Articles et actus techniques
Normandie

L'essentiel pour réussir l'implantation du maïs

Après un mois de mars et un début avril pluvieux et bien frais, ça y est, une fenêtre climatique s’ouvre pour les premiers semis de maïs ! Il s’agit d’une étape primordiale dans la réussite de la culture.

Attendre le bon moment : un sol réchauffé pour une levée rapide !

L’intérêt de semer en sol réchauffé est d’obtenir une levée rapide ET homogène de la culture pour pouvoir concurrencer les adventices et les ravageurs.

La température du sol se mesure le matin à 10 h ou bien en soirée vers 20 h. Pour bien faire, il faut viser pour son semis une température du sol de 10°C (idéalement 15°C).

Un semis en sol réchauffé, humide et fin (contact sol-graine) permet d’accélérer la germination.

Tableau 1 : Durée de germination du maïs selon la température du sol
tab1

Adapter la densité de semis à la précocité variétale et au potentiel de la parcelle 

Les conditions de culture et le choix variétal déterminent la densité de semis optimale (ci-dessous).

Pour le maïs fourrage, on augmente de 5000 plantes/ha l’objectif de peuplement visé à la récolte.

Tableau 2 : Peuplement visé (plantes à l’hectare à la récolte)
Peuplement visé (x1000 plantes à l’hectare à la récolte)

L’objectif de peuplement visé à la récolte permet d’atteindre le potentiel maximal en l’absence d’autres stress rencontrés en cours de culture. En cas de stress hydrique marqué pendant le cycle, les densités plus élevées sont mal valorisées, mais elles ne pénalisent pas le rendement pour autant.

A noter : pour les variétés de maïs fourrage, augmentez de 5000 plantes/ha l’objectif de peuplement visé à la récolte.

Quelle parade contre les dégâts d’oiseaux ?

Problématique à ne pas négliger, les attaques ont essentiellement lieu autour du semis et de la levée (et potentiellement jusqu’à 6 feuilles). A ce jour, pas de solution miracle, surtout en situation de fortes attaques… Il est donc judicieux de combiner tous les leviers à notre disposition :

  • En cas d’attaques dans les parcelles en 2023, déclarer les dégâts (même si vous avez déjà déclaré les années précédentes) via les formulaires départementaux (DDT, CA, FDSEA, FNC…) pour contribuer au classement des espèces nuisibles.
  • Adapter l’itinéraire technique :

- Eviter tant que possible les semis décalés dans l’espace et dans le temps.
- Soigner les préparations de sol, éviter les sols soufflés.
- Rappuyer correctement la ligne de semis : différences importantes selon le type de préparation et les éléments semeurs.
- Si les conditions le permettent, privilégier un semis suffisamment profond (4-5 cm minimum).

  • En situations à risque, privilégier des semences protégées avec Korit 420FS, disponible en 2022 (coût environ 10 €/dose) : efficacité démontrée, même si insuffisante en situations de fortes attaques.
  • Concernant les effaroucheurs sonores ou visuels, ils peuvent apporter une protection, en complément, mais les oiseaux s’y habituent rapidement.
  • Possibilité de régulation par des tirs : se référer à la réglementation nationale, aux mesures en vigueur dans votre département et en fonction de l’espèce considérée.

Utiliser la fertilisation starter au semis ?

Les sols peinant pour le moment à se réchauffer, l’utilisation d’un engrais starter a plus de chance d’être efficace et donc rentabilisé ! Le phosphore étant peu mobile dans le sol (comparé à l’azote), quand il est localisé à proximité de la plante, il apporte un supplément de vigueur au départ. Assez classiquement, un engrais type 18-46, distribué par le système de fertiliseur du semoir peut être utilisé. On cherche à placer l’engrais près de la graine pour que les premières racines y trouvent facilement le phosphore, mais pas trop près pour éviter l’absorption importante d’azote sous forme ammoniacale (risque d’intoxication de la plantule).

En pratique, on vise 5 cm sur le côté et 5 cm en dessous de la ligne de semis et une régularité de distribution sur la ligne. Cette recommandation est également valable si vous utilisez d’autres formes d’engrais type urées (avec un risque moindre, puisque l’azote devra majoritairement être hydrolysé en ammoniaque pour être disponible pour la culture).

Concernant les micro-granulés starter, aux doses préconisées, ils amènent moins de phosphore qu’un 18-46 (de l’ordre de 10 unités/ha P2O5) et ont un effet intermédiaire entre un engrais starter et un témoin sans engrais starter. Ils ont l’avantage de représenter des volumes plus faibles à l’hectare (20 à 25 kg/ha selon les produits) mais restent coûteux. Ils sont répartis par le distributeur de micro-granulés insecticide. Dans ce cas, l’engrais est localisé dans la raie de semis, à côté de la semence.

Quant à l’azote, une cinquantaine d’unités au semis est suffisante pour satisfaire les besoins des jeunes plantes.

Réagissez !

Merci de vous connecter pour commenter cet article.

Se connecter
Ou connectez-vous avec
Pas encore inscrit ?
Créer un compte
Mot de passe oublié

Un email vous sera envoyé pour réinitialiser votre mot de passe.