Articles et actus techniques
Bourgogne-Franche-Comté

Blé tendre : faire une estimation quotidienne du risque de fusarioses des épis

Bientôt la floraison pour la majorité des blés de la région… Au vu des stades, il est recommandé de débuter les analyses du risque de fusarioses des épis. Et ce, quasiment tous les jours, en raison du climat chaotique actuel et des prévisions d’averses fréquentes.

Symptômes de fusarium graminearum sur blé tendre en Franche-Comté

Pas une fusariose mais des fusarioses

Les fusarioses peuvent pénaliser de manière importante le rendement et la qualité des grains. Derrière ce nom de maladie se cache en réalité une multitude de champignons. Parmi cette diversité, deux types se rencontrent plus fréquemment dans notre région : Fusarium graminearum (photo 1), qui peut entraîner un effet négatif sur la qualité des grains (production de mycotoxines DON) et Microdochium spp. (photo 2), responsable de symptômes plus spectaculaires que graves.

Le risque de contaminations est fortement dépendant des précipitations au moment de la floraison : plus il pleut, plus le risque est élevé. La proportion entre ces deux champignons est plutôt déterminée par les températures : plus elles sont élevées au moment des contaminations, plus Fusarium graminearum est favorisé tandis que Microdochium spp. se développe mieux quand elles sont plus fraîches.

Photo 1 : Fusarium graminearum   
Photo 1 : Fusarium graminearum   

Photo 2 : Microdochium spp.
Photo 2 : Microdochium spp.

Evaluer le risque agronomique des parcelles

L’analyse de risque se base d’abord sur la grille d’évaluation agronomique d’accumulation du déoxynivalénol (DON) transmise par Fusarium graminearum dans le grain de blé tendre (tableau 1).

Le risque a priori à la parcelle (note de risque croissant de 1 à 6) est déterminé en fonction de la rotation, du travail du sol et de la gestion des résidus, et de la sensibilité de la variété aux fusarioses (figure 1). Ensuite, la décision d’intervenir spécifiquement sur cette maladie dépend du cumul de pluie autour de la floraison.

Tableau 1 : Grille d’évaluation du risque d’accumulation du déoxynivalénol (DON) dans le grain de blé tendre et d’aide au traitement contre la fusariose sur épi (Fusarium graminearum)
Tableau 1 : Grille d’évaluation du risque d’accumulation du déoxynivalénol (DON) dans le grain de blé tendre et d’aide au traitement contre la fusariose sur épi (Fusarium graminearum)

Figure 1 : Sensibilité des variétés au risque DON* (F. graminearum) - échelle 2022/2023 blé tendre
Figure 1 : Sensibilité des variétés au risque DON* (F.graminearum) - échelle 2022/2023 blé tendre

Et conclure sur un niveau de risque en fonction de la pluviométrie

Selon le niveau de risque agronomique a priori, et la pluie cumulée à floraison, les situations à protéger sont indiquées par un T dans la grille d’évaluation.

Dans la majorité des situations, la floraison des blés va arriver autour du 18 au 22 mai 2023. La pluviométrie annoncée n’est pas très importante mais il semble qu’il puisse pleuvoir un peu tous les jours. Il est fort probable que le cumul d’au moins 10 mm de pluie soit atteint dans la période à risque.

En résumé 
risQUE 1
- Note grille 1 et 2 : le risque est faible en toutes circonstances.




RISQUE 2- Note grille 3 : le risque est plutôt modeste sauf si le cumul de pluies autour de la floraison est supérieur à 40 mm.

- Notes grille 4 et 5 : le risque est élevé sauf s’il fait sec autour de la floraison (cumul de pluies inférieur à 10 mm).


RISQUE 3
- Notes grille 6 et 7 : le risque est élevé en toutes circonstances.

 

Appliquer le traitement anti-fusariose avec un volume d’eau suffisant

Dans les zones les plus précoces de la parcelle, les étamines apparaissent souvent dans les passages de roues un ou deux jours plus tôt. Dès qu’elles y sont visibles, on peut donc programmer le traitement dans les deux à quatre jours suivants, dès que les conditions climatiques sont favorables pour sa réalisation.

On appliquera le fongicide anti-fusariose avec un volume d’eau de 150 l/ha minimum pour garantir une bonne couverture de l’épi et une bonne efficacité du traitement. En deçà de ce volume, les essais au champ montrent une baisse d’efficacité.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.