Résultats d’essais

Blé dur : comment se comportent les variétés face aux maladies en région Méditerranée ?

Retrouvez le bilan parasitaire de la dernière campagne ainsi qu’une analyse pluriannuelle du comportement des variétés de blé dur face aux maladies dans le Sud-Est.

rouille brune sur feuille de blé dur

Retour sur le bilan des maladies en 2023

La pression maladie en 2023 a été plutôt faible : 6 quintaux d’écart entre le rendement traité et le rendement non traité, soit un gain de rendement lié à l’utilisation d’une protection fongicide de 11,2 % (figure 1). Les principales maladies de l’année sont encore une fois la rouille brune et la septoriose.

  • Septoriose

Elle est arrivée précocement en février. Observée dans toute la région elle est toutefois restée cantonnée sur les feuilles du bas. Elle est très peu remontée en raison de l’absence de pluie, à part sur certaines parcelles irriguées qui ont généralement été rapidement traitées.

  • Rouille brune

Pas de rouille jaune cette année. Cependant, de la rouille brune est arrivée mi-mai, favorisée par des températures élevées et des orages tous les soirs créant un climat adéquat pour son développement. Elle a pu avoir un impact sur les variétés sensibles non traitées et dans les secteurs plus tardifs. Très peu de fongicides ont été réalisés malgré sa présence, ce qui a eu des conséquences sur les variétés qui ont perdu leur feuillage trop tôt !

  • Piétin échaudage

Du piétin échaudage a été observé sur des parcelles en deuxième paille. Le stress hydrique a favorisé l’expression de la maladie qui a profité de la faiblesse des blés. Ça a été particulièrement le cas sur le nord Gard.

Figure 1 : Gain de rendement moyen apporté par les fongicides – essais blé dur Méditerranée - Rhône-Alpes
Figure 1 : Gain de rendement moyen apporté par les fongicides – essais blé dur Méditerranée - Rhône-Alpes

Choix variétal et protection fongicide

La septoriose est présente désormais chaque année mais n’a pas un impact fort tout le temps : elle cause des pertes significatives de rendement 1 an sur 5 environ.

La rouille jaune quant à elle est présente environ 1 an sur 5 mais cause de sévère dégâts.

La rouille brune est visible 3 ans sur 5 et, tout comme la rouille jaune, a un impact fort quand elle est présente tôt.

Le traitement fongicide principal (souvent nommé T2), à dernière feuille étalée – épiaison, est systématiquement conseillé dans tous les secteurs et pour toutes les variétés.

Cependant, le traitement vers 2 nœuds (début avril, souvent nommé T1) peut être évité en choisissant une variété tolérante à la rouille brune et/ou à la septoriose 

  • Les variétés de tolérance « Très Bonne » à « Assez Bonne » peuvent généralement se passer du T1.

Reste néanmoins la possibilité d’une attaque précoce d’oïdium, qui doit donc être surveillé.

  • Les variétés de tolérance « Assez Bonne » à « Moyenne » ne pourront se passer du traitement T1 qu’après vérification que le risque rouille brune et rouille jaune de l’année est faible et la septoriose absente des feuilles basses.
    Même remarque concernant l’oïdium.
  • Les variétés de tolérance « Faible » à « Très Faible » doivent recevoir 2 traitements fongicides, voire 3 en cas d’année régulièrement humide.

Le traitement des maladies de l’épi (vers le 5-10 mai, ou T3) est conseillé quelle que soit la variété (il n’y a pas de variétés de blé dur tolérantes à Fusarium ou Microdochium) dans toutes les ambiances à risque d’humidité en mai.

On peut opter pour un traitement intermédiaire à épiaison (entre un T2 et un T3) mais à condition d’avoir réalisé un traitement à dernière feuille étalée pour éviter de laisser les 2 dernières feuilles sans protection fin avril.

Le classement variétal pluriannuel vis-à-vis des maladies

Afin de comparer les résultats de variétés expérimentées sur différentes campagnes, les pertes de rendement sont corrigées des effets annuels à l’aide des variétés communes entre année. Elles sont exprimées en % de la moyenne des variétés représentées (figure 2).

La nouveauté Rocaillou a eu un bon comportement global aux maladies. Les variétés récentes RGT Belalur et Canaillou présentent également des profils maladies intéressants.

Figure 2 : Pertes de rendements pluriannuels dans le Sud-Est
Figure 2 : Pertes de rendements pluriannuels dans le Sud-Est

Sources des données : ARVALIS et partenaires post-inscription, CTPS/Geves inscription

Les chiffres et le point central indiquent respectivement le millésime et la moyenne ajustée pluriannuelle (ex : 23 = 2023).

Les variétés très précoces (*), Claudio, Santur, tout en étant sensibles aux maladies, sont généralement moins pénalisées en rendement. Leur précocité implique en effet que les maladies exercent leurs dégâts sur des plantes déjà plus avancées dans leur cycle. Ceci n’est vrai que si elles sont nettement en avance sur les autres. En semis tardif, ou en région à hiver froid, cet avantage se réduit fortement. Au contraire, les variétés plus tardives sont exposées aux risques maladies plus longtemps.

Les variétés situées en haut du tableau sont celles qui ont le meilleur comportement vis-à-vis des maladies, c’est-à-dire le plus faible écart T-NT et donc une perte de rendement qui est plus faible par rapport à la moyenne. Le comportement des variétés se dégrade ensuite en descendant dans le tableau.

Lorsque le point a une valeur plus faible que 100 % (à gauche du trait représentant la moyenne), cela indique que la perte de rendement est moins importante que la perte moyenne. Quand le point a une valeur supérieure à 100 %, le rendement de la variété est plus impacté que la moyenne.

Par exemple : Dimokritos est la variété ayant eu le moins de perte de rendement en 2023, environ 30 % de moins que la moyenne.

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