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Conduite du maïs - Inutile d’apporter de l’azote au semis en cas de forts reliquats azotés

Dans bon nombre de secteurs, les reliquats azotés sont encore aujourd’hui élevés, conduisant à des doses prévisionnelles d’azote faibles à très faibles. Dans ces situations, il convient de privilégier un apport unique au moment où les besoins du maïs sont les plus importants, c’est-à-dire au stade 8-10 feuilles.

Maïs : privilégier un apport d’azote unique au stade 8-10 feuilles

En 2017, les reliquats d’azote minéral du sol au semis du maïs sont exceptionnellement élevés dans la plupart des régions françaises (seuls les sols filtrants semblent ne pas être concernés).

L’absence de lessivage due à la faible pluviosité hivernale a maintenu en surface du nitrate issu de la minéralisation automnale des sols. La quantité est d’autant plus importante que la date de récolte du précédent a été précoce : les reliquats d’azote en sortie d’hiver sont plus élevés après un colza ou blé qu’après un maïs ou des betteraves.

Au-delà de leurs niveaux élevés en moyenne, les reliquats en sortie d’hiver présentent cette année une grande variabilité. Dans ces conditions, l’utilisation d’une valeur moyenne départementale rend le calcul de la dose d’azote totale prévisionnelle très approximatif, il est plus prudent de faire une mesure du reliquat.

En cas de forts reliquats, privilégier un seul apport au stade 8-10 feuilles du maïs

Dans certains contextes, les doses prévisionnelles calculées sont faibles à très faibles, voire nulles. Dans les situations où la dose prévisionnelle est inférieure à 100 kg N/ha, le premier réflexe a adopté est de supprimer la fraction habituellement apportée au semis pour ne faire qu’un seul apport au stade 8-10 feuilles, stade où les besoins en azote deviennent importants (figure 1). Au stade 10 feuilles visibles, un maïs n’aura absorbé qu’une cinquantaine de kilos d’azote à l’hectare maximum.

A noter que pour ceux qui pratiquent la fumure starter, c’est le phosphore qui confère l’effet vigueur constaté, l’azote ne joue qu’un rôle secondaire à ce stade et son efficacité est moindre par rapport aux applications plus tardives.

Figure 1 : Cinétique d’absorption azotée d’un maïs (source : ARVALIS - Institut du Végétal : Le Magneraud, 2011-2013)

Dans le cas de doses prévisionnelles nulles, il est possible de faire un apport au stade 8-10F de 40 kg N/ha. D’après la règlementation, en zone vulnérable, « le détail du calcul de la dose n’est pas exigé pour les cultures recevant une quantité d’azote totale inférieure à 50 kg/ha ».

Surveiller l’évolution du stock d’azote minéral du sol en fonction des pluies dans les semaines à venir

En cas de forts cumuls de pluie dans les semaines à venir, l’azote nitrique présent dans les horizons superficiels va migrer en profondeur, possiblement hors de portée des racines du jeune maïs. Il faut donc rester attentif à l’évolution du stock d’azote minéral dans le profil et le cas échéant actualiser le reliquat pris en compte lors du calcul de la dose prévisionnelle.

Quid des outils de pilotage ?
L’utilisation des outils de pilotage pour ajuster la dose prévisionnelle en fonction de l’état de nutrition azotée de la plante est possible en maïs. Les outils Jubil® ou le YARA N-Tester® sont par exemple validés sur cette espèce, cependant le diagnostic de nutrition azotée ne peut se réaliser qu’à partir du stade 15 feuilles.
Cela suppose d’être équipé pour pouvoir apporter de l’azote à ce stade, compte tenu du gabarit des plantes. Il existe aujourd’hui deux techniques, les enjambeurs ou la fertigation, mais elles sont peu utilisées.

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