Pucerons en céréales : poursuivre les observations sur variétés sensibles
Pour ce début de campagne, la pression pucerons est plus élevée que d’habitude. L’activité des insectes a quelque peu été freinée par le froid de mi-novembre, mais le retour des températures douces appelle à maintenir la vigilance sur les variétés sensibles et d’intervenir si nécessaire.
Les parcelles de céréales vont actuellement du stade levée pour les derniers semis de mi-fin novembre, à début tallage pour les semis précoces d’octobre, avec une majorité autour de 2-3 feuilles.
Continuer d’observer même en cas d’application insecticide
L’insecticide a une action de contact : seuls les pucerons présents sur la parcelle au moment de l’application seront impactés. Toutefois, si, après l’application, des températures douces persistent, il existe un risque que des pucerons ailés puis aptères recolonisent la parcelle.
Au-delà de 12°C, les pucerons ailés ont la capacité de voler, et les pucerons aptères sont actifs dès que les températures sont au-dessus de 3°C.
Figure 1 : Seuils de résistance des pucerons aux températures
Ne pas oublier également que les températures influencent le développement du virus dans la plante. Une transmission précoce du virus et des températures hivernales douces y sont favorables.
Tant que les températures permettent une activité des pucerons et que les céréales sont à des stades sensibles (jusqu’au stade 3 feuilles), il est recommandé d’observer les parcelles semées avec des variétés sensibles.
Un risque plus élevé en raison de semis plus précoces et de températures plus douces que l’an dernier
Les semis de cette année sont légèrement plus précoces sur la moitié Est de la région, ce qui augmente le risque de colonisation des pucerons sur les parcelles. D’autre part, les températures très douces début novembre ont augmenté la présence de pucerons sur les parcelles. La période de froid a ensuite freiné fortement la progression. Toutefois dans les dernières observations du BSV, des pucerons sont toujours observés début décembre. Un redoux potentiel incite également à la vigilance en continuant les observations sur les plantes.
Carte 1 : Présence de pucerons et seuil de risque – source : BSV bretagne du 2/12/2025
Figure 2 : Proportion de parcelles de blé tendre avec présence de pucerons et seuil atteint ou non - source : BSV bretagne
Figure 3 : Proportion de parcelles d’orge d’hiver avec présence de pucerons et seuil atteint ou non - source : BSV bretagne
Quels risques d’une transmission de la JNO sur des stades tardifs ?
La sensibilité de la plante au virus est surtout importante sur les stades levée – 2 feuilles, mais la sensibilité reste présente jusque début tallage. Au-delà celle-ci, diminue jusque début montaison. Si les pucerons sont actifs et transmettent le virus à tallage, cela peut impacter la plante, mais dans une moindre mesure qu’une transmission à 1 feuille.
L’enjeu est donc de continuer à surveiller les parcelles encore aux stades levées / 2-3 feuilles, malgré le début de l’hiver en date calendaire.
Figure 4 : Période de sensibilité des céréales aux virus
A RETENIR
> Une activité des pucerons plus intense que d’habitude sur début novembre avant d’être freinée mi-novembre par le froid. Mais des pucerons peuvent être toujours observés début décembre.
> Avec le redoux, continuer d’observer les parcelles avec des variétés sensibles, en priorité :
- Les parcelles avec des variétés sensibles à la JNO au stade 1-3 feuilles.
- Les semis d’octobre qui n’ont pas reçu de protection insecticide avec potentiellement des pucerons aptères en activité.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.