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Hauts-de-France

« Ferti-Focus » : les premiers apports azotés sur blé adaptés à la particularité de l’année

A ce jour, l’ensemble des agriculteurs a au moins réalisé le premier apport azoté sur les parcelles de blé. Celui-ci a été important pour « redémarrer » les cultures après l’hiver. Etant donné l’avance du stade épi 1 cm de dix à quinze jours pour les semis précoces, le premier apport a parfois été, en réalité positionné, à ce stade. Mais qu’en est-il pour notre réseau de parcelles pilotées par le modèle CHN ?

Apport d’azote sur blé au stade épi 1 cm en 2024 en Hauts-de-France

Cette année, 60 parcelles sont suivies sur l’ensemble des Hauts-de-France par le modèle CHN. Entre semis tardifs, ACS, parcelles ayant reçu un apport de digestat et situations plus conventionnelles, ce réseau nous permet d’avoir un panorama complet de ce qui se passe dans la région.

Pour rappel, CHN est un outil permettant de simuler ce qui se passe dans une parcelle : de la minéralisation de l’humus, des résidus du précédent… jusqu'à la plante (biomasse et chlorophylle). Toutes ces informations croisées et synthétisées au travers d’un indicateur global, l’INN (indice de nutrition azotée) permettent de piloter non plus le dernier apport, mais l’ensemble des apports sur blé : du tallage à dernière feuille étalée.

Le stade épi 1 cm a été simulé pour le réseau de parcelles entre le 8 et le 20 mars pour les semis précoces et autour du 2 avril pour les semis les plus tardifs.

Figure 1 : Effectif de blé au stade épi 1 cm en fonction de la date simulée

Figure 1 : Effectif de blé au stade épi 1 cm en fonction de la date simulée

Pour le premier apport, 35 parcelles sur les 60 ont été conseillées. Les 25 restantes sont arrivées tardivement dans le processus d’initialisation (un premier apport avait déjà été réalisé) ou alors le conseil préconisé n’a pas été respecté (différence supérieure à 20 unités entre le conseil et l’apport réalisé).

  • Pour les semis normaux (semis du 22/09 au 07/11), 19 parcelles ont été conseillées.
    Sur ces 19 parcelles, 10 agriculteurs avaient prévu de réaliser leur premier apport tôt (autour du 15 février) afin de réaliser leur deuxième apport autour du 15 mars. Pour 2 des parcelles, le modèle a préconisé un apport de 30 et 40 unités en raison des précédents pauvres. Pour les 8 autres, aux reliquats de sortie d’hiver plutôt élevés (aux alentours de 50 kg N/ha), une impasse a été réalisée. Le premier apport sera alors en réalité celui du stade épi 1 cm.

    Les 9 agriculteurs restants avaient prévu un premier apport autour du 10 mars. Ici, c’était en réalité l’apport du stade épi 1 cm. La dose préconisée était alors plus importante (entre 30 et 70 unités).
     
  • Pour les semis tardifs (semis du 15/11 au 28/12) : 7 parcelles ont été conseillées.
    Sur ces 7 parcelles, un agriculteur a réalisé son premier apport tôt (28/02) et a apporté 30 unités. 5 autres parcelles ont bénéficié d’un apport entre 30 et 43 unités plus tard (autour du 10/03). Deux impasses ont été réalisées en raison des RSH élevés (aux alentours de 60 kg N/ha).
     
  • Pour les parcelles en ACS : 9 parcelles ont été conseillées.
    5 agriculteurs ont apporté tôt - autour de 28/02 - 45 unités en moyenne ; et 2 autres, plus tard - autour du 10/03 -, 44 unités en moyenne. Cet apport correspond alors en réalité à l’apport du stade épi 1 cm. 2 impasses ont été réalisées.
     
  • Les 5 parcelles ayant bénéficié d’un digestat en automne ou en hiver n’ont pas eu d’apport (impasse). Le stock en azote du sol est encore important et un complément en azote minéral n’est donc pas encore nécessaire.

En moyenne, le modèle a préconisé, sur les 35 parcelles un premier apport de l’ordre de 40 unités. Pour rappel, à épi 1 cm, un blé n’a absorbé que 50 unités d’azote (figure 2). Les quantités apportées supérieures à 50 unités au moment du tallage n’ont aucun effet sur le nombre de talles mis en place. Par contre, elles ont pour conséquence de rendre compétitives des talles secondaires non utiles pour le rendement. En effet, ces talles secondaires finissent par régresser lors de la montaison, et donc privent les futurs épis d’une quantité d’azote essentielle pour la teneur en protéines.

Figure 2 : Azote absorbé par les parties ariennes des cultures et positionnement des apports

Figure 2 : Azote absorbé par les parties ariennes des cultures et positionnement des apports
photos

Sur certaines parcelles n’ayant pas reçu de premier apport, les bandes CHN présentent un vert « plus clair » que la partie agriculteur (photo de gauche). Ce phénomène n’impactera pas le rendement final puisque les carences en début du cycle ne sont pas préjudiciables à partir du moment où elles sont contrôlées. La majorité des bandes ayant reçu un premier apport ne présentent pas cette différence de couleur (photo de droite).

Figure 3 : Récapitulatif sur les premiers apports conseillés sur les parcelles CHN en 2024

Le deuxième apport est en cours de réalisation pour l’ensemble des parcelles. Ce qui fera l’objet L’occasion d’un article récapitulatif dans quelques jours.

Les messageries « Ferti-focus » s’appuient sur un réseau de parcelles et reviendront au cours du printemps pour accompagner la campagne.

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