Blé dur : objectif 2021
La récolte qui s’achève se démarque, une fois encore, par son atypisme climatique. Les conditions d’implantation et de croissance sont passées par des extrêmes. Les céréales et le blé dur en particulier ont dû jouer de leur souplesse pour compenser plus ou moins bien face à ces aléas de taille (date de semis tardive, hydromorphie, sécheresse, enracinement limité, …). Si cette année les résultats sont très hétérogènes dans les régions productrices, avec un gradient parfois très important au sein d’un même secteur, le blé dur reste un des fondamentaux des assolements dans les différents bassins de production.
Du côté de la valorisation du blé dur, la demande reste soutenue sur des marchés nationaux ou Européens, ce qui permet à cette céréale de conserver sa position rémunératrice au sein des entreprises agricoles. Le savoir-faire des producteurs français est apprécié des industriels et le travail filière du blé dur en France fait de plus en plus écho auprès du consommateur qui attache une importance grandissante à l’origine française.
Si l’agriculture vit de nombreux changements, le blé dur reste une valeur sure et l’ensemble des acteurs de la filière Française sont confiants sur les perspectives du blé dur.
Vous trouverez ci-dessous, 7 clés agronomiques pour mettre toutes les chances de votre côté pour la prochaine campagne.
Les 7 clés pour réussir votre blé dur en 2020-2021 :
1. Privilégier les zones pédoclimatiques avec une fin de cycle séchante. C’est l’assurance d’une bonne finition pour la qualité : PS, moucheture et mitadin. Ces zones correspondent habituellement aux 4 bassins de production blé dur en France. Même si le dérèglement climatique amène son lot d’incertitude quant au climat de fin de cycle, le Sud-Est, le Sud-Ouest, l’Ouest-Océan et le Centre restent en tendance les zones les plus propices à la culture du blé dur.
2. Gérer les précédents pour produire un blé dur de qualité. Le blé dur est une culture d’automne qui permet de diversifier les assolements. Préférer d’autres précédents que le maïs et le sorgho, afin de garantir une bonne qualité sanitaire (développement de mycotoxines). Les sols avec historique mosaïque sont également à limiter car les conséquences peuvent être importantes notamment en termes de rendement.
3. Bien choisir sa variété selon son objectif. Le choix variétal impacte toute la conduite depuis le semis. Si 2 variétés représentent aujourd’hui 75% des surfaces, elles ne répondent pas à tous les objectifs. Utiliser la diversité variétale qui permet de diluer les aléas de la campagne et de s’adapter à chaque situation. A noter enfin que le renouveau variétal est bien présent, avec une nouvelle variété inscrite cette année et plusieurs innovations sont très prometteuses pour les années à venir.
4. Raisonner l’intérêt technico-économique du blé dur en pluriannuel. Dans la famille des grandes cultures, le blé dur est rentable dans les 4 bassins de production historiques. Même si certaines années sont moins à son avantage, en pluriannuel c’est une culture intéressante. Viser uniquement les bonnes années est impossible, mais la présence de la culture chaque année permet de valoriser toutes les opportunités et de niveler les années moins favorables.
5. Le pilotage permet de s’adapter aux années atypiques. Si les années sont de plus en plus atypiques, le pilotage de la conduite est une solution efficace pour s’adapter aux aléas climatiques. De nombreux outils d’aide à la décision existent aujourd’hui pour accompagner la culture du blé dur.
6. Récolter tôt, le plus tôt possible. Les orages de fin de cycle peuvent dégrader la qualité du blé dur en quelques jours. Arbitrer les chantiers de récolte en prenant en compte ce risque grâce au suivi de la dessiccation des grains, qui peut être rapide en fin de cycle.
7. Un appui technique organisé dans les comités techniques blé dur des 4 régions de production Françaises : des suivis, expérimentations et informations techniques sont élaborés et concertés par les comités techniques régionaux regroupant tous les partenaires du territoire. Ces comités échangent et construisent les messages techniques adaptés à votre région pour conseiller au plus près les producteurs.
Producteurs, recherche (INRAe), obtenteurs (GIE Blé dur), transformateurs / industriels (CFSI-SIFPAF), collecteurs / O.S. / affréteurs, interprofession (Intercéréales), FranceAgriMer, ARVALIS
FranceAgriMer - ARVALIS – Institut du végétal – Terres Inovia