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Champagne-Ardenne

Le reliquat de sortie d’hiver, premier levier d’ajustement des apports d’azote sur blé

Avec les prix élevés des engrais, l’azote est à raisonner au plus juste selon les besoins réels des blés. Les reliquats de sortie d’hiver (RSH) permettent de gagner en précision sur les doses d’azote prévisionnelles. Le point sur les priorités pour la campagne 2022.

Fertilisation azotée du blé en Champagne : le reliquats sortie hiver

Une priorisation peut être réalisée selon le précédent

Bien que le coût d’un reliquat soit modéré par rapport aux bénéfices apportés, notamment pour cette campagne 2022, une priorisation des parcelles à analyser peut s’avérer judicieuse.

Les analyses pluriannuelles des RSH sur sol de craie en Champagne-Ardenne montrent en effet des tendances de reliquats sur blé tendre qui diffèrent selon le précédent. La variabilité interannuelle, c’est-à-dire la variation des valeurs de reliquats entre années, selon le précédent permet de choisir les parcelles de blé où un reliquat est à prioriser : plus la variabilité est importante, plus la dose a priori sera ajustée avec la valeur du RSH.

On retrouve notamment dans ce cas les parcelles de blé tendre en précédent de légumineuses (figure 1). Concernant ces légumineuses, pour une même année, d’une parcelle à une autre, c’est en précédent Luzerne que la variabilité du RSH est la plus importante. Vient ensuite le précédent pois, puis la féverole.

Figure 1 : Variabilité interannuelle des reliquats sous blé 2017-2021 selon le précédent (données brutes du groupe azote régional Champagne-Ardenne)
Variabilité interannuelle des reliquats sous blé 2017-2021 selon le précédent

Les parcelles faisant l’objet d’apports de matières organiques réguliers sont également à privilégier pour réaliser les RSH puisque la dynamique de minéralisation est différente et des reliquats plus importants pourraient être retrouvés.

Quelle tendance sur les reliquats 2022 ?

Il est encore trop tôt pour donner de réelles tendances aux valeurs de reliquats de cette année, mais une analyse climatique des précipitations de l’automne et de l’hiver donne une orientation sur les valeurs de reliquats, en prenant seulement en compte les pertes par lixiviation (fuite d’azote sous forme de nitrate NO3- par la lame drainante). Les postes de minéralisation et d’organisation - variables non connues à ce jour - vont fortement fluctuer sur les valeurs des RSH.

À la date du 10 janvier, les précipitations depuis le 01 octobre 2021 sont proches de la médiane sur la région, avec des écarts de plus ou moins 20 mm sur la majorité du territoire (figure 2). On trouve néanmoins la moitié sud-est de l’Aube et une partie de la Haute-Marne avec un déficit de précipitations de plus de 40 mm par rapport à d’habitude.

Figure 2 : Ecart de précipitations (en mm) du 01/10/2021 au 10/01/2022 par rapport à la moyenne 2009-2020
Ecart de précipitations (en mm) du 01/10/2021 au 10/01/2022 par rapport à la moyenne 2009-2020

Cet indicateur est plutôt favorable à des niveaux de reliquats moyens à faibles (figure 3). Cette approche pourra être confirmée par la réalisation de reliquats dans vos parcelles pour les secteurs où la méthode du bilan additif est utilisée.

Pour les argilo-calcaires du sud-est de l’Aube et de la Haute-Marne, les doses d’azote prévisionnelles dans les argilo-calcaires G1, G2 et G3 sont à calculer selon la méthode CAU, qui n’utilise pas de valeur de reliquat. Cependant, le calcul de dose dans les sols plus profonds non caillouteux (G4, argiles) est à réaliser avec une valeur de reliquat (bilan additif). Dans ces cas, une mesure du reliquat à tout son sens.

Figure 3 : Reliquats de sortie d’hiver pluriannuels sur blé en craie profonde selon la pluviométrie hivernale (du 1er octobre au 31 janvier), pour un précédent colza ou betterave - Le cumul de précipitations de l'année 2022 utilise des données fréquentielles de pluies du 11/01 au 31/01

Reliquats de sortie d’hiver pluriannuels sur blé en craie profonde selon la pluviométrie hivernale

Les valeurs de RSH 2022 sont placées selon la courbe de tendance.

Note rédigée par Justin DE REKENEIRE pour ARVALIS – Institut du végétal, en partenariat avec Cérésia, Chambre d’agriculture de la Marne, Coopérative d’Esternay, SCARA, Soufflet Agriculture et Vivescia

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