Les BSV aident les agriculteurs à protéger leurs cultures
L’épidémiosurveillance des cultures est confiée par les services de l’état aux instituts agricoles et aux acteurs du développement. Vigiculture®, portail web créé par Arvalis et d’autres instituts, stocke des millions d’observations sur les attaques des bioagresseurs chaque année pour toutes les cultures et dans toute la France. C’est le principal fournisseur de la base de données Epiphyt du ministère de l’Agriculture. Grâce à une application mobile lancée ce printemps, les informations de Vigiculture® utiles pour les Bulletins de Santé du Végétal peuvent dorénavant être renseignées directement au champ sur smartphones ou tablettes.
En route vers les data science
Vigicultures® est un portail web qui centralise et partage environ 400 000 données d’observations par an dans le cadre du réseau de surveillance des bioagresseurs des grandes cultures. Ces données alimentent chaque semaine les Bulletins de Santé du Végétal (BSV) dans la grande majorité des régions et permettent aux agriculteurs d’intervenir avec une plus grande précision pour protéger leurs cultures.
Complémentaire au portail web, l’application Vigicultures® comporte les fonctionnalités habituelles de l’outil web (saisie des observations en parcelles « fixes » ou « flottantes » et renseignements parcellaires). L’application est compatible avec Androïd ou IOS. D’autres avantages seront en outre appréciés :
- navigation rapide, intuitive et conviviale adaptée à un usage au champ, même en absence de couverture réseau ;
- possibilité de création de parcelles pour le BSV avec géoréférencement automatique ;
- remontée instantanée dès synchronisation des informations pour rendre plus directes les analyses de risques ;
- meilleure fiabilité des données pour le BSV grâce à une réduction des erreurs de saisie.
ARVALIS - Institut du végétal, Terres Inovia, ITB et ACTA-Digital Services ont mené ce projet en 2019 avec le soutien financier de FranceAgriMer.
La prochaine version de l’application permettra de visualiser sur une carte les observations saisies par les différents utilisateurs.
Rendre l’agriculteur contributeur de la surveillance
L‘épidémiosurveillance nécessite une forte réactivité dans le processus de valorisation des données collectées au champ. Il mobilise la collaboration d'un très grand nombre d'acteurs, sur des milliers de données, pour produire un BSV en 3‐4 jours. Le numérique apporte des gains à toutes les étapes de la production des BSV. La mobilité augmente la contribution en faisant gagner du temps et en élargissant le réseau à de nouveaux publics, dont les agriculteurs eux‐mêmes. Les API facilitent les échanges de données et permettent de fédérer les nouvelles sources d’information collectées (sous réserve de posséder les consentements associés). Ces bases de données consolidées sont une opportunité pour expérimenter de nouvelles méthodes de fouille (data science) et créer de nouvelles connaissances. Enfin, le web et les nouvelles générations d’application de visualisation de données (DataViz) offrent un gain de temps dans l’analyse et l’affichage des informations. Ils permettent une interactivité qui fait défaut avec les formats de communication actuels, et autorisent un rendu quasi en temps réel.
Sans présager des décisions qui seront prises sur l’avenir de l’écosystème Vigicultures® ‐ portail principal en grandes cultures ‐ différentes pistes sont envisagées dans cette réflexion, l’objectif étant de rendre l’agriculteur contributeur de la surveillance et de lui fournir des informations qui répondent plus précisément à son besoin.