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Orge d’hiver : réaliser le diagnostic du risque verse dès maintenant

En orge d’hiver, les situations dans la plaine sont très hétérogènes. Les semis les plus précoces ont atteint le stade 1 nœud, voire 2 nœuds dans les secteurs les plus au sud de notre grande région. C’est donc le moment d’évaluer le risque de verse physiologique à la parcelle pour décider s’il faut réguler ou non. En cas de risque élevé, un traitement est indispensable pour préserver la récolte. Tandis qu’une application inutile peut être préjudiciable sur une orge déjà en difficulté.

verse dans une parcelle d’orge deux rangs

Tout comme pour le blé tendre, l’automne et l’hiver ont conduit à des situations variées en orge d'hiver. Les conditions de l’année sont globalement favorables pour les semis précoces réalisés dans des sols peu sensibles à l’hydromorphie : croissance continue liée à des pluies régulières et des températures douces, bonne valorisation des apports azotés. Dans d’autres situations, les orges sont moins développées (sol refermé, hydromorphie…).

La verse physiologique, un phénomène à ne pas négliger en particulier dans les sols permettant une forte croissance

L’orge présente une prédisposition génétique à la verse par rapport au blé tendre, prédisposition favorisée par des couverts souvent très denses à montaison.

Différents paramètres génétiques (variétés), techniques (pratiques culturales) et climatiques influent sur le risque. Une verse peut engendrer d’importantes pertes de rendement et nuire à la qualité du grain, en particulier pour les variétés à orientation brassicole. Plus la verse sera précoce, plus les conséquences seront importantes.

Evaluer le risque parcellaire verse à l’aide de la grille régionale orge d’hiver

Des outils d’aide à la décision, comme Farmstar®, permettent d’évaluer ce risque en cours de campagne.

A défaut d’accès à un OAD, utiliser la grille de risque régionale proposée par ARVALIS, qui hiérarchise les facteurs de prédispositions principaux, à savoir : 

  • La résistance variétale, caractérisée par la note de sensibilité à la verse propre à chaque variété. Souvent très denses à la montaison, les orges d’hiver et escourgeons sont plus exposés à la verse que le blé tendre.

Figure 1 : Classement des variétés d’orge d’hiver par rapport à la tolérance à la verse – synthèse pluriannuelle nationale (2008-2023)

  • L’état de la biomasse et ses facteurs de maintien (type de sol, nutrition azotée)

Figure 2 : Grille régionale d’évaluation du risque verse sur orge

Prendre en compte le climat pour affiner son niveau de risque

Le résultat de cette évaluation initiale est à combiner avec les conditions climatiques printanières :

  • Si les conditions sont chaudes, sèches avec de forts rayonnements : diminuer d’une classe le risque évalué fin tallage avec la grille.
  • Inversement, en cas de printemps favorable à la verse (faible rayonnement, fort cumul de pluies), augmenter d’une classe le risque.

A chaque risque, sa stratégie !

L’application d’un régulateur se décide en fonction de la note de risque obtenue. Les régulateurs de croissance n’ont d’intérêt que si le risque verse est réel. Ils agissent sur l’élongation des cellules de la tige, pour aboutir à des entre-nœuds plus courts ou à des parois plus épaisses, et donc, à des tiges plus solides

Dans des contextes dits « séchants », le risque de verse est naturellement limité. En implantant une variété peu sensible à la verse, l’impasse régulateur est possible.

Les orges 2 rangs sont plus sensibles aux excès d’activité de certains régulateurs. En conditions difficiles pour la croissance (stress azoté ou hydrique, températures froides), on observe parfois des réductions de hauteur importantes : d’où les doses plus faibles proposées sur les orges à deux rangs pour certains produits.

Figure 3 : Proposition de programmes de régulation en fonction du risque verse

Figure 3 : Proposition de programmes de régulation en fonction du risque verse

Réduire la dose de 10 à 20 % en conditions favorables à l'absorption du produit ou sur une végétation en état de stress.

Ne pas dépasser la dose de 1 l/ha de Medax TOP sur orge car risque de phytotoxicité en cas de mauvaises conditions.

Intervenir dans des bonnes conditions pour une efficacité optimale

Pour accroître l’efficacité et limiter la phytotoxicité, les applications sont à réaliser sur des cultures en bon état (indemnes de viroses, alimentées correctement en eau et azote) et dans des conditions climatiques favorables : temps poussant, lumineux et sans forte amplitude thermique (écarts inférieurs à 15 à 20°C). Il est nécessaire de tenir compte des conditions climatiques le jour de l’application mais aussi durant les trois à cinq jours suivants celle-ci.

Tableau 1 : Conditions optimales de températures habituellement admises pour les principaux régulateurs

Tableau 1 : Conditions optimales de températures habituellement admises pour les principaux régulateurs

Exemple de lecture : Pour une application à base d’éthéphon, il faut que la température minimale enregistrée le jour du traitement soit supérieure à +2°C et qu’elle atteigne au moins +14°C. Dans les 3 jours suivants, une température moyenne supérieure à 14°C est favorable, sans dépassée en température max : 22°C.

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