PANACEA : développer la bio-économie européenne
Une économie axée sur les bioressources présente des enjeux majeurs en termes de croissance économique et de diminution de la dépendance aux ressources fossiles.
La transition vers une économie axée sur les bioressources présente des enjeux majeurs en termes de croissance économique, de développement rural et de diminution de la dépendance aux ressources fossiles. Mais sa réussite dépend de plusieurs facteurs :
• une commercialisation efficace de produits durables à fort potentiel de marché ;
• un approvisionnement régulier, fiable, abordable et durable de la biomasse végétale produite ;
• un meilleur lien entre les producteurs de biomasse et l’industrie de transformation.
Les 18 partenaires - venant de 10 pays - du projet européen PANACEA (2017-2021), financé par le programme H2020 pour la recherche et l’innovation, ont pendant plus de 3 ans partagé leurs expériences sur les cultures non alimentaires afin d’identifier les voies pour leur contribution accrue dans l’agriculture et la bioéconomie de l’Union Européenne. La mise en relation des producteurs de biomasse avec les transformateurs, dans de nouvelles chaînes de valeur, le transfert des connaissances avec notamment le partage de premiers exemples de développements sont des facteurs essentiels de mobilisation de biomasse pour ces nouveaux usages.
29 espèces végétales d’intérêt identifiées
Au cours du projet, les partenaires ont réalisé un inventaire très complet des espèces végétales potentielles et des résultats scientifiques opérationnels publiés pour chacune d’entre elles. Ce travail bibliographique analysant plus de 217 projets antérieurs a permis d’identifier une liste de 29 espèces végétales qui présentent un intérêt, en termes de niveau de production, d’adaptation à différents climats, de disponibilité du matériel de multiplication et des agroéquipements nécessaire à leur production ou encore d’intérêt des acteurs de la bio industrie. Ces bioressources pourraient œuvrer à la renaissance rurale en Europe, en tenant compte des besoins et intérêts des différents acteurs des filières.
Parmi les autres résultats notables, une plateforme spécifique a été mise en ligne dans l’optique de favoriser les échanges entre agriculteurs, utilisateurs et chercheurs. Elle recense d'ores et déjà plus de 170 projets sur la production et la valorisation de la biomasse.
Arvalis a notamment contribué à l’inventaire et à l’analyse des études scientifiques existantes, à définir la feuille de route multi-acteurs pour le développement des filières, et à dispenser des formations sur les cultures non alimentaires pour la production de biomasse, notamment les cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE).
Stimuler la production de produits biosourcés
Le projet a permis de mettre en évidence un certain nombre de barrières à lever et de leviers à actionner pour le développement de produits biosourcés. Outre la nécessaire adaptation climatique, les espèces végétales non alimentaires doivent présenter un intérêt réciproque pour les producteurs et les consommateurs de ressources. Au-delà des intérêts d’ordre technico-économique, et/ou agronomique, pour l’agriculteur, les services écosystémiques apportés par ces cultures sera indispensable demain. La garantie d’un débouché commercial pérenne, structuré et sécurisé est aussi essentielle.
Côté valorisation, le frein principal est la maîtrise et la prévisibilité des coûts de revient. Pour le lever, il sera nécessaire de travailler vers une planification sécurisée des quantités et une homogénéisation de la qualité des matières premières livrées. La communication est également un instrument important pour stimuler la demande et construire une image positive des produits issus de cultures végétales non alimentaires
Le cadre réglementaire doit également être incitatif et durable à l’égard des différents acteurs pour encourager la compétitivité des nouvelles filières.