Blés à risque cécidomyies : la pose de pièges s’impose !
Avec les vents et la fraîcheur de cette semaine, les conditions climatiques ne sont pas bénéfiques aux des cécidomyies. Toutefois, certaines parcelles en cours d’épiaison restent à risque

Cécidomyies orange et jaune : des rendements impactés en cas d’attaques significatives
Dans nos régions, cécidomyies orange et jaunes sont régulièrement signalées sans toutefois être présentes chaque année.
Les deux espèces ont un cycle biologique similaire.
De l’épiaison jusqu’à la fin floraison, les blés sont sensibles aux attaques de ces cécidomyies, période pendant laquelle les femelles peuvent pondre leurs œufs dans les épis. Les larves se développent aux dépens des fleurs ou des jeunes grains et occasionnent des dégâts. Les épis attaqués sont d’apparence saine.
En lien avec des pontes plus précoces, la cécidomyie jaune entraîne plutôt des avortements de grains tandis que la cécidomyie orange diminue la taille des grains (rendement et qualité technologie sont touchés).
En blé tendre comme en blé dur, la nuisibilité de la cécidomyie orange est estimée à environ -1
Le jour, les adultes sont réfugiés à l’abri de la végétation. Le soir, au crépuscule, lorsque les conditions sont favorables (absence ou peu de vent, température supérieure à 15°C, temps lourd orageux), les femelles peuvent être observées volant autour des épis ou posées dessus. Les adultes ne consomment pas les plantes (d’où la nécessité de traiter en fin de soirée en présence des adultes lorsque cela est nécessaire – la lutte insecticide vise en effet les adultes en direct, les œufs et les larves étant inaccessibles).

Pour en savoir plus, consultez la fiche Cécidomyie orange.
Estimer le risque cécidomyie orange permet de prioriser la surveillance
La cécidomyie orange a fait l’objet de nombreuses études dans notre région. Ces travaux ont conduit à proposer une grille de risque dédiée (tableau
Le suivi des vols étant chronophage, il peut être utile de prioriser les parcelles pour lesquelles la pose de cuvettes jaunes est indispensable. La grille d’évaluation du risque agronomique attribue une note de risque à la parcelle étudiée : plus cette note est élevée, plus la probabilité de présence du ravageur est importante. Les parcelles les plus à risque sont donc celles pour lesquelles la surveillance du ravageur par la pose de cuvettes est prioritaire.

(*) Résistance aux cécidomyies orange. Attention, une autre cécidomyie existe
NB1 : Un semis précoce (avant le 10
NB2 : Le labour provoque un étalement des émergences dans le temps rendant plus difficile leur contrôle.
0 : Parcelle ne présentant aucun risque. Ne pas traiter. Rappel
1 à 4 : Parcelle présentant un risque faible, la pose d'un piège est tout de même conseillée afin de surveiller les populations.
5 et 6 : Parcelle à risque. La pose de cuvettes jaunes doit être effectuée afin de surveiller si un traitement est nécessaire (seuil
7 et 8 : Parcelles à fort risque d'attaque. Une observation toutes les 48
Remarques
- Si un traitement est déclenché, le faire seulement lorsque les cécidomyies sont en plein vol (au crépuscule et par temps calme). En effet, aucun produit insecticide n'a d'effet ovicide.
- Une attaque de cécidomyies provoquera des dégâts seulement si elle a lieu pendant la période sensible du blé (apparition de l’épi - fin floraison) ; la pose de pièges en dehors de cette période n'est pas nécessaire.
- Le risque cécidomyies orange est fortement dépendant de la météo. S'il n'y a pas de pluie (ou irrigation) importante associée à des températures chaudes en Avril-Mai, alors les émergences sont plus faibles.
Variétés résistantes à la cécidomyie orange : la pose de pièges est inutile
Certaines variétés de blé tendre sont résistantes aux cécidomyies orange. Cette résistance n’empêche pas les cécidomyies adultes de voler et de pondre dans les épis mais les larves ne pourront pas se développer (production d’acides phénoliques dans le grain entrainant l’arrêt d’alimentation des larves et donc leur mort). Dans les situations où les attaques sont fréquentes, le recours à ces variétés est de très loin la solution la plus efficace. Malheureusement, cette résistance variétale ne s’applique pas à la cécidomyie jaune.
Pose des cuvettes recommandée dans les parcelles à risque
Les cécidomyies ne volant pas sur de grandes distances, il conviendra de surveiller les secteurs ayant subi des attaques significatives l’an passé.
L’observation de ces blés permet de décider si une intervention est nécessaire et, si c’est le cas, de maximiser son efficacité avec une application au bon moment.
En effet, la mise en œuvre d’un traitement systématique à l’aveugle à toutes les chances d’être inefficace. Pour déterminer la période optimale, il est recommandé de suivre le vol des adultes grâce à des cuvettes jaunes, en respectant les étapes suivantes
- Mettre en place deux cuvettes par parcelle à partir du stade gaine fendue, le haut de la cuvette devant être positionné à la base des épis.
- Faire un relevé tous les deux jours, matin ou soir, jusqu’à l’apparition des cécidomyies.
- Faire un relevé journalier dès l’apparition des premières captures, matin ou soir.
- Pour la cécidomyie orange, un seuil a pu être déterminé
- Si c’est le cas, déclencher le traitement le soir même.

Positionnement d’une cuvette jaune dans du blé contenant de l’eau, du gros sel et quelques gouttes de liquide vaisselle.
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