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Les vrai/faux des fourrages - Non, la valeur alimentaire d'un maïs desséché n'est pas toujours faible 

En situation de stress hydrique marqué, le rendement d’un maïs desséché est affecté, mais sa valeur énergétique reste bonne, dans la mesure où la récolte n’est pas trop tardive. 

la valeur alimentaire d'un maïs desséché n'est pas toujours faible 

En conditions normales d’alimentation hydrique, le rendement du maïs fourrage provient à part égale de l’appareil végétatif (tige et feuilles) et de l’épi.

Côté valeur alimentaire, les ruminants valorisent les fibres. Ainsi, au moins la moitié de l’énergie est apportée par l’appareil végétatif, l’autre partie étant apportée par l’amidon contenu dans les grains.

C’est autour du stade floraison, entre le stade 10-12 feuilles et le stade limite d’avortement des grains (SLAG), que le maïs est le plus sensible à un stress hydrique.

La conséquence principale d'un stress hydrique est une réduction du nombre de grains, par défaut de fécondation et avortements de grains. Au-delà du SLAG, c’est le remplissage et donc le poids des grains qui est affecté.

En situation de stress hydrique très marqué, les maïs fourrage peuvent être très pauvres en grain, avec un rendement réduit et une teneur en amidon qui peut être très faible, parfois inférieure à 5 %.

Des maïs desséchés plus pauvres en grains mais plus riches en matières azotées

L’autre conséquence du stress hydrique est un desséchement prématuré du feuillage, par effet de déshydratation et de remobilisation des assimilats pour soutenir la survie des organes plus jeunes. Bien que desséchés, ces maïs, plus riches en sucres solubles, présentent une excellente digestibilité des tiges et des feuilles car la durée de végétation est courte (plantes ensilées « plus jeunes »). Par ailleurs, en raison d’un moindre effet de dilution de l’azote dans les plantes, la teneur en matières azotées totales du fourrage est plus élevée que celles d’un maïs en conditions normales.

En 2015, ARVALIS a mené un essai sur les stations de La Jaillière (44), Jeu-les- Bois (36) et Saint-Hilaire-en-Woëvre (55), visant à évaluer la digestibilité - et donc la valeur énergétique - du maïs fourrage en conditions de stress hydrique marqué.

Cet essai a permis de mettre en évidence qu’il n’existait pas de lien entre la dMOna (digestibilité de la matière organique, hors amidon) et la part de feuilles desséchées (figure 1). De même, la valeur énergétique (UFL) des maïs desséchés n’a pas été significativement diminuée.

Figure 1 : Digestibilité de la partie non-amidon et valeur énergétique du maïs fourrage en fonction de la part de feuilles desséchées
Digestibilité de la partie non-amidon et valeur énergétique du maïs fourrage en fonction de la part de feuilles desséchées

Source : ARVALIS 2015, La Jaillière (44), Jeu-les-Bois (36), St Hilaire-en-Woëvre (55)

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