Orges de printemps : ce que l’on peut retenir de la campagne 2025

Une pluviométrie printanière faible pénalisant la composante épis/m²

Malgré les faibles cumuls de pluie début mars, la levée des orges de printemps est globalement bonne, avec peu de pertes de pieds. Les choses se compliquent au fur et à mesure des semaines, avec certains secteurs restant assez peu arrosés, pénalisant la mise en place des talles. Sur notre essai de Châlons-en-Champagne (51), particulièrement marqué par l’absence de pluie, la composante densité d’épis est inférieure de 30 % à la moyenne des dix dernières années. La contribution de la composante épis/m² au rendement des orges de printemps est estimée à 40 %, ce qui est bien supérieur aux autres espèces. Ce pourcentage s’élève même à 70 % si l’on se concentre sur les années avec des printemps secs. L’impact de la météo sur cette composante est donc difficile à rattraper sur le reste de la campagne.

En effet, le nombre de grains/m² est affecté par le nombre d’épis/m² en retrait. Malgré la compensation physiologique mise en place grâce à une bonne fertilité épi, le nombre de grains/m² reste faible, inférieur à  la moyenne des dix dernières années, de plus de 5 000 grains/m² (soit environ 30 %), sur notre essai dans la Marne.

Une compensation sur le PMG, favorisée par de bonnes conditions de remplissage

Avec un nombre de grains à remplir en retrait, le remplissage est favorisé. Si l’on ajoute le climat très lumineux pendant la période de remplissage, plutôt propice, on obtient une trajectoire de remplissage particulièrement bonne et des poids de 1000 grains (PMG) élevés, supérieurs de 15 % à la moyenne dans notre observatoire en Champagne crayeuse.

Selon les localisations, la phase de remplissage a pu être perturbée par quelques journées échaudantes qui auraient pu affecter les PMG. Pour autant, on observe a priori assez peu d’effet de ces fortes températures sur les PMG cette année.

Finalement les rendements sont hétérogènes, très conditionnés par les cumuls d’eau locaux au cours du printemps. 

Sur notre site en craie, le rendement est en dessous de la moyenne pluriannuelle locale de 20 %.

Le bon remplissage des grains d’orges de printemps se traduit aussi par de très bons calibrages et poids spécifiques.

Compte-tenu des rendements en retrait, les teneurs en protéines à la récolte des orges de printemps sont assez élevées, parfois au-dessus du seuil du cahier des charges des orges brassicoles. Les teneurs en protéines sont finalement très corrélées (inversement proportionnelles) aux rendements, par effet de dilution.

En résumé, les résultats en orges de printemps en 2025 s’expliquent principalement par les cumuls de pluie printaniers qui ont plus ou moins défavorisé la composante nombre d’épis au m². Selon les zones, les conclusions sont à nuancer.

Les résultats variétés

Le comportement des variétés est très marqué par l’année climatique : il est préférable de l’apprécier sur plusieurs années.

LG Allegro s’inscrit en tête du classement variétal des orges de printemps, en 2025 comme en pluriannuel.

Attention cependant, sa validation pour le débouché brassicole est encore en cours. Les besoins en LG Allegro pour les malteurs et brasseurs seront donc limités pour la récolte 2026 : il est donc prudent de s’orienter aussi vers d’autres variétés pour le débouché brassicole, comme RGT Planet ou Sting.