REMED

Enjeux

La nécessité de construire REMED résulte du constat que la connaissance sur ces biosolutions est souvent insuffisante au moment de leur mise sur le marché, et d’autant plus pour développer les marchés à leur meilleur potentiel. Une fraction importante du budget de développement est en effet aujourd’hui absorbée par les réponses aux exigences réglementaires. De plus, un ensemble de paramètres perturbent les efficacités en condition de production causant parfois de forts écarts dans les performances attendues par les utilisateurs. Les catalogues des biosolutions restent ainsi sous mobilisés par les producteurs agricoles et leurs fournisseurs, faute de connaissances sur les causes des variabilités de leurs efficacités et leur intégration pertinente dans un itinéraire de protection

Objectifs

La composante REMED de l’infrastructure distribuée de l’Association Biocontrôle et Biostimulation pour l’Agroécologie (ABBA) a pour objectif de fédérer les compétences et infrastructures de multiples partenaires présents dans une grande diversité de filières et de nombreux bassins de production pour proposer des services d’expérimentation dont la visée est la définition de modes d’emplois précis des biosolutions et leur intégration agroécologique, pour anticiper et optimiser leurs transferts et massifier leurs usages. Les biosolutions considérées concernent le biocontrôle au sens large y compris les plantes de service et la lutte biologique par conservation et acclimatation, ainsi que la biostimulation. 

Le réseau REMED sera structuré autour de quatre piliers. Le premier est celui de l’organisation et de l’accompagnement du déploiement des essais par les membres expérimentateurs. Le second est un bureau des méthodes chargé de concevoir de nouvelles façons d’expérimenter, notamment aux échelles proches des conditions de production, avec des approches adaptées (combinaisons de leviers, stratégies, intégration, pilotage) pour répondre aux besoins des agriculteurs. L’organisation thématique du bureau des méthodes comprendra à la fois une approche traditionnelle par typologie biologique et technologique et une approche transdisciplinaire favorisant le questionnement scientifique et technique à partir de conceptions associant des utilisateurs finaux. Le troisième pilier consiste en une infrastructure de gestion et valorisation des données, avec une gouvernance permettant de concilier traçabilité expérimentale, secret des affaires, promotion des biosolutions, contextualisation agronomique des résultats et analyses croisées. 

Cette infrastructure de gestion de données ambitionne aussi d’accueillir des données d’autres composantes de l’infrastructure ABBA et de collecter des données issues de projets, ce qui renforcera les possibilités d’analyses croisées. Le quatrième pilier est une animation globale du réseau assurant la représentation des parties prenantes intéressées par une démarche de transition à la fois ambitieuse et méthodique.

Résultats attendus

La démarche de construction collective tant des ambitions que du contenu technique des services offerts sera portée par une image de marque (techniquement mise en place grâce à une marque commerciale qui aura une fonction similaire à un label), assorties de chartes d’usage, qui garantiront aux expérimentateurs la qualité des protocoles mis en place et des résultats acquis, et aux bénéficiaires une connaissance produit permettant de raisonner l’apport des biosolutions dans le cadre d’une stratégie agronomique orientée vers la transition agro-écologique. Cette stratégie de construction permettra au réseau d’accueillir de nouveaux membres pour déployer largement les services offerts. Les clients des services expérimentaux qui seront proposés seront notamment les structures, sociétés, intervenants qui développent des biosolutions (au sens large) ainsi que leurs distributeurs, les groupements de producteurs, et les acteurs de la R&D agronomique en général, y compris des laboratoires accompagnant leur recherche jusqu’au transfert par des partenariats variés.