Céréales à paille : quel bilan pour la campagne 2024-2025 ?
La campagne 2024-2025 en Centre-Val de Loire et en Ile-de-France a mal débuté avec des pluies abondantes sur septembre-octobre perturbant fortement les semis, puis un début de printemps laissant présager des résultats maussades. Finalement, les conditions de fin de cycle ont été surprenamment favorables au remplissage des grains, ce qui, combiné avec des fertilités d’épi correctes, a conduit à des rendements moyens pour les céréales d’hiver. Retour sur les points clés de cette campagne 2024-2025.
La récolte 2025 de céréales à paille se caractérise dans nos régions par des rendements moyens pour les blés. Les orges d’hiver et les orges de printemps semées à l’automne obtiennent de bons à très bons rendements. Les orges de printemps sont, elles, un peu plus en retrait, surtout sans irrigation. Ces résultats sont corrélés notamment aux conditions d’implantations, les parcelles en sols filtrants et/ou les situations précoces ayant obtenu de meilleurs résultats.
La qualité technologique est au rendez-vous, avec de très bons poids spécifiques (PS) et d’excellents calibrages pour les orges brassicoles. Le seul bémol côté qualité est la teneur en protéines, tout juste aux normes pour toutes les céréales à paille et, plus fréquemment, en-deçà des exigences des cahiers des charges qu’à l’accoutumé. Plusieurs hypothèses combinatoires peuvent expliquer ces teneurs en protéines décevantes : des INN à floraison assez faibles, une minéralisation du sol et une absorption post-floraison réduite (hors situations irriguées) et un effet dilution dans les bonnes situations. La bonne remobilisation de l’azote des pailles vers les grains n’a pas suffi à compenser ces phénomènes.
En résumé, nous retiendrons de cette campagne :
- des cumuls de pluie importants à l’automne 2024, perturbant aussi bien les implantations de céréales que les chantiers de récolte des maïs, tournesols et cultures industrielles ;
- des structures de sols dégradées en surface comme en profondeur, n’ayant pu bénéficier de restructuration, impactant la qualité d’enracinement et la minéralisation du sol et exposant les cultures plus fortement au stress hydrique ;
- un stress hydrique précoce, dès dernière feuille étalée ou dès l’épiaison pour les blés et dès dernière feuille pointante pour les orges de printemps ;
- des fertilités correctes malgré le stress hydrique, hormis les situations tardives ou les cultures de printemps sans irrigation où les fertilités d’épis sont plus en berne ;
- des dynamiques de remplissage satisfaisantes aboutissant à de bons poids de mille grains (PMG) dans les situations où tout allait « bien ».
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