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Lorraine

Blé au stade 2 nœuds : surveiller de près la progression de la septoriose

Les parcelles de blé tendre atteignent le stade 2 nœuds : c’est le moment pour débuter la surveillance de la septoriose qui bénéficie actuellement de conditions favorables. Rien ne vaut les observations directes au champ pour évaluer précisément la pression maladie.

Evaluer le risque septoriose sur blé fin avril 2022 en Lorraine

Présente très tôt sur feuilles basses cette année, la progression de la septoriose est désormais sous l’influence des températures pour l’incubation (effective à partir de 7°C) et de la pluie pour les contaminations (effet rebond de feuilles en feuilles).

Le stade 2 nœuds est atteint quand la hauteur des tiges est en moyenne de 6 à 12 cm (selon les variétés) entre le sommet de l’épi et la base du plateau de tallage.

Mesure du stade 2 nœuds sur une variété de blé Chevignon, à Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) le 25 avril 2022.
Mesure du stade 2 nœuds sur une variété de blé Chevignon, à Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) le 25 avril 2022.

Développé par ARVALIS - Institut du végétal, le modèle Septo-LIS® permet de visualiser l’évolution de la septoriose. Basé sur l’intensité des pluies et les températures journalières, il offre la possibilité de suivre les contaminations en amont des symptômes visuels aux champs et de les anticiper.

Une simulation pour donner la tendance

À titre indicatif, voici une simulation réalisée pour une variété peu sensible de type Chevignon à une date de semis moyenne du 5 octobre 2021 sur la station météo de Saint-Hilaire-en-Woëvre.

Figure 1 : Evolution épidémiologique de la septoriose selon Septo-LIS® sur une variété de blé tendre type Chevignon – station météo de Saint-Hilaire-en-Woëvre

Evolution épidémiologique de la septoriose selon Septo-LIS® sur une variété de blé tendre type Chevignon – station météo de Saint-Hilaire-en-Woëvre

Cette simulation permet de suivre la progression de la maladie au fur et à mesure de la sortie des nouvelles feuilles. Elle nous renseigne sur le fait que des contaminations sont effectivement en cours mais sans générer l’apparition de nouveaux symptômes pour l’instant.

L’observation directe au champ est incontournable

Il ne s’agit cependant que d’une vision générale de la situation. Seule l’observation directe des symptômes au champ permet une bonne caractérisation du risque par la prise en compte plus précise des stades et de la sensibilité variétale. A partir du stade 2 nœuds, l’observation de la maladie est à suivre sur la deuxième feuille déployée en partant du haut de la plante, sans comptabiliser la feuille pointante.

Observation des feuilles sur une variété de blé Chevignon, à Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) le 25 avril 2022
Observation des feuilles sur une variété de blé Chevignon, à Saint-Hilaire-en-Woëvre (55) le 25 avril 2022.

À noter que cette F2 déployée du moment restera comme la F4 définitive une fois toutes les feuilles sorties (et servira de tremplin à la contamination des trois dernières feuilles) : son observation permet une évaluation préventive du risque septoriose. Il est très important de vérifier que le stade est bien atteint avant l’estimation, sous peine de se tromper d’une feuille (et de surestimer la pression maladie potentielle).

La septoriose forme des taches brunâtres sur les feuilles avec des formes diversifiées, bordées d’un halo jaune chlorotique plus ou moins prononcé. Les taches se rejoignent pour former des plages irrégulières. Impossible de se tromper, si en leur centre, on distingue bien les fructifications du champignon sous forme de pycnides noires.

Sur quels seuils de nuisibilité se baser ?

Tableau 1 : Seuils de nuisibilité pour la septoriose au stade 2 nœuds
Seuils de nuisibilité pour la septoriose au stade 2 nœuds

Avec des nuisibilités inférieures à 15 q/ha, comme c’est le cas en Lorraine, la probabilité de valoriser un T1 à 2 nœuds sur septoriose n’est que de 13 % (gain moyen : 0,8 q/ha sur 63 essais de 2013 à 2019). Si le seuil de nuisibilité n’est pas atteint, il est donc conseillé d’attendre pour intervenir, et ainsi, viser la protection des futures feuilles à sortir.

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