Fertilisation des céréales : quelles situations nécessitent un apport de soufre ?
La campagne céréales 2024/2025 se caractérise à nouveau par une pluviométrie excédentaire depuis le début, par rapport à la médiane sur 20 ans. Ces abats d’eau entraînent la lixiviation du soufre et donc un risque de carence, allant de modéré à élevé en fonction des pratiques et du contexte pédoclimatique.

Le cycle du soufre minéral dans le sol est très proche de celui de l’azote : le stock à un moment donné dépend du reliquat de soufre minéral issu du précédent, de la minéralisation et de la lixiviation éventuelle de ce stock. De ce fait, les risques de carences sont particulièrement élevés dans les sols filtrants, minéralisant peu les années très pluvieuses. L’historique organique et cultural de la parcelle peut augmenter ou réduire le risque, les apports réguliers d’effluents organiques assurant notamment une part importante de la fourniture grâce à la minéralisation.
Les besoins des céréales sont très faibles jusqu’à fin tallage, modérés ensuite durant la montaison. Souvent, le sol fournit une part importante de cette alimentation. Dans les situations à risque, il est toutefois important d’apporter du soufre pour couvrir les besoins plus importants en début de montaison à une période où les températures encore fraîches et les pluies modérées ne permettent pas à la minéralisation d’assurer la nutrition des plantes. Les apports foliaires au stade dernière feuille étalée – gonflement arrivent donc trop tard pour corriger une carence.
Lorsque l’apport est conseillé, les doses nécessaires se situent entre 20 et 50 kg S/ha. La période d’apport idéale est la fin du tallage. Toutes les céréales d’automne sont concernées par cette recommandation (notamment blé tendre, blé dur et orge d’hiver).
Pour cette campagne, comme celle de 2023/2024, les pluviométries depuis le 1er octobre sont importantes avec un cumul de plus de 300 mm dans le cas général et plus de 400 mm dans les localités autour de Bressuire (79). Des apports sont donc conseillés dans une majorité des situations sans apport régulier de PRO (Produits résiduaires organiques). Il est nécessaire d’évaluer les risques de carences selon la situation de chaque parcelle.
Tableau 1 : Grille simplifiée de décision d’un apport de soufre (kg SO3/ha) sur céréales d’hiver pour les situations SANS apports réguliers de PRO depuis 10-20 ans

Tableau 2 : Grille simplifiée de décision d’un apport de soufre (kg SO3/ha) sur céréales d’hiver pour les situations AVEC apports réguliers de PRO depuis 10-20 ans

Carte 1 : Cumul de précipitations en Poitou-Charentes - Vendée depuis 1er octobre 2024

Message rédigé par ARVALIS-Institut du végétal avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente-Maritime, Charentes et Deux-Sèvres, Oxagri, Coopérative de Mansle, Coopérative de Matha, Coopérative de Saint-Pierre de Juillers, Groupe Isidore, Soufflet, Groupe Piveteau, Néolis et Océalia.

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