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Qualité de l’eau - Le diagnostic de risque, première étape pour réduire les pollutions diffuses

Des solutions existent pour limiter l’impact de l’utilisation des produits phytopharmaceutiques sur les ressources en eau. La réalisation d’un diagnostic des modes de circulation de l’eau sur une parcelle est la première étape pour élaborer une stratégie efficace sur la qualité de l’eau. Par exemple, les haies sont très utiles pour capter les molécules entraînées par ruissellement mais perdent en efficacité si le mode préférentiel de circulation de l’eau est l’infiltration rapide (sol plat et sableux par exemple).

Le diagnostic de risque, 1re étape pour réduire les pollutions diffuses

Le principal vecteur des pollutions diffuses par les produits phytosanitaires est l’eau excédentaire issue des précipitations qui s’infiltre ou s’écoule hors des parcelles agricoles. L’eau de pluie peut être évacuée sous différentes formes en fonction de la topographie et du type de sol (profondeur et texture).

Plus l’eau est évacuée rapidement, plus le risque de transfert est élevé

Trois modes de circulation peuvent être distingués :

  • le drainage, lorsque la parcelle est équipée d’un réseau de drainage ;
  • l’infiltration, lente ou rapide en fonction de la texture et de la profondeur du sol ;
  • le ruissellement, qui peut prendre différentes formes : ruissellement par battance, par saturation, hypodermique ou érosif.

La nature et l’intensité des écoulements varient en fonction de la saison : automne – hiver, printemps – été. En effet, les transferts par réseau de drainage sont principalement observés en hiver alors que les épisodes de ruissellement par battance sont plus fréquemment observés sur cultures de printemps entre mars et septembre. D’une manière générale, plus l’eau est évacuée rapidement, plus le risque de transfert est élevé. C’est pourquoi les pics de concentration de certaines molécules sont fréquemment observés dans les semaines qui suivent une application effectuée sur un sol à saturation ou proche de celle-ci.

Décaler-réduire-substituer face à l’infiltration rapide ou en sol hydromorphe

La nature du sol va conditionner les mesures à mettre en place. Sur parcelles hydromorphes (drainées ou non) et sur sols à infiltration rapide, le choix de la date d’application peut être déterminant. Il est en effet préférable d’utiliser certaines substances actives en été/automne sur un sol qui n’est pas saturé en eau plutôt qu’en rattrapage au mois de février en pleine période d’écoulement hivernal. Le temps de transfert de l’eau par réseau de drainage dans un sol à saturation hydrique est en effet très rapide.

Une autre solution envisageable est de réduire la dose d’application lorsque c’est possible.

Préférer un produit moins mobile peut aussi limiter leur impact.

Des zones tampons face au ruissellement

Enfin, la mise en place de zones tampons sur le parcellaire de l’exploitation est une solution efficace pour réduire les risques de contamination de l’eau. Ces zones peuvent être de natures différentes : bandes enherbées, friches, haies, zones boisées, fossés enherbés de rétention à infiltration lente, fossés à redents1. Elles ont toutes un rôle à jouer à la fois en matière de rétention mais aussi pour le maintien de la biodiversité. Les bandes enherbées collectent, dispersent ou épurent les ruissellements avant qu’ils ne rejoignent les points d’eau. Les haies et fascines ont une action efficace contre ces ruissellements érosifs, particulièrement sur limons battants.

D’autres leviers existent : écroûtage en sol battant, labour en sol à infiltration rapide.

1 Les fossés à redents sont partiellement cloisonnés à intervalle régulier afin de ralentir l’évacuation vers le collecteur d’une partie de l’eau. Ainsi, l’enherbement assure mieux son rôle d’épuration.

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