Limiter le risque verse, ça commence dès le semis du blé !

La verse physiologique du blé est provoquée en fin de cycle par des facteurs déclencheurs, comme le vent et la pluie. Parfois, le poids des épis suffit même à faire verser les blés. A l’origine de ce phénomène : une fragilité des bas de tiges liée à des entre-nœuds trop allongés et des parois insuffisamment épaisses.

Cette fragilité des tiges n’est pas le fruit du hasard. En amont, dans le cycle de la plante, des facteurs de prédisposition ont mené à ce résultat.

Des sensibilités variétales plus ou moins marquées

D’abord, les espèces de céréales n’ont pas la même sensibilité à la verse.

Le blé tendre présente une résistance plus forte que le blé dur. Puis, au sein de chaque espèce, les variétés ont également des sensibilités plus ou moins marquées (figure 1).

Par ailleurs, tous les facteurs qui vont favoriser des couverts denses accentueront la sensibilité de la culture à la verse. Les plantes vont entrer en compétition pour capter la lumière et leurs tiges vont s’étioler. Le type de sol aura donc un impact sur le risque de verse car un sol profond favorise la biomasse de la culture. Toutes les pratiques culturales à l’origine de biomasses importantes vont aussi entrer en jeu : une densité de semis trop importante, une date de semis trop précoce, ou encore un apport d’azote excessif et précoce.

Des leviers actionnables dès le semis

Chaque variété est caractérisée par une note de verse. Dès lors que cette note est supérieure à 6,5, la variété est considérée comme résistance à la verse (figure 1).

Si une de vos variétés présente une note inférieure, il est important d’actionner les autres leviers agronomiques dès le semis. La densité de semis doit par exemple être adaptée aux dates de semis et au type de sol.

Figure 1 : Echelle 2022 de sensibilité à la verse des variétés de blé tendre

NB : Si des variétés n’apparaissent pas sur la figure, leurs notes de risque verse sont consultables dans les fiches variétés blé.

En cas de biomasse trop importante en sortie d’hiver, il sera possible d’agir sur le risque de verse en diminuant les apports précoces d’azote.

Mais si ces leviers permettent de limiter le risque de verse, il ne l’élimine pas pour autant. 

En adoptant une bonne conduite culturale, il est possible de mettre toutes les chances de son côté pour que les blés ne soient pas versés au moment de la récolte. Mais il faut garder entête que le risque zéro n’existe pas.