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Protection du blé : surveiller la rouille jaune !

Après les premiers signalements de rouille jaune sur blé dès le 10 avril, des foyers (ronds jaunes bien délimités) ont pu être observés à partir de mi-avril, nécessitant le déclenchement rapide d’un traitement fongicide ciblé. La surveillance doit se poursuivre dans les parcelles, qui se situent actuellement entre 3 nœuds et dernière feuille étalée.

Rouille jaune observée sur blé début mai 2025 en région Centre

Un mois d’avril propice au développement de la rouille jaune

Les printemps frais et humides sont propices au développement de la rouille jaune : ce champignon, contrairement à la rouille brune qui a besoin de chaleur, se développe sur des plages de températures fraîches. De l’eau libre (pluie, rosée) est nécessaire à la germination des spores. Ainsi, la météo des deux dernières décades d’avril, avec des rosées et des pluies marquées, une nébulosité importante et des températures relativement fraîches était, jusqu’au 27 avril, particulièrement favorable.

Les rosées matinales et les épisodes pluvieux de fin avril ont permis la germination des spores. Ces conditions exceptionnelles ont pu mettre en défaut la persistance d’efficacité des premiers traitements contre la rouille jaune,  même si ceux-ci ont permis dans un premier temps de juguler la maladie.

À la suite de cet épisode propice, la maladie est régulièrement observée sur une large gamme de variétés avec des notes de sensibilité ≤ 6. La variété Prestance, assez sensible, est fréquemment touchée, tout comme Celebrity, LG Absalon… mais la rouille jaune est également signalée sur quelques variétés dont la note de résistance est plus élevée.

Le suivi des populations de rouille jaune, avec l’identification des races présentes sur le territoire réalisé par l’INRAE, se poursuit : ne pas hésiter à nous signaler des parcelles de variétés jusque-là résistantes (note 7 – 8) qui seraient touchées afin de réaliser un prélèvement de feuilles contaminées.

Adapter la protection fongicide en conséquence

En présence de rouille jaune, il est essentiel d’ajuster la protection fongicide avec des produits efficaces. Compte tenu du développement actuel des céréales et du caractère épidémique de la maladie, trois cas de figures se rencontrent sur le terrain :

  • Les parcelles qui arrivent au stade 3 nœuds – dernière feuille pointante et qui n’ont reçu aucune protection contre la rouille jaune

Il est nécessaire d’observer les parcelles en privilégiant les variétés avec un profil sensible à la rouille jaune avec des notes de sensibilité ≤ 6 : Prestance, Celebrity, LG Absalon…

En cas d’apparition de la maladie, il faudra réaliser rapidement une protection fongicide. Privilégier une application de tébuconazole seul (200 g minimum) ou une association de tébuconazole (1/2 dose) et d’azoxystrobine (100 g).

  • Les parcelles qui arrivent à dernière feuille étalée et qui n’ont pas encore reçu de protection

Dans ce cas, si l’on observe les premières pustules sur variétés sensibles à la rouille jaune (note < 7) et/ou à la rouille brune, il est recommandé d’appliquer un traitement efficace vis-à-vis des rouilles en s’assurant d’avoir une strobilurine (100 g d’azoxystrobine ou 80 g de pyraclostrobine) en renfort du traitement de base envisagé.

  • Les parcelles qui arrivent à dernière feuille étalée et qui ont déjà reçu une protection

Si un premier fongicide (type T1) a déjà été réalisé pour lutter contre la rouille jaune, la vigilance reste de mise. Dans certaines situations, l’application réalisée en situation curative n’était peut-être pas suffisamment musclée vis-à-vis de la maladie : il convient donc de surveiller attentivement et de réintervenir spécifiquement uniquement en cas d’apparition du pathogène (rouille jaune ou brune).

Il est recommandé d’appliquer un traitement efficace vis-à-vis des rouilles en s’assurant d’avoir une strobilurine (100 g d’azoxystrobine ou 80 g de pyraclostrobine) en renfort du traitement de base envisagé.

La gestion responsable des fongicides doit passer par l’alternance des modes d’action, et intervenir uniquement si c’est nécessaire.

Une météo désormais moins propice à la rouille jaune ?

Le retour du temps chaud et sec cette semaine devient très défavorable à la rouille jaune : le développement de la maladie est stoppé au-delà de 25°C et sans eau libre, pas de germination des spores. Ces conditions chaudes et relativement sèches peuvent temporairement freiner le développement de la rouille jaune, mais Il est important de rester vigilant et de bien observer les parcelles et d’agir au cas par cas.  

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