ARVALIS-CETIOM infos - CEREALES / Semis de blé tendre : quand densité rime avec variété
La densité de semis se fixe en fonction du type de sol et de la date de semis, qui dépend quant à elle de la variété.
A priori, la densité de semis semble indépendante de la variété car elle dépend avant tout du type de sol, de la région et de la date de semis. Sauf que pour être optimale, cette dernière dépend directement de la variété. Date de semis et variété constituent en effet les deux leviers permettant de caler le cycle de la culture du blé afin de limiter les effets les stress climatiques. Suivant les stades, la plante est plus ou moins sensible au froid, au chaud, au manque d’eau. Lorsqu’elle entame la montaison, à partir du stade « épi 1 cm », elle craint particulièrement le gel. En fin de cycle, l’épiaison doit être assez précoce pour éviter les effets du manque d’eau ou de fortes températures sur le remplissage (échaudage). L’optimisation de la date de semis se combine donc avec les caractéristiques des variétés : les plus tardives, à cycle long, se sèment tôt, tandis que celles précoces doivent être implantés tard.
Trouver l’équilibre
Une fois la date de semis fixée, il faut moduler la densité. Elle s’ajuste légèrement à la hausse pour des semis tardifs, car les levées sont moins faciles : elle compense donc le manque de tallage herbacé. Dans les sols calcaires, sableux et caillouteux, comme dans les sols qui se réchauffent lentement au printemps, la densité est également augmentée. De même pour les régions froides en hiver, contrairement aux régions à climat doux et humide, plus favorables à la croissance et au tallage des céréales.
Mais attention, si la densité est trop forte et les conditions favorables à la croissance, la plante absorbera trop d’azote au risque d’en gaspiller car les talles en excès vont dégénérer. De plus, l’excès temporaire de végétation aboutit souvent à une baisse de la fertilité des épis, voire du poids des grains, car la concurrence pour la lumière est plus forte. L’objectif est donc d’obtenir, à la floraison, une plante sans excès d’épis. Sans oublier que le risque de verse augmente à forte densité.
Il n'est pas impératif de semer la même quantité de semence tous les ans. |
Les blés hybrides supportent les faibles densités
Étant donné le coût de la semence des céréales hybrides, l’ajustement de la densité de semis est particulièrement intéressant pour ces variétés. Dans le cas du blé tendre, les hybrides montrent une forte capacité de tallage, qui permet d’atteindre des peuplements épis non limitant avec une densité de semis plus faible, pour peu que le climat hivernal soit propice ; c’est d’ailleurs l’une des causes de leur sensibilité à la verse. Ceci est moins vrai pour les orges hybrides, qui tallent peu et compensent via une bonne fertilité épi.
Bien calculer sa densité
Le peuplement en sortie d’hiver (plante/m2) est l’un des principaux déterminants du rendement. La densité se calcule en convertissant cette valeur en kg de graines/ha grâce au poids aux mille grains (PMG), un critère spécifique à chaque variété. Il faut également corriger la densité en fonction de la perte attendue entre le semis et le tallage. Outre le sol et les conditions de semis, les pertes à la levée dépendent de la faculté de germination des variétés, souvent supérieure à 95 % en semence certifiée.
Réagissez !
Merci de vous connecter pour commenter cet article.