de dessiccation rapide (température moyenne à 18°C) et 8 - 9 jours dans des conditions moins favorables (température moyenne à 12°C). Attention, il n’est pas conseillé de couper haut un maïs déjà trop avancé en stade (+ 36 % MS). Dans ce cas, il peut être envisagé de récolter la ou les parcelles en ensilage d’épis complets et d’ajuster une ration avec une part d’herbe importante dans la ration tout en conservant de très bonnes performances zootechniques. Le maïs coupé haut est un fourrage à haute valeur nutritive en raison de sa meilleure digestibilité. Cet aliment sera très bien valorisé par des animaux à haut niveau de production après avoir adapté la ration en augmentant la part de fourrage pour conserver une teneur en NDF suffisante.

La possibilité de couper plus haut le maïs fourrage tend à standardiser sa qualité pour de meilleures performances animales.

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