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HAUTS-DE-FRANCE

Pyrale du maïs : évaluer le risque avant d’intervenir

Voici quelques éléments pour raisonner les interventions sur les pyrales du maïs, en fonction du niveau de risque sur ses parcelles.

Le risque pyrales du maïs en 2022 en Hauts-de-France

Plusieurs éléments sont à considérer. Tout d’abord, il est important de connaître, la « pression sanitaire » dans laquelle la parcelle se trouve. Pour cela, il est possible de consulter la carte de la pression larvaire établie dans le cadre du BSV (Bulletin de Santé du Végétal) à l’automne dernier. Ensuite, s’il y a besoin de mettre en œuvre un moyen de lutte (biologique ou chimique), l’efficacité dépendra du bon positionnement de l’intervention.

Au cours de la campagne, la mise en place de réseaux de surveillance permet d’optimiser les dates d’intervention en fonction des modes de protection envisagés.

Quelle situation à l’automne 2021 ?

La pyrale est présente dans tous les départements de notre région, à une densité de population variable. Des comptages de larves sont réalisés à l’automne par différents partenaires pour cartographier les zones à risque pour l’année suivante. Cette carte est publiée dans le BSV (carte 1 réalisée dans le cadre du BSV Hauts-de-France avec la contribution des observateurs du BSV, de la FREDON HDF et de la coopérative CERESIA).

Le nombre de situations à risque est stable. Deux parcelles (points rouges) dépassent le seuil de 0,8 larve/pied (contre 1 en 2020). Les parcelles dont le nombre de larves par pied est compris entre 0,5 et 0,8 (points jaunes) sont peu nombreuses (9 en 2021, 7 en 2020). Pour le reste des points en vert, la situation sanitaire des parcelles de maïs est à risque faible (inférieur à 0,5 larve/pied). Toutefois, il n’y a que très peu d’observations réalisées dans le Nord-Pas-de-Calais.

Carte 1 : Présence de larves de pyrales à l’automne 2021 en Hauts-de-France pour évaluer le risque 2022
Présence de larves de pyrale à l’automne 2021 en Hauts-de-France pour évaluer le risque 2022

Quelles méthodes de lutte possibles ?

Avant d’évoquer les méthodes de lutte en culture, il faut rappeler que des mesures prophylactiques peuvent être mises en place après la récolte du maïs afin de limiter le développement du ravageur pour la prochaine campagne. Si cela n’est pas réalisé, les larves de pyrales passeront l’hiver cachées dans le bas des tiges de maïs, alors qu’elles ne craignent pas le gel…

Ainsi, pour les parcelles très touchées, un broyage fin des résidus de cannes après récolte est recommandé car il va détruire directement une partie des larves et en exposer d’autres aux prédateurs et aux parasites (la pluie et les températures douces favorisant l’activité de pathogènes sur les larves). Le labour encore souvent pratiqué dans la région est également un plus, car il va enfouir les cannes broyées et limitera la population de pyrales capable d’infester les maïs au printemps suivant.

Au tout début du vol des papillons, le lâcher de trichogrammes (lutte biologique) permet de limiter la proportion d’œufs de pyrales viables. Il s’agit d’une toute petite guêpe qui pond ses œufs dans ceux des ravageurs, stoppant ainsi leur développement. Les diffuseurs déposés dans les champs contiennent des œufs de trichogrammes à différents stades. La sortie échelonnée des trichogrammes adultes permet ainsi de mieux couvrir la période de pontes des pyrales. Il est donc nécessaire de déposer les trichogrammes dès le début du vol.

L’objectif de la lutte chimique est, selon les spécialités commerciales, d’atteindre les œufs ou/et les jeunes larves de pyrales avant qu’elles ne pénètrent dans la tige. Pour être efficaces, les interventions chimiques doivent être positionnées au pic de vol. Il n’existe pas de lutte curative après la pénétration de la larve dans la tige.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Comme l’évoque le BSV du 14 juin 2022, un suivi de chrysalidation est réalisé à Amiens et à Pernois (figure 1). La situation est proche de 2020 ou 2018 (où les premières captures avaient été enregistrées autour du 10 juin). Les premières captures de papillons ne devraient pas tarder. Des papillons ont été piégés dans les régions voisines, en Ile-de-France et en Champagne-Ardenne.

Figure 1 : Suivi de chrysalidation dans la cage d’élevage d’Amiens (80)
Suivi de chrysalidation dans la cage d’élevage d’Amiens (80)

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