Céréales : raisonner la date et la dose du deuxième apport d’azote
Le stade épi 1

En dehors des situations hydromorphes qui souffrent encore cette année des excès d’eau, les conditions de sortie d’hiver sont favorables au développement et à la croissance des plantes. Le stade épi 1 cm va survenir mi-mars pour la plupart des parcelles, date normale d’atteinte de ce stade. Quelques parcelles plus précoces l’ont déjà atteint ou vont l’atteindre dès cette semaine. Les parcelles semées tardivement ne l’atteindront qu’en toute fin de mois.

Les stades sont légèrement en avance (≤ 5 jours) par rapport à la médiane 20 ans, en lien notamment avec les sommes de température excédentaire depuis le semis. Ceci est d’autant plus marqué dans le sud de la région.
Carte 1 : Ecart à la médiane des sommes de températures entre le 24 octobre 2024 et le 1er mars 2025
Carte 2 : Ecart à la médiane des sommes de températures entre le 10 novembre 2024 et le 1er mars 2025
Raisonner le deuxième apport azoté en fonction du premier
Les pluies annoncées à partir des samedi 8 et dimanche 9 mars offrent une occasion d’apporter de l’azote dans les parcelles semées fin octobre / début novembre qui n’ont encore reçu aucun apport d’azote ou des apports totaux de moins de 40-50 kg/ha. La décision devra toutefois tenir compte des prévisions de pluies : l’apport pourra être reporté s’il est prévu moins de 10 mm (notamment si la forme utilisée est de la solution azotée) ou plus de 50 mm. Concernant les semis plus tardifs de fin novembre / début décembre, il est urgent d’attendre la prochaine période favorable compte tenu des stades actuels. Le fractionnement sera ajusté en fonction de la dose totale prévue et des apports précédents (tableau 2).
Au moment de l’apport « épi 1 cm », il est conseillé de garder en réserve 40 à 80 unités d’azote sur la dose totale prévisionnelle pour l’appliquer plus tard en fonction des besoins (à définir avec un outil de pilotage).
Faire un diagnostic de nutrition azotée en cours de montaison avec un outil de pilotage (Farmstar, N-Tester…) afin d’ajuster le complément d’azote nécessaire au rendement et à la qualité. Rappelons que la mise en œuvre du N-Tester sur blé dur et orge d’hiver nécessite la mise en place d’une zone surfertilisée. Le service de pilotage a certes un coût, mais le gain en rendement et protéines et les économies possibles d’engrais couvrent largement cette dépense et dégagent en moyenne un bénéfice économique.

Le cas des orges de printemps
Les orges semées fin janvier / début février sont au stade 2-3 feuilles actuellement. Concernant les pratiques de fertilisation, la règle générale est un fractionnement de la fertilisation en deux apports. Le premier intervient autour de 2/3 feuilles (50 unités) ; le second pendant le tallage avant redressement (dose conseillée – 50 unités). Pour détecter d’éventuelles situations de carences azotées (cas des situations irriguées en particulier), il est possible de réaliser un diagnostic plante avec la méthode N-Tester® Extra au stade 1 nœud. Attention, il faudra prévoir une bande surfertilisée en cours du tallage. Si les plantes sont sous-alimentées au stade 1 nœud, un apport de 30 kg N/ha est conseillé dès que possible (8-10 jours) si des prévisions de pluies sont annoncées.

Message rédigé par ARVALIS, avec l’appui des techniciens des Chambres d’Agriculture de Charente-Maritime, Charentes et Deux-Sèvres, Oxagri, Coopérative de Mansle, Coopérative de Matha, Coopérative de la tricherie, Coopérative de Saint-Pierre de Juillers, Groupe Isidore, Soufflet, Groupe Piveteau et Océalia.
Avec le financement de la région Nouvelle-Aquitaine et les partenaires du projet FERTISOL NA.
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