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Auvergne

Maïs : déclencher l’irrigation autour du 10/15 juin dans certaines situations

Les maïs les plus précoces en plaine atteignent les stades de sensibilité au stress hydrique, ce qui pose la question de l’irrigation dans les sols superficiels ou secteurs peu arrosés. En fonction de l’état hydrique des sols, il est envisageable de démarrer l’irrigation.

Irrigation du maïs au stade début floraison en 2025 en Auvergne

L’Auvergne coupée en deux au niveau des pluies

Deux secteurs se dessinent en Auvergne concernant la pluviométrie de ces dernières semaines. Depuis les semis, l’Allier (particulièrement le Bocage Bourbonnais) a reçu globalement peu d’eau. D’autres secteurs comme la Limagne, ou dans une proportion moindre, le Val d’Allier, ont pu profiter d’orages localisés assez importants ces derniers jours, limitant l’arrivée précoce du stress hydrique.

Carte 1 : Précipitations cumulées du 1er avril au 3 juin 2025
Carte 1 : Précipitations cumulées du 1er avril au 3 juin 2025
(source : ARVALIS – Météo France)
Carte 2 : Ecarts de précipitations cumulées du 1er avril au 3 juin 2025 par rapport à la moyenne 20 ans
Carte 2 : Ecarts de précipitations cumulées du 1er avril au 3 juin 2025 par rapport à la moyenne 20 ans
(source : ARVALIS – Météo France)

Parallèlement, les températures de ce début de campagne se situent proches voire au-dessus de la médiane, avec une avance actuelle autour de 40 degrés-jours (en base 6-30°C) par rapport à la médiane 2005-2024. De nombreuses parcelles semées précocement atteignent à ce jour le stade 10-12 feuilles. C’est à partir de ce stade que débute la sensibilité au stress hydrique du maïs, en lien avec :

  • la mise en place du nombre de rangs par épi (qui dépend d’abord de la génétique),
  • puis du nombre de grains par rang.
Figure 1 : Ecarts cumulés de sommes de températures (base 6-30°C) pour un semis du 15 avril (Clermont-Ferrand - 63)
Figure 1 : Ecarts cumulés de sommes de températures (base 6-30°C) pour un semis du 15 avril (Clermont-Ferrand - 63)

Que disent les bilans hydriques Irré-LIS® ?

Les bilans hydriques Irré-LIS® réalisés sur des cas-types de la région indiquent que la réserve facilement utilisable (RFU) sera épuisée en fin de semaine prochaine (en absence de pluie) pour les sols superficiels et moyens du Val d’Allier, de Sologne ou du Forterre. Les secteurs plus profonds comme en Limagne ne sont pas encore arrivés à la RFU.

Ainsi, pour ces situations, il convient d’attendre le 10-15 juin pour déclencher le premier tour d’eau d’irrigation. Dans les sols plus profonds de Limagne, il n’est pas pertinent de déclencher un tour d’eau avant la mi-juin, même avec la remontée des températures prévue pour la semaine du 10 juin.

Téléchargez les bilans hydriques Irré-LIS® de ces secteurs
pdf 753.79 Ko

Quelques règles de pilotage en volume non limitant

Reprise du tour d’eau après une pluie

En cas de pluie significative (> à 10 mm), repousser l’irrigation d’un jour par tranche de 5 mm (s’il a plu 15 mm, attendre trois jours avant de reprendre le tour d’eau). Dans la mesure du possible, essayer de préserver un niveau de « remplissage » de la RFU suffisant pour accompagner les probables demandes climatiques fortes de juillet, mais conserver un « déficit sol » de 15-20 mm, permettant de stocker d’éventuelles pluies.

Contrôler la dose reçue par le maïs

Les compteurs volumétriques qui équipent le matériel d’irrigation permettent de connaître la dose reçue à la parcelle. Cependant, il n’est pas rare de constater des écarts entre la dose programmée et celle réellement apportée. Il est donc intéressant de mettre en place un/des pluviomètres dans la parcelle. Préférer les pluviomètres standards, plus précis.

Piloter l’irrigation en volume limitant

  • Dans ce cas, l’objectif est de répartir le volume d’eau disponible pour couvrir au mieux la période de sensibilité maximale du maïs au stress hydrique. Cette période s’étend du stade 15 feuilles au stade limite d’avortement du grain (SLAG), soit deux à trois semaines après la floraison femelle (250 degrés-jours en base 6-30°C) – (tableau 1).
  • L’irrigation débutera donc plus tardivement qu’avec un volume non limitant : un stress modéré en début de cycle (10-12 feuilles) est moins impactant qu’un stress entre floraison et SLAG. Préférer des doses d’irrigation réduites et plus fréquentes : par exemple, pour un volume de 150 mm, six apports de 25 mm valent mieux que cinq apports de 30 mm ou que quatre apports de 38 mm.
  • Enfin, en cas de pluie significative, repousser l’irrigation d’un jour pour 4 mm de pluie.
Tableau 1 : Prévision du stade floraison femelle pour quelques cas-types régionaux
Tableau 1 : Prévision du stade floraison femelle pour quelques cas-types régionaux

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