Céréales : dans quelles situations apporter du soufre ?
Le soufre est un élément essentiel au fonctionnement métabolique des céréales. Généralement, dans notre région, les apports organiques et les taux de matières organiques des sols permettent de minéraliser suffisamment de soufre pour répondre aux besoins de plantes sans compléments minéraux. Néanmoins, sur les sols filtrants (sol sableux) ou les parcelles qui ne reçoivent plus d’apports organiques depuis plusieurs années, peut se poser la question de la nécessité d’un apport soufré, en même temps que le premier apport d’azote.

La fertilisation en soufre, au premier apport d'azote entre tallage et épi 1 cm des céréales, dépend de quatre critères (tableaux 1 et 2), permettant de déterminer la dose à apporter entre 0 et 50 kg S03/ha.
La pluviométrie
- Le soufre peut être lixivié tout comme l’azote. Le risque augmente si le cumul de pluies entre le 1er octobre et le 1er mars excède 250 à 400 mm.
- Pour cette campagne, une large majorité du territoire breton enregistre plus de 400 mm (carte 1).
Le type de sol
- Les sols filtrants, superficiels, à faible minéralisation augmentent le risque de lixiviation du soufre. En Bretagne, les sols sableux sont les plus à risque, mais la plupart des sols limoneux ou limono-argileux sont à risque faible à moyen.
Fertilisation soufrée sur le précédent
- Un précédent type colza avec une fertilisation soufrée (> 60 kg S03/ha) réduit le risque sur la céréale suivante.
Apports organiques (un fumier ou compost au moins un an sur trois depuis 10-20 ans) :
- Historiquement, la Bretagne n’a pas besoin de fertiliser les céréales en soufre en raison d’apports organiques réguliers. La minéralisation du soufre organique répond aux besoins des cultures.
- Toutefois, l’élevage diminue progressivement et certaines exploitations arrêtent l’atelier animal pour se consacrer uniquement aux cultures. Ces situations peuvent devenir à risque si des apports organiques ne sont plus réalisés.



>> La fertilisation soufrée n’est pas nécessaire, à l’exception des sols sableux ayant eu plus de 250 mm de pluies : une dose de 20 à 30 kg S03/ha sera nécessaire en même temps que le premier apport d’azote.
Pour les parcelles sans apports organiques réguliers :
>> Utiliser la grille dédiée pour orienter la décision d’apporter et la dose préconisée.
Quel engrais choisir ?
Le choix de l’engrais doit être réfléchi d’un point de vue économique, la forme n’influence pas l’efficacité de l’apport. L’apport doit être positionné entre tallage et épi 1 cm, souvent en même temps que le premier apport d’azote.
Attention : les quantités de soufre des produits sont exprimées en SO3 et non en soufre (S). Pour convertir S en SO3, il faut multiplier par 2,5 : teneur SO3 = teneur S x 2,5. S’assurer lors du choix du produit d’avoir assez de quantités de SO3 pour combler les besoins de la culture !
La majorité des parcelles de céréales reçoivent des apports organiques en Bretagne :
- la fertilisation soufrée n’est pas nécessaire ;
- à l’exception des sols sableux : prévoir une dose 20-30 kg S03/ha.
Avec la diminution progressive de l’élevage, l’arrêt d’apports organiques depuis plusieurs années sur certaines parcelles augmente le risque de carence :
- utiliser la grille pour orienter la décision.
Pour rappel : une unité de soufre ne se substitue pas à une unité d’azote. Les fertilisations soufrée et azotée doivent être réfléchies indépendamment l’une de l’autre.
Consultez la fiche accident carence en soufre.
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