Pomme de terre : surveiller les ravageurs et parasites de début de cycle

Pucerons

Les pucerons sont nombreux cette année. Leur présence semble se généraliser en plaine. Il est important d’aller observer les parcelles (face inférieure des feuilles).

A ce jour, deux dérogations de 120 jours ont été délivrées : MOVENTO 0,75 l (4 passages) et TEPPEKI 0,16 kg (avec des stades précoces d’application BBCH10-BBCH 15, soit de petits bouquets). Attention, TEPPEKI pouvant parfois engendrer des résidus dans les tubercules, il est important de vérifier la compatibilité avec votre cahier des charges.

Pour rappel, le seuil de nuisibilité est de 5-10 pucerons par feuille ou 50 % de folioles porteuses d’au moins un puceron sur 40 folioles observées en diagonale dans le champ.

Aujourd’hui, il est préférable de ne pas intervenir avec des pyréthrinoïdes seules pour lesquelles la résistance a été démontrée sur Myzus persicae en betteraves (70 % des pucerons prélevés porteurs d’allèles de résistance). De même, des produits couplés à un carbamate comme MAVRIK JET 2,4 l sont plus efficaces que des pyréthrinoïdes solos mais peuvent avoir un impact sur les auxiliaires qui sont présents en parcelles. Or, ces derniers participent largement à la régulation naturelle des populations de pucerons en période estivale.

Doryphores

La présence de doryphores est également signalée.

Pour rappel, le seuil de nuisibilité est atteint dès 2 foyers observés sur 1000 m² (1 foyer = 2 plantes infestées).

Si le seuil de traitement est atteint, privilégier des produits comme CORAGEN 0,06 (stade max BBCH69) ou SUCCESS 4 (en dehors de la floraison et de la présence d’abeilles). Ces produits combinent bonne efficacité et persistance d’action. Pour une efficacité optimale, il est conseillé d’appliquer le produit lorsque les doryphores sont encore au stade jeunes larves L1-L2.

Lire aussi : « Doryphores sur pommes de terre : la lutte vise en priorité les larves »

Maladies souterraines : augmentation des observations

Des symptômes souterrains sont observés : du rhizoctone brun sur tiges souterraines, des ruptures de mères, des symptômes de jambe noire. Malheureusement, aucune solution n’est possible à ce stade de la culture.

Pour reconnaître les différents pathogènes, il faut observer la partie souterraine : le rhizoctone brun présente des nécroses sèches, contrairement à la jambe noire qui engendre des nécroses plus humides. De son côté, la rupture de mère montre un pied qui se fane avec une pourriture partielle ou totale du plant.

 

Sur feuillage, en cas de rhizoctone brun, les jeunes feuilles s’enroulent légèrement et se fanent. A ne pas confondre avec le virus de l’enroulement qui engendre des symptômes similaires mais les feuilles restent turgescentes.

Dans le cas de bactérioses, le feuillage s’enroule, se fane et paraît légèrement décoloré par rapport au feuillage sain.

Attention, des brûlures foliaires (dessèchement) peuvent être présents en cas de fusariose, de ruptures de mère, ou à la suite des épisodes climatiques (vent, orage). Elles ne doivent pas être confondues avec des taches de mildiou.

A ce jour, les principaux démarrages de mildiou se situent sur des tas de déchets malheureusement non gérés.