Pression maladies sur blé tendre : l’impasse au T1 est majoritaire pour le moment

Une pluviométrie de début de printemps beaucoup moins abondante que 2024

Contrairement à l’an passé, les cumuls de pluies sur mars et début avril sont faibles, à peine plus de 50 mm pour les stations les plus arrosées, avec en moyenne des cumuls entre 30 et 50 mm. En 2024, les Côtes d’Armor étaient le département le moins arrosé avec 50 à 80 mm et jusqu’à plus de 200 mm dans le sud-ouest.

Néanmoins, les quelques pluies sur fin mars et début avril ont permis de bien positionner les apports d’azote autour d’épi 1 cm.

Septoriose : quelle est la pression et faut-il intervenir ?

La septoriose se développe du bas vers le haut des céréales à la faveur des pluies par effet « splashing » courant montaison. L’hiver 2024/2025 a été plus froid que les précédents et les fréquences de pluies plus faibles également. Dans le même temps, les céréales ont été implantées dans de bonnes conditions avec un léger retard calendaire.

Ces éléments amènent un inoculum de septoriose plus faible cette année par rapport à 2024 à épi 1 cm.

L’inoculum n’est jamais limitant en Bretagne, la pression de septoriose vis-à-vis de la météo est définie par la fréquence des pluies à partir de 2 nœuds.

• Variétés résistantes à la septoriose (note CTPS >= 7) :

Pour les variétés résistantes à la septoriose, c’est-à-dire avec une note CTPS >= 7, quelles que soient les conditions météos, l’impasse du T1 est la règle, un T1 spécifique septoriose est rarement rentable.

• Les autres variétés

Sur des variétés sensibles ou moyennement sensibles, des pluies régulières peuvent induire une intervention T1, avant le traitement pivot à dernière feuille étalée (DFE) appelée couramment T2.

Les blés sont ou vont rapidement arriver à 2 nœuds, le peu de fréquence de pluies depuis mars limite les contaminations. Les blés sont globalement sains. Pour le moment, l’impasse du T1 est bien souvent préconisée pour des variétés moyennement sensibles à peu sensibles (ex. : Chevignon, KWS Extase …). Un T1 est toutefois préconisé sur variétés très sensibles à la septoriose sur certains secteurs et en semis précoces (ex. Celebrity, dans le 29 en semis d’octobre).

• Variétés sensibles, note CPTS = 5, exemple : Celebrity ;
• Variétés moyennement sensibles, note CTPS = 6, exemple : LG Audace ;
• Variétés peu sensibles, note CTPS = 6,5, exemple : Chevignon, KWS Extase.

Toutefois, des pluies sont potentiellement prévues semaine prochaine, ce qui va augmenter le risque septoriose. Suite à ces possibles contaminations, un temps de latence est nécessaire avant d’observer des symptômes (taches avec pycnides noires) sur les feuilles contaminées.

Pour le moment, il est donc urgent d’attendre avant d’intervenir, selon les pluies, le stade et la sensibilité des céréales. Dans certains cas, le T1 restera non préconisé et le traitement pivot à dernière feuille étalée suffira pour maîtriser la pression septoriose de l’année. Dans d’autres cas, le T1 pourrait se déclencher avant la dernière feuille étalée.

L’observation au champ, la consultation des BSV, la consultation fréquente des modèles maladies (au moins deux fois par semaine) permettent d’affiner l’évolution de la pression maladies et le choix d’intervenir ou non en T1 à la suite des potentielles pluies de la semaine prochaine.

Si un T1 s’avère nécessaire dans les prochaines semaines, l’usage de produits de biocontrôle de type soufre et/ou phosphonate de potassium permet de maîtriser la pression septoriose aussi bien que des produits conventionnels. Cela a l’avantage de limiter la pression de sélection de résistance par rapport à l’usage de triazoles solo en T1.

Rouille jaune : calme pour le moment

La pression rouille jaune reste faible pour le moment. Sur les variétés résistantes à la rouille jaune (note CTPS >= 7), un T1 n’est pas nécessaire.

Pour les autres variétés, l’apparition de pustules déclenche un traitement (à base de triazole par exemple) pour maîtriser la rouille jaune.

Le modèle rouille jaune met en évidence une vigilance accrue dans l’ouest du Finistère, sur des variétés très sensibles. Pour le reste du territoire, la pression est faible pour le moment.