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Centre / Île-de-France

Se préparer à récolter le maïs grain

La dessication du maïs grain va bon train, et les moissonneuses-batteuses sont déjà de sortie dans certains secteurs précoces. Plusieurs facteurs doivent ainsi être pris en compte afin de fixer la date de récolte de ses parcelles.

Récolte de maïs en 2023

Une arrivée à maturité physiologique précoce

Pour un semis de maïs grain classique de la région (au 20 avril), la somme de températures (en base 6-30°C) est supérieure à la médiane 2003-2022 d’environ 180 à 200 degrés-jours (DJ). Selon nos estimations, les maïs ont atteint la maturité physiologique durant la première quinzaine de septembre majoritairement (hormis semis tardifs). Pour rappel, ce stade se manifeste par l’observation du « point noir » sur les grains (stade 32 % d’humidité du grain).

Tableau 1 : Estimation de la date de maturité physiologique des maïs

Tableau 1 : Estimation de la date de maturité des maïs

Une phase de dessication des grains très rapide

Sur la fin de cycle, les températures continuent d’être peu limitantes à la dessication du grain. Par exemple, pendant la période de fortes chaleurs de début septembre, il n’était pas rare de cumuler environ 18 DJ pour le nord de la région et jusqu’à 24 DJ pour le sud Centre. Entre les stades H40% et H30%, le maïs ayant besoin entre 20 et 25 DJ pour perdre un point d’humidité, il a pu perdre jusqu’à 5 à 6 points en une semaine.

Les suivis d’humidité confirment cette dessication très rapide.

Figure 1 : Suivis d’humidité sur les plateformes de Binas – 41 et Saint-Beauzire – 63

Figure 1 : Suivis d’humidités sur les plateformes de Binas – 41 et Saint-Beauzire – 63)

Quelle date de récolte viser et quelles précautions ?

En Auvergne et dans le Sud de la région (Berry, Sud Val de Loire), les récoltes débutent avec des maïs relativement secs. Pour le secteurs Nord Loire et Île-de-France, la majorité des maïs se situe au-dessus des 25 % d’humidité et les températures actuelles dans les prochains jours sont favorables à la dessication au champ. De plus, les prévisions météo estiment des cumuls de degrés-jours supérieurs à 10 par jour, ce qui permet d’envisager des pertes d’humidité entre 1 et 2 % par semaine (à moduler selon variétés et secteurs).

Ainsi, il est opportun de ne pas précocifier la récolte tant que les conditions climatiques restent bonnes, afin de limiter les frais de séchage au silo. Cependant, plusieurs facteurs doivent être pris en compte cette année dans le choix de la date de récolte :

  • L’état de ré-essuyage du sol pour éviter du tassement nuisible à la culture suivante.
  • La remobilisation brutale des réserves de la plante vers les grains dû au coup de chaud, avec des coups de feu fusariens fréquents, a pu fragiliser les tiges en place (risque de casse). A surveiller en cas de coups de vent annoncés, en débutant les récoles par les parcelles concernées.
  • Les fusarioses des épis (fusarium graminearum et liseola) ont été observées sur variétés sensibles, notamment dans les secteurs très arrosés cet été (Gâtinais, Île-de-France) : c’est un point d’attention (surtout si présence avérée de foreurs), même si les récoltes plutôt précoces devraient limiter les risques.

Les réglages de la moissonneuse-batteuse doivent également être regardées avant moisson. Pour en savoir plus, consultez l'article "Maïs grain - Préserver la qualité de la récolte en adoptant les bons réglages"

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