Maïs hétérogènes : surveiller l’état des parcelles pour décider de la date de récolte

Cette année, les fortes températures de juin et juillet, accompagnées de pluies très hétérogènes sur la région, amènent à de fortes différences de potentiel en maïs fourrage.

Des maïs classiques : utiliser les modèles et l’observation du grain

Pour les maïs avec un potentiel correct, les grains sont généralement bien présents sur l’épi et en nombre suffisant pour diriger le fonctionnement de la plante. L’appareil photosynthétique va être mis à contribution pour remplir au maximum ces grains.

L’amidon de ces grains va d’abord être laiteux, avant de passer pâteux puis vitreux. La récolte fourrage s’effectue lorsque les trois états de l’amidon sont présents dans le grain à parts égales (Grille avec estimations du taux de matière sèche). 

Les modèles de températures sont établis sur ce type de maïs avec un gabarit correct et des feuilles vertes. Ils donnent une première approximation de la date de récolte : en moyenne autour du 10-12 septembre (Cartes 1 et tableaux).

Ensuite, l’observation au champ de l’apparition de la lentille vitreuse affine la date de récolte avec les prévisions météo : compter 150°Cj (base 6-30) à partir de la lentille vitreuse pour arriver à 32 % MS, soit l’équivalent de 10 à 20 jours selon les prévisions météo à venir.

Des maïs stressés : observer le grain, les feuilles et la météo

Le stress hydrique de juin et juillet a mis à mal le potentiel de croissance des maïs, impactant également la mise en place des grains. D’une part sur la taille des épis : stress hydrique précoce limite le potentiel d’ovules fécondables et d’autre part sur le bon déroulement de la fécondation. Toutefois, les pluies de fin juillet ont permis de limiter l’avortement des grains entre la fécondation et le stade limite d’avortement des grains (SLAG).

Sans un nombre suffisant de grains, l’appareil végétatif ne pourra pas remplir suffisamment de grains pour augmenter le rendement.

• En cas de peu de grains/m² (<500 gr/m²) : il est inutile d’attendre plus longtemps, il n’y a rien à espérer de plus en rendement, l’ensilage doit être fait le plus tôt possible.
• Si le nombre de grains est suffisant (>500 gr/m²) : il faut se fier à l’état de l’appareil végétatif :
  • Si moins de 1 à 3 feuilles vertes : ensiler le plus tôt possible, l’appareil végétatif n’est plus en capacité de faire de la photosynthèse pour remplir le grain
  • Si plus de 4-5 feuilles vertes au-dessus ou au niveau de l’épi (majorité des cas pour le moment) : attendre et se fier à l’évolution du grain tout en surveillant l’état des feuilles.