Maladies des céréales - Utiliser les SDHI une seule fois par campagne
Jean-Yves Maufras, spécialiste maladies chez ARVALIS – Institut du végétal, rappelle qu’il est préconisé de ne traiter les maladies qu’une seule fois par campagne avec des spécialités à base de SDHI, afin de limiter les risques de résistance.
Différentes familles chimiques sont disponibles pour traiter les maladies des céréales.
Disponibles depuis les années 80, les triazoles sont aujourd’hui les plus utilisés. A l’origine, ils étaient utilisés en association avec le carbendazime. Cette molécule d’association était très efficace sur la septoriose mais a disparu pour des raisons réglementaires et d’apparition de résistance.
Ensuite, les triazoles ont été associée au chlorothalonil, avec une utilisation surtout à l’épiaison, à l’époque, l’argumentation s’appuyait sur la faible systémie des produits sur épis. Par la suite, les triazoles ont été souvent complétés avec des morpholines en raison de cultivars avec une sensibilité variétale très forte à l’oïdium.
Puis les strobilurines sont apparues, avec une efficacité très élevée sur septoriose et rouille brune. Elles étaient tellement efficaces qu’elles ont probablement été trop utilisées, avec des sous dosages et des fractionnements importants. Conséquence, des résistances sont apparues très rapidement. Les strobilurines sont pratiquement proscrites aujourd’hui, elles ne sont utilisées que dans les situations avec de la rouille brune.
Par contre, le chlorothalonil est revenu, il toujours associé aux triazoles et est désormais positionné pour des traitements précoces à partir du stade un à deux nœuds et vise essentiellement la septoriose.
Des stratégies de traitement qui évoluent
Les programmes préconisés s’appuyaient en T1 sur des associations de triazoles + chlorothalonil. En T2, il y avait également des associations de triazoles + prochloraze.
Les SDHI ou carboxamides viennent d’arriver et remplacent le prochloraze pour le T2. Celui-ci se retrouve donc maintenant sur le T1 en concurrence avec le chlorothalonil.
Il peut être envisagé un troisième traitement visant l’épi avec un mélange de deux triazoles ou de triazoles + prochloraze s’il n’a pas été utilisé en T1.
Eviter les résistances
Pour éviter de reproduire la même situation qu’avec les strobilurines, il est nécessaire de n’utiliser les SDHI qu’une seule fois par campagne céréalière. Le positionnement idéal est sur la dernière feuille, en association avec les triazoles. Concernant les triazoles, il faut également alterner avec diverses matières actives entre les différents traitements.
Sur une campagne céréalière, il est conseillé d’alterner le type de triazoles et de n’utiliser qu’une seule fois par campagne les différentes substances actives en association : SDHI, strobilurine (en cas de rouille brune) et prochloraze.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.