Semis de blé dur : pas avant le 25 octobre
En blé dur, mieux vaut éviter de positionner top tôt les implantations. Selon la variété choisie, les chantiers pourront commencer aux alentours du 25 octobre. Voici les périodes de semis optimales, avec quelques orientations sur le choix variétal et les densités de semis.
Quelles variétés choisir ?
Tableau 1 : Les variétés de blé dur recommandées en 2025-2026 selon le type de sol
⚠️Disponibilités en semences : Cabayou en a très peu. Pour Fusilou, il n’y a pas de semences disponibles pour cette campagne, mais ce sera le cas pour la campagne 2026-2027.
Positionner les semis à une date adaptée
La date de semis a un effet sur le cycle de la plante. L’objectif est d’échapper aux risques climatiques : de gel tardif comme d’échaudage de fin de cycle. Le blé dur est particulièrement exigeant car son développement est très peu régulé par la durée du jour et de la nuit (comme les blés tendres) et seule la température moyenne dicte la croissance et l’avancée des stades. Si cela est plutôt avantageux pour des semis tardifs, cela reste plus dangereux pour des semis précoces. Le blé dur y est très sensible, et des semis avant le 25 octobre se soldent régulièrement par des stades épi 1 cm et des reprises de végétation en décembre et janvier (notamment les variétés précoces).
Figure 1 : Plages optimales de date de semis du blé dur
Semer plus tôt revient à s’exposer à des risques de gel précoce et tardif, semer plus tard commence à impacter le potentiel en année moyenne.
N.B. : Il est recommandé de semer le plus tôt possible dans la période indiquée ci-dessus, sauf problématique ravageurs d’automne (pucerons, cicadelles) et enherbement.
Par exemple, Anvergur peut être semé à partir du 1er novembre. Les variétés plus tardives à montaison peuvent être semées à partir du 20 octobre, avec malgré tout, un risque de gel d’épis certaines années. RGT Vanur étant très précoces à montaison, il est nécessaire d’attendre la première semaine de novembre.
La période optimale de semis se situe entre le 25 octobre et le 30 novembre. Pendant cette période, dans une situation à risque pucerons et cicadelles (versant sud, proximité de maïs ou sorgho), il est possible de décaler la date de semis après le 15 novembre. Le blé dur est plus souple que le blé tendre en termes de date de semis : il est possible de le semer jusqu’en février, quelle que soit la variété avec un aléa rendement plus important.
Pour les densités de semis
Le raisonnement de la dose de semis du blé dur est analogue à celui du blé tendre. En semis tardif, le blé dur a une capacité de tallage plus réduite et de ce fait, les doses doivent être augmentées dès les semis de début décembre.
Tableau 2 : Densités de semis pour le blé dur dans le Sud-Ouest
Ces conseils de densités de semis sont adaptés à des taux de germination supérieurs à 85 %, correspondant à la norme semences certifiées et à des conditions de préparation de sol optimales avec des pertes attendues à la levée de 20 % maximum.
Graines de ferme : s’adapter pour éviter les difficultés par la suite
L’utilisation de graines de ferme nécessite un soin particulier. La première précaution est de réaliser un test de germination afin d’ajuster la densité de semis mais également de calculer le PMG (Poids de 1000 grains) pour ajuster la dose de semis à l’hectare.
Autres précautions à prendre : le tri et le traitement de semences. En effet, beaucoup de maladies et de champignons peuvent se transmettre d’une année sur l’autre et être catastrophique pour la campagne en cours voire les années suivantes. C’est le cas de la carie dont les cas se multiplient sur le territoire, de l’ergot des céréales ponctuellement présent, du charbon nu et des fusarioses, responsables de la fonte des semis. Les protections fongicides sur la semence sont relativement efficaces sur des lots initialement peu à moyennement contaminés. Le tri permet de limiter la présence d’ergot et de grains fusariés.
Dans le cas de la carie, qui explose cette année au niveau national et de l’ergot de plus en plus visible, l’utilisation de semences certifiées reste la meilleure solution de lutte.
Désherbage : recourir aux faux-semis ?
Le contexte climatique régional actuel est favorable à la levée des adventices : c’est une opportunité pour une mise en œuvre des techniques de faux-semis dès lors que cela est faisable (précédent récolté, condition de passage possible). L’objectif est de semer le blé dur dans une parcelle indemne de mauvaises herbes levées le jour du semis.
Le risque de salissement en graminées est fortement impacté par l’importance des montées à graines dans les cultures précédentes et anté-précédentes. Il est donc essentiel de prendre en compte ce facteur dans la stratégie mise en œuvre (programme double automne ou automne plus ou moins robuste).
Sur des graminées développées (≥ 3 feuilles) et/ou en conditions de sol frais à humide, il est préférable de privilégier une destruction chimique en non-labour (glyphosate).
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