Vie de l’Institut

ARVALIS au Varenne de l’eau

Le vendredi 28 mai, Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, et Bérangère Abba, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité, ouvraient le Varenne agricole de l'eau et de l'adaptation au changement climatique. L'objectif est d'engager une réflexion collective et de construire des politiques durables pour la résilience du modèle agricole face aux aléas climatiques. Lors des travaux qui ont suivi, Arvalis a notamment apporté son expertise sur la génétique, la gestion de l’irrigation et la conception de systèmes de culture innovants.

ARVALIS apporte son expertise aux filières dans le cadre du Varenne Agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique.



Le Varenne de l’eau et de l’adaptation au changement climatique s’est fixé pour ambition de définir les contours d’une stratégie d’anticipation et d’adaptation du secteur agricole au changement climatique. Trois thématiques sont examinées au cours de ce premier exercice et les conclusions des travaux initiés dans ce cadre devraient permettent d’aboutir à une première feuille de route partagée entre les pouvoirs publics et l’ensemble des parties prenantes. L'objectif : se doter des outils nécessaires à l’adaptation et à la protection des agriculteurs face aux aléas du changement climatique, en complément des premières mesures mises en œuvre dans le cadre du volet agricole du plan France Relance.

Appui aux Interprofessions céréales, pommes de terre et lin fibre

En fil conducteur, deux éléments ont été plus distinctement expertisés : l’élévation des températures et la problématique de l’eau et de l’irrigation (régime hydrique perturbé). Plus spécifiquement, les filières agricoles et agroalimentaires ont été questionnées dans le cadre de la thématique 2 « Renforcer la résilience de l’agriculture dans une approche globale notamment sur les sols, les variétés, les pratiques culturales et d’élevage, les infrastructures agroécologiques et l’efficience de l’eau d’irrigation ».

Tout comme les autres Interprofessions agricoles et agroalimentaires, les Interprofessions céréales, pomme de terre et lin fibre se sont mobilisées en faisant appel à l’expertise d’Arvalis pour répondre aux interrogations posées au travers d’un questionnaire et exposer constats, impasses et propositions.

En matière de céréales, le constat est que le changement climatique (eau et températures) affectera l’ensemble des cultures céréalières à chaque période du cycle cultural. La variabilité des impacts, plus ou moins liés entre eux, rend la prévision des rendements accessibles très aléatoire à l’échelle de temps proposée. En termes d’hypothèses, on peut suggérer qu’à court terme (2035) la tendance observée ces dernières années se poursuivra : stagnation tendancielle des rendements, les impacts négatifs du changement climatique étant globalement compensés par le progrès génétique et technique ; accroissement fort de la variabilité inter annuelle (en quantité et qualité), posant des problèmes vis-à-vis des marchés et renforçant l’insécurité économique des producteurs ; impacts plus marqués en zone méditerranéenne que dans le reste du pays. Au-delà de 2035, les effets cumulés d’accroissement de la demande en eau face à une ressource limitée (étude Explore 2070, Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie, 2020), d’occurrence accrue d’accidents climatiques extrêmes (canicules, sècheresse, excès d’eau) ne pourront pas être compensés par la simple poursuite des tendances actuelles de ces progrès génétiques et techniques.

Par ailleurs, les systèmes de culture et de production devraient évoluer fortement, avec des déplacements de cultures du sud vers le nord (maïs pluvial, blé dur), une diversification croissante des assolements, la généralisation d’un couvert permanent des sols par des cultures de vente (3 cultures en deux ans) ou des couverts multifonctions. Le tout, à échéance 2050, dans un contexte contraint sur les usages de l’eau perturbant les systèmes irrigués. Les résultats économiques des exploitations seront particulièrement impactés dans les zones les plus touchées (sud du pays, zones intermédiaires). L’hétérogénéité inter régionale sera donc accrue.

Les leviers amont (production agricole) identifiés comme étant les plus pertinents pour faire face au changement climatique sont :
    • Réguler l’alimentation hydrique des plantes, en garantissant l’accès à l’eau pour les producteurs
    • Valoriser / accélérer l’innovation variétale
    • Gérer l’accroissement de la variabilité interannuelle par le développement du numérique au champ
    • Mettre au point des systèmes de production agroécologiques, territorialisés et plus résilients

Les experts d’Arvalis dans les conférences du Varenne

Anne Claire Vial, présidente de l’Acta - les instituts techniques agricoles, et François Champanhet, rapporteur des travaux et membre du CGAAER (Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux) ont animé successivement trois conférences thématiques courant novembre 2021.

Stéphane Jézéquel, directeur scientifique d’Arvalis, a expliqué, lors de la conférence « Quelle contribution de la sélection génétique pour l’adaptation de l’agriculture au changement climatique ? », comment les agriculteurs peuvent choisir un profil génétique adapté à leurs conditions climatiques. Le raisonnement s’appuie sur la caractérisation des différents types de stress qu’ils peuvent rencontrer, sur la recherche des variétés dont les performances sont les plus stables face aux aléas et sur l’utilisation de divers outils d’aide à la décision. Le directeur scientifique a ensuite pointé les besoins en recherche et les voies de progrès encore nécessaires : aide à la création variétale, aide au choix de « bouquets variétaux » en fonction des scénarios de stress, amélioration des outils de pilotage des cultures. Plus d’infos.

Le 17 novembre 2021, Sophie Gendre, responsable du pôle agronomie chez Arvalis participait à la conférence thématique « Quels leviers pour une irrigation efficiente, compatibles avec le bon état des eaux et les autres usages ? ». Elle a pu faire un état des connaissances sur les méthodes d’estimation de l’état hydrique des sols qui permettent d’améliorer l’efficience de l’eau d’irrigation. Les règles de décision à différentes échelles (parcelle, exploitation, territoire) pour gérer l’irrigation en ressource contrainte ont ensuite été présentées. Plus d’infos.

Le 30 novembre, Marie Estienne, ingénieure dans le pôle Systèmes de culture innovants et durabilité a présenté les ambitions et les premiers résultats du projet inter-instituts Syppre* (Arvalis, ITB, Terres Inovia) qui se propose d’accompagner les agriculteurs vers de nouveaux systèmes de production répondant, à l’horizon 2025, aux défis de l’agriculture et aux attentes de la société, les réponses empruntant le chemin d’une agroécologie performante, prônée par les pouvoirs publics, les organismes de recherche et de développement, à savoir réconcilier l’agronomie et l’écologie dans une approche de développement durable. Plus d’infos.

*Retrouver les actualités et les résultats du projet Syppre sur www.syppre.fr

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