Fertilisation azotée du blé dur : la stratégie dépend de la date de semis

Le fractionnement doit prendre en compte plusieurs facteurs : la dose (plus elle est importante, plus il y a d’intérêt à fractionner), les stades de la culture (les besoins sont plus élevés de début montaison à floraison), le climat (pour valoriser les apports avec au moins 15 mm de pluie dans les 15 jours suivant l’apport). Un compromis stade et climat doit être fait pour maximiser les chances de valorisation des apports tout en s’approchant des stades clés (épi 1 cm et Dernière Feuille étalée).

Afin d’anticiper les périodes d’apport, une analyse climatique des probabilités de pluie nous permet d’identifier des périodes particulièrement difficiles dans la valorisation des apports d’azote. Ainsi, la période du 1^er mars au 18 mars est problématique car peu propice en tendance à la valorisation des apports, et pourtant correspondant à l’apparition du stade épi 1 cm sur des dates de semis classiques. Une anticipation des apports est donc à envisager.

En définitive, selon votre situation, intervenir selon les cas-types.

En résumé

• Pour les semis de fin octobre et mi-novembre 

Un premier apport a généralement déjà été fait.

En tendance, les apports au stade tallage sont assez peu valorisés, mais la partie absorbée profite aux plantes aujourd’hui, notamment dans les situations où les reliquats sortie hiver étaient faibles (dans la plupart des situations).

L’azote absorbé donne un peu plus de souplesse pour la suite du fractionnement. Dans ces situations, le manque d’azote n’est pas une problématique immédiate. Il n’y a pas d’urgence pour l’apport suivant ; par contre, ce sont les pluies qui vont dicter le positionnement de l’apport montaison. A partir de maintenant, dès qu’une pluie est annoncée, il est possible de réaliser un deuxième apport. Cela permettra d’anticiper la stade épi 1 cm de 7 à 20 jours en évitant de se placer dans la période en tendance peu favorable à la valorisation des apports qui s’étale du 1^er mars au 18 mars.

Si l'apport a été réalisé récemment, attendre 10 à 15 jours avant de positionner le suivant.

• Pour les semis de décembre 

Les stades étant décalés, aucun apport n’a été réalisé. Dans ces situations, réaliser trois apports : le premier dès que possible, dès qu’une pluie significative est annoncée (10 mm).

• Pour les semis de janvier, voire plus tard.

Les stades sont encore plus décalés et le seront jusqu’à la fin du cycle : dans ces situations, passer à une stratégie en deux apports car les stades vont s’enchaîner très vite. Le premier apport pourra être réalisé à partir du 15 mars, avec une pluie, au moment du plein tallage du blé dur. Le deuxième autour de la dernière feuille étalée.

Les tableaux à télécharger indiquent les doses totales en fonction des objectifs, précédents et type de sol dans des systèmes sans apport de matières organiques. Les calculs prennent en compte la pluviométrie depuis le semis et sont réalisés pour des variétés avec bq=3.7 (Anvergur), avec un cumul de pluie possible entre le 01/10/24 et le 01/03/25 : de 200 mm (Carcassonne uniquement) et 300 mm (En Crambade, Castelnaudary, Auch). Les doses indiquées ne sont que des repères, l’idéal est de les calculer à la parcelle.

Piloter l'azote en fin de cycle

Réserver 40 à 70 unités à sortie dernière feuille selon les variétés et les potentiels pour assurer la teneur en protéines (tableau 1). Cette dose de réserve est inclue dans la dose totale.

Il est recommandé de réaliser un pilotage de l’azote en fin de cycle. Dans le cas de l’utilisation du HN-Tester ou du N-Pilote, ne pas oublier de réaliser une bande sur-fertilisée lors des prochains apports pour pouvoir utiliser l’outil (au moins 100 unités supplémentaire). Il est également possible de réaliser un pilotage avec des outils satellitaires.

Message rédigé dans le cadre du comité technique blé dur Challenge Blé Dur